Catherine Durand/Fortunée Briquet
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BEDACIER, (Catherine Durand Dame) fit paraître ses ouvrages sous le nom de Madame Durand. Ses romans lui ont acquis de la célébrité. Elle mourut en 1736 dans un âge avancé.
On lui doit: La Comtesse de Mortane, Paris, Barbin, 1699. Les évènemens en sont naturels, et les caractères bien marqués et soutenus. -- Mémoires de la cour de Charles VII, Paris, 1700, 2 tom. en un vol. in-12; 1770. Ces Mémoires furent publiés sous les auspices du duc de Chartres. L'auteur a cru devoir embellir, par la fiction, les faits qu'il raconte. -- OEuvres mêlées, Paris, 1701, in-12. -- Le comte de Cardonne, ou la Constance victorieuse, histoire sicilienne, Paris, 1702, in-12; Paris, Prault, 1734, in-12, dédié au duc d'Orléans, par une épître en vers. -- Les Belles Grecques, ou l'Histoire des plus fameuses courtisannes de la Grèce, Paris, Saugrain, 1712, un vol. in-12. Cette production eut beaucoup de succès. Madame Bedacier a su y réunir, dans des tableaux différens, une infinité de traits épars dans les ouvrages des anciens, et leur donner les ornemens dont ils étaient susceptibles. -- Henri, duc des Vandales, Paris, 1714, in-12. -- Les Petits Soupers d'été, Paris, Prault, 1733, 2 tom. en un volume in-12. Ils parurent sous les auspices de la duchesse d'Orléans. Ses ouvrages ont été réunis sous ce titre: OEuvres de Madame Durand, Paris, Prault, 1757, 6 vol. in-12. On lit dans cette collection des comédies en proverbes, et quelques pièces qui avaient été trouvées après sa mort, et dont la plupart ne sont point achevées. Son opéra d'Adraste est de ce nombre. Parmi ses poésies, on remarque: La Vengeance contre soi-même, conte tiré des Cent Nouvelles nouvelles; et une ode, qui remporta le prix à l'Académie française en 1701. Le sujet est: Que le roi n'est pas moins distingué par les vertus qui font l'honnête homme, que par celles qui font les grands rois. Voici la prière qui est à la fin de cette ode:
Grand Dieu! c'est pour Louis que mon zèle t'implore:
Prolonge ses jours précieux.
Sur la terre il te sert, nous protège et t'adore:
Laisse-nous en jouir quelques siècles encore;
Ce n'est qu'un instant pour les cieux.