Marguerite de Valois, « la reine Margot »

Éliane VIENNOT

Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2005, 655 p., 11 euros. R
éédition de l’ouvrage Marguerite de Valois. Histoire d’une femme, histoire d’un mythe (Paris, Payot, 1993), avec postface 2005.

Marguerite de Valois, c’est la «Reine Margot». Du moins est-ce ainsi que nous l’appelons aujourd’hui et que nous croyons la connaître. Le personnage, tombé dans la légende bien avant qu’Alexandre Dumas ne lui donne son sobriquet n’a pourtant que peu de rapports avec la femme politique, la négociatrice habile, l’écrivain, l’érudite, le mécène et la princesse incroyablement pugnace que fut la derniière fille de Catherine de Médicis et la première épouse de Henri IV. Il lui fallait donc une biographie sérieusement remise à jour pour retrouver sa personnalité complexe et le sens de ses choix.

Mais l’histoire de Marguerite est aussi celle de l’extraordinaire expansion des discours émis sur elle durant quatre siècles, au gré des passions de chacun, par des hommes aussi différents que Ronsard, Brantôme, Shakespeare, Aubigné, Richelieu, Bayle, Voltaire, Mérimée, Stendhal, Dumas, Meyerbeer, Michelet, Guy Breton, Robert Merle… À travers un cas concret, un exemple magistral de la manière dont se construit l’histoire, dont se transmettent les savoirs, dont se déforment les images, dont se forgent les mythes.

La postface fait le point du renouveau des études et de l’évolution du mythe depuis la première parution du livre, précédée de peu par la sortie du film de Patrice Chéreau, la publication de plusieurs biographies et une dizaine de rééditions du roman de Dumas.