Anne-Louise Germaine Necker

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Anne-Louise Germaine Necker
Titre(s) Baronne de Staël Holstein
Conjoint(s) Erik-Magnus, baron de Staël Holstein
Dénomination(s) Madame de Staël ( Stael )
Biographie
Date de naissance 1766
Date de décès 1817
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)


Notice de Claire Garry-Boussel, 2007.

Née à Paris le 22 avril 1766, Germaine de Staël côtoie dès sa petite enfance les esprits les plus éclairés de son temps dans le salon de sa mère, Suzanne Curchod. Elle est par ailleurs initiée au jeu du pouvoir par son père, le ministre des finances Necker. À vingt ans, elle suit la décision de ses parents et épouse le baron de Staël, ambassadeur de Suède, et entame sa carrière de femme de lettres avec les Lettres sur J. J. Rousseau. Déçue dans sa vie privée, prise dans le tourbillon de la vie publique et politique, elle s’éprend du comte de Narbonne, futur ministre de la Guerre. La naissance de son fils Auguste, en 1790, et les aléas de la carrière de Necker ne l’empêchent pas de regrouper dans son salon le parti constitutionnel et libéral. En 1792 naît son second fils, Albert, qui mourra dans un duel en 1813. Délaissée par Narbonne, Mme de Staël se lie au comte de Ribbing. Après avoir dénoncé le sort fait à Marie-Antoinette dans Réflexions sur le procès de la reine, elle théorise sur l’avenir du roman dans l’Essai sur les fictions, traduit par Goethe. Perçue comme une dangereuse intrigante par le Comité de salut public, elle quitte la France pour la Suisse. De sa liaison avec Benjamin Constant naît une fille, Albertine, en 1797. Mme de Staël espère jouer un rôle politique, mais ses rares rencontres avec Napoléon révèlent qu’il se méfie d’elle. En 1800, elle publie De la littérature dans ses rapports avec les institutions et, l’année de la mort de M. de Staël (1802), un roman épistolaire, Delphine, qui critique la société sous le Consulat et remporte un succès inouï. En octobre 1803, le premier Consul l’exile définitivement. La mort de son père interrompt son périple en Allemagne. Elle se rend en Italie avec A. W. Schlegel et, à son retour, Mme de Staël décline une offre de mariage de Constant. Son deuxième roman à succès, Corinne (1808), trace le destin d’une femme qui tente d’être artiste et amante à la fois et prône la liberté de l’Italie. Elle passe l’hiver de 1808 dans la haute société viennoise, s’éprend du comte Maurice O’Donnel et fréquente le prince de Ligne, dont elle publie les oeuvres et les préfaces. Revenue en Suisse, elle alterne la rédaction de De l’Allemagne, oeuvre majeure qui ouvre les portes au romantisme en France, avec celle des pièces de théâtre qu’elle interprète parfois elle-même. Elle tente de se rapprocher de la capitale, mais la police lui ordonne de rentrer en Suisse et fait détruire les épreuves de De l’Allemagne sur l’ordre de Napoléon (1810). À Genève, Mme de Staël rencontre un sous-lieutenant des hussards, John Rocca, qu’elle épousera secrètement en 1816 après lui avoir donné un fils. En mai 1812, elle s’échappe de Coppet, sa propriété suisse, et se rend en Angleterre. Elle reprend Dix années d’exil et commence les Considérations sur la Révolution française. De retour à Paris le 30 septembre 1814, elle se rallie aux Bourbons après les Cent-Jours. Pendant l’hiver 1816, elle fait un dernier voyage en Italie pour marier sa fille; de retour à Paris, elle meurt le 14 juillet 1817.

Germaine de Staël est, avec Chateaubriand, l’écrivaine la plus célèbre de la France impériale. Dès son entrée dans la vie publique, elle a été controversée: on lui a reproché sa fortune personnelle, ses ambitions, son manque de patriotisme et son intervention dans la sphère publique. Elle a eu son cercle de fidèles et, à Coppet, elle a su réunir un groupe cosmopolite d’écrivains et de penseurs attachés à défendre la liberté en littérature, en politique et en philosophie. On peut le considérer comme le foyer du premier romantisme et de la résistance à la politique napoléonienne. Dans ses écrits, Mme de Staël a donné une large place à la théorie. Composés à dix ans d’intervalle, De la Littérature a ouvert la voie à la conception moderne de la littérature, replacée dans son contexte socio-culturel, tandis que De l’Allemagne a forgé une nouvelle image de ce pays en France. Bien considérée jusqu’au milieu du XIXe siècle, elle s’est ensuite vu reprocher ses sympathies pour l’Allemagne. Les recherches de l’école de Genève, celles des Gender Studies et surtout l’immense travail accompli par Simone Balayé (à l’origine des Cahiers Staëliens et des colloques annuels sur le groupe de Coppet) ont contribué à sa réhabilitation. De cette reconnaissance tardive, témoignent l’inscription de Corinne au programme de l’Agrégation en 1999 et la première édition critique des OEuvres complètes chez Champion (en cours).

