Marie-Jeanne Laboras de Mézières/Fortunée Briquet

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RICCOBONI, (Marie-Jeanne de Mézières de Laboras, Dame) née à Paris en 1714, d'une famille originaire du Béarn, épousa Riccoboni, dit Lélio, fils de la précédente. En entrant dans une famille où les talens semblaient héréditaires, elle avait contracté l'engagement d'en soutenir la réputation, et elle l'acquitta. Ses Romans ont placé son nom à côté des femmes les plus célèbres dans ce genre d'ouvrage. Le théâtre italien la compte parmi ses actrices. Elle y parut avec distinction. Après sa retraite, faite en 1761, elle se livra entièrement à l'étude des lettres. Cette femme de mérite fut enlevée à la société, le 6 décembre 1792.
On lui doit: Lettres de Miss Fanny Buttler, Amsterdam, 1757, in-12. -- Histoire du Marquis de Cressy, Amsterdam, 1758, in-12; traduction en anglais, Londres, 1759, in-12. -- Lