Jeanne-Antoinette Poisson/Fortunée Briquet
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POMPADOUR, (Jeanne-Antoinette Poisson, Dame d'Étioles, Marquise de) fille d'un boucher de Paris, se distingua de bonne heure par les charmes de la figure et les grâces de l'esprit. Quand Louis XV l'aima, elle était épouse de Lenormand d'Étioles, fermier-général. En 1745, elle fut créée marquise de Pompadour. Elle se servit de son crédit pour favoriser les beaux-arts, qu'elle avait cultivés dès son enfance. Plusieurs gens de lettres et divers artistes lui durent des pensions ou des places. Parmi les littérateurs qui donnèrent des marques de la reconnaissance qu'ils lui devaient, on doit distinguer Bridart de Lagarde, chargé des fêtes particulières que le Roi donnait dans ses appartemens, et rédacteur de la partie des Spectacles pour le Mercure de France. Cet homme sensible tomba, à la mort de sa bienfaitrice, dans une mélancolie qu'il ne put jamais dissiper. Les plus célèbres tragiques du 18e. siècle, Crébillon et Voltaire, lui ont dédié, l'un son Catillina; et l'autre, son Tancrède. Tous les deux la félicitent de la protection qu'elle accorda aux talens. Voici les paroles de Voltaire: «Je vous dois beaucoup, Madame, et je dois le dire. J'ose encore plus, j'ose vous remercier publiquement du bien que vous avez fait à un très-grand nombre de véritables gens de lettres, de grands artistes, d'hommes de mérite en plus d'un genre.» Elle a gravé plusieurs sujets, d'après des pierres gravées par Guay, qui forment un vol. composé de 63 planches, non compris le frontispice, et divers autres petits morceaux, d'après Boucher, Eïsen, etc. Il y a assez d'esprit dans ses gravures à l'eau-forte. Elle avait, en peintures et en livres, un des beaux cabinets de Paris. On connaît l'impromptu de Voltaire à Madame de Pompadour, qui dessinait une tête:
Pompadour, ton crayon divin
Devrait dessiner ton visage;
Jamais une plus belle main
N'aurait fait un plus bel ouvrage.
Madame de Pompadour mourut à Paris en 1764, à l'âge de 44 ans. Elle eut le sort des personnes en faveur; les uns exagérèrent ses vertus, et les autres ses défauts.
On a publié: Mémoires de Madame la Marquise de Pompadour, 1765, 2 vol. in-8. -- Lettres de Madame la Marquise de Pompadour, 3 vol. in-8. Ces Lettres sont mieux écrites que les Mémoires.