Oeuvres

- 1778 : Les Inconvénients de la vie de Paris (demi-drame représenté dans le salon de Saint-Ouen).

- 1785 : «Romance sur l’air: Nous nous aimions dès l’enfance», dans Béatrix d’Andlau, La Jeunesse de Madame de Staël (de 1766 à 1786). Avec des documents inédits, Genève, Droz, 1970, p.125-130.

- 1785 : «Mon journal», Occident et Cahiers staëliens, 1-4, 1931-1932 -- Cahiers staëliens, 28, 1980, p.55-79.

- 1785 : «Portrait de M. Necker par sa fille», dans Béatrix d’Andlau, La Jeunesse..., voir supra, p.153-159.

- 1778-1786? : «Romance d’une religieuse à son amant», «Romance sur l’air: Il faut quand on aime une fois», «Romance», dans Béatrix d’Andlau, La Jeunesse..., voir supra, p.130-138.

- 1786 : Sophie ou les sentiments secrets (pièce en 3 actes, en vers), sl, sn, sd (première édition à tirage limité en 1790) -- dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVII, p.211-274.

- 1786 : «Histoire de Pauline», dans Recueil de morceaux détachés, Lausanne/Paris, Durand, Ravenel et Cie libraires/Fuchs, 27, 1795 -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.199-231.

- 1786 : «Adélaïde et Théodore», dans Recueil de morceaux détachés..., voir supra -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.175-198.

- 1786 : «Mirza», dans Recueil de morceaux détachés..., voir supra -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.159-173.

- 1786 : «La Folle de la forêt de Sénart», dans Grimm, Correspondance littéraire philosophique et critique, juin 1786 -- éd. Maurice Tourneux, Paris, Garnier frères, 1877, t.XIV, p.382-385.

- 1786 ou 1787 : «La Folle du Pont-Neuf», dans Nouvelles folies sentimentales ou Folies par amour, [...] pour faire suite à la Bibliothèque choisie des contes, Paris, Royer --Cahiers Staëliens, 52, 2001, p.18-20 (attribué également au comte de Guibert).

- 1786 ou 1787 : «L’imbécille d’Allemagne», Cahiers Staëliens, 52, 2001, p.21-23.

- 1786-1787 : Jane Gray (tragédie en 5 actes, en vers), Paris, Desenne, 1790 -- dans OEuvres complètes..., 1821 voir infra, t.XVII, p.131-210.

- novembre 1786-1788 : «Lettres sur les ouvrages et le caractère de J.-J. Rousseau», sl, sn -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.35-98.

- 1790 : Éloge de M. Guibert, dans OEuvres complètes..., voir infra, 1821, t.XVI, p.275-317.

- vers avril 1790 : «Portrait de Mélanie», Cahiers Staëliens, 42, 1990-1991, p.9-15.

- 1793 : Réflexions sur le procès de la Reine, Paris, sn -- dans Chantal Thomas, Le XVIIIe siècle des femmes, Paris, Mercure de France, «Le Petit Mercure», 1996.

- 1793 : Zulma, fragment d’un ouvrage, Londres, sn, 1794 (publié anonymement) -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.107-120.

- 1794 : «Avertissement de Zulma, fragment d’un ouvrage», dans OEuvres complètes..., voir infra, 1821, t.II, p.345 -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.103-104.

- 1794 : Réflexions sur la paix, adressées à M. Pitt et aux Français, sl, François de Pange -- dans OEuvres complètes..., voir infra, 1836, t.I, p.33-45.

- 1795 : «Épître au malheur ou Adèle et Edouard», dans Recueil de morceaux détachés..., voir supra -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.123-130.

- 1795 : «Essai sur les fictions», dans Recueil de morceaux détachés..., voir supra -- dans OEuvres de jeunesse..., voir infra, p.131-156.

- 1795 : Réflexions sur la paix intérieure, sl, sn -- dans OEuvres complètes..., voir infra, 1836, t.I, p.45-62.

- 1796 : De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, Lausanne, Jean Mourer, Hignou et Cie -- dans OEuvres complètes..., 1818, voir infra.

- 1798 : Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et des principes qui doivent fonder la République, éd. John Viénot, Paris, Librairie Fischbacher, 1906 -- éd. Lucia Omacini, Genève, Droz, 1979.

- 1798-1800 : De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, Paris, Maradan-Crapelet, 1800 -- éd. Axel Blaeschke, Paris, Garnier, 1998.

- 1800-1802 : Delphine, Genève, J.J. Paschoud, 1802 -- éd. Lucia Omacini, Paris, Honoré Champion, 2004.

- 25 décembre 1801-1813 : Dix années d’exil, publié par son fils, dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XV -- éd. Simone Balayé et Mariella Vianello Bonifacio, Paris, Fayard, 1996.

- 1804 : Du caractère de M. Necker et de sa vie privée, dans les manuscrits de M. Necker, publiés par sa fille, Genève, Paschoud -- Cahiers staëliens, 46, 1993-1994, p.35-37.

- vers le 16 mars 1805 : «Épître sur Naples», dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVII, p.413-420.

- décembre 1805 : «Agar dans le désert» (scène lyrique, en prose), dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.1-20.

- 1805-1807 : Corinne ou l’Italie, Paris, Nicolle, t.1, 1807 -- éd. Simone Balayé, Paris, Honoré Champion, 2000.

- 1807 : «Du talent d’être aimable en conversation», Cahiers staëliens, 52, 2001, p.25-31.

- 1808 : «La Sunamite», «La Signora Fantastici», dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.74-122, 180-214.

- 1808 : Geneviève de Brabant (drame en 3 actes, en prose), dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.22-71.

- 1809 : Lettres et pensées du Maréchal Prince de Ligne, publiées par Mme la baronne de Staël-Holstein, Paris/Genève, D.-J. Paschoud.

- 1810 : De l’Allemagne, Londres, Murray, 1813 -- éd. la comtesse Jean de Pange et Simone Balayé, Paris, Hachette, 1958-1960.

- décembre 1810-février 1811 : Le Capitaine Kernadec ou les sept années, dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.124-177.

- décembre 1810-février 1811 : Le Mannequin, dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.217-276.

- 1811 : «De l’éducation de l’âme par la vie», Cahiers staëliens, 52, 2001, p.33-52.

- 1811 : Sapho, dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVI, p.278-360.

- 1811-1813 : notices «Aspasie», «Camoëns», «Cléopâtre», dans Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, t.II, VI, IX.

- 1812-1814 : Réflexions sur le suicide, Stockholm, Charles Delén, 1812-1813 et Paris, Nicolle et Mame frères, 1814.

- 1812-1816 : Les carnets de voyage de Mme de Staël. Contribution à la genèse de ses oeuvres, éd. Simone Balayé, Genève, Droz, 1971.

- 1813 : Notice sur Lady Jane Gray, dans Réflexions sur le suicide, voir supra, 1814, p.78-100.

- 1813-1817 : Considérations sur la Révolution française, présentées par M. le duc de Broglie et M. le baron de Staël, Paris, Delaunay, 1818 -- éd. Jacques Godechot, Paris, Tallandier, 1983.

- 1816 : De l’esprit des traductions, Genève, Bibliothèque universelle, 1816 (écrit en italien, traduit par Pictet de Rochemont) -- dans OEuvres complètes..., 1821, voir infra, t.XVII, p.387-399.

- 18** : «Necker (Suzanne Curchod de Nasse)», dans Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, t.XXXI, 1822 (signé L. t-1 [Lally-Tollendal]) -- Cahiers staëliens, 46, 1993-1994, p.63-67.

- OEuvres complètes de Madame la Baronne de Staël-Holstein, Paris, Maradan, 1818.

- OEuvres complètes de Madame la Baronne de Staël-Holstein, Paris, Treuttel et Würtz, 1821.

- OEuvres complètes de Madame la Baronne de Staël-Holstein, Paris, Firmin Didot, 1836.

- Correspondance générale, éd. Béatrice W. Jasinski, Paris, Jean-Jacques Pauvert, puis Hachette, puis Klincksieck, 1960-1993? (6 vol. publiés à la date de 1993, allant jusqu’en mai 1809).

- OEuvres de jeunesse, éd. John Isbell et Simone Balayé, Paris, Desjonquères, 1997.

Choix bibliographique

- Balayé, Simone, Madame de Staël. Lumières et liberté, Paris, Klincksieck, 1979.

- Balayé, Simone, Madame de Staël. Écrire, lutter, vivre, Genève, Droz, 1994.

- Delon, Michel et Françoise Mélonio (dir.), Mme de Staël. Actes du colloque de la Sorbonne du 20 novembre 1999, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, 2000.

- Hogsett, Charlotte, The Literary Existence of Germaine de Staël, Carbondale/Edwardsville, Southern Illinois University Press, 1987.

- Szmurlo, Karyna (dir.), The Novel’s Seductions. Staël’s Corinne in Critical Inquiry, Lewisburg, Bucknell University Press, 1999.


Choix de liens électroniques

- Société des études staëliennes
- Château de Coppet

Jugements

- «Je vois avec plaisir que je n’entends plus parler de madame de Staël. Quand je m’en occupe, c’est que j’ai des faits devant moi. Cette femme est un vrai corbeau; elle croyait la tempête déjà arrivée et se repaissait d’intrigues et de folies. Qu’elle s’en aille dans son Léman! Ces Génevois ne nous ont-ils donc pas fait assez de mal?» (Napoléon Bonaparte, Correspondance de Napoléon, lettre 276 à Fouché, 18 avril 1807, Paris, Gallimard, 1943, p.189)

- «Songez à ce qu’elle était, à tant de grâce, à un esprit si miraculeux, à cette facilité de relations, à cette bonté de coeur, à cette éloquence incomparable, à cette disposition animée et enfantine, qui faisait d’elle tour à tour un être naïf et faible et le plus puissant génie. Il y avait des orages dans cette âme forte et impétueuse, il n’y en a pas dans les ornières, où l’eau est lestée par la boue. Mais malgré ses erreurs, malgré les peines que j’ai ressenties, malgré celles plus amères que je ressens du mal qu’elle s’est fait, elle est un souvenir lumineux, et je suis bien aise de l’avoir connue.» (Benjamin Constant, Lettres à un ami. Cent onze lettres inédites à Claude Hochet, Neuchâtel, La Baconnière, 1949, p.232)

- «Les nombreux voyages de madame de Staël, la curiosité qu’excitait la merveille de sa conversation, le charme et les qualités qui lui conciliaient d’abord la bienveillance et ensuite l’affection de ses auditeurs, les hommes distingués de chaque nation dont elle était partout entourée, le puissant intérêt des questions qu’elle agitait, et enfin la force, l’originalité et en même temps la grâce de ses expressions, sont cause que ses mots heureux ont circulé, que ses opinions se sont répandues d’une extrémité de l’Europe à l’autre.» (Albertine-Adrienne Necker de Saussure,Notice sur le caractère et les écrits de Madame de Staël, London, Treuttel et Würtz, 1820, p.VIII)

- «J’apercevais de l’autre côté du lac la maison de lord Byron, dont le faîte était touché d’un rayon du couchant; Rousseau n’était plus là pour admirer ce spectacle, et Voltaire, aussi disparu, ne s’en était jamais soucié. C’était au pied du tombeau de madame de Staël que tant d’illustres absents sur le même rivage se présentaient à ma mémoire: ils semblaient venir chercher l’ombre leur égale pour s’envoler au ciel avec elle et lui faire cortège pendant la nuit. Dans ce moment, madame Récamier, pâle et en larmes, est sortie du bocage funèbre elle-même comme une ombre. Si j’ai jamais senti à la fois la vanité et la vérité de la gloire et de la vie, c’est à l’entrée du bois silencieux, obscur, inconnu, où dort celle qui eut tant d’éclat et de renom, et en voyant ce que c’est que d’être véritablement aimé.» (François-René de Chateaubriand, «Coppet. Tombeau de madame de Staël, Genève, fin de septembre 1832», dans Mémoires d’Outre-Tombe, Paris, Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade», 1969, t.II, livre trente-sixième, chap.21, p.606)

- «Ce qui me plaît le moins dans Mme de Staël, c’est sa politique antifrançaise, quand elle se jette avec Bernadotte et Moreau dans l’alliance des rois. On pouvait l’accuser. M. Sorel ne l’a pas fait. On pouvait aussi l’excuser sur ce que, fille de Suisses et veuve d’un Suédois (je ne parle pas de M. de Rocca qu’elle épousa deux fois il est vrai, mais secrètement), elle n’avait pas tous les devoirs d’une Française. M. Sorel ne l’a pas fait non plus. On peut regretter cette réserve; familier comme il l’est avec l’histoire des idées politiques et nationales au commencement de ce siècle, il était bon juge du patriotisme auquel Mme de Staël était tenue en 1812.» (Anatole France, La Vie littéraire, 6e série, Paris, Calmann-Levy, 7 septembre 1890, p.413)

- «Rien de ce qui est venu d’elle ne peut être comparé à elle-même, a écrit la femme qui l’a décidément le mieux connue..., elle avait dans l’âme un foyer de chaleur et de lumière dont les rayons épars n’offraient que de faibles émanations. Voilà qui explique l’espèce de fascination exercée contre vents et marées par Germaine de Staël sur ceux, amis comme ennemis, qui la regardaient vivre et dont ne cherche pas à se défendre celui qui vient d’essayer, pour vous et pour lui, de la faire revivre.» (André Lang, Une vie d’orages. Germaine de Staël, Paris, Calmann-Levy, 1959, p.316)

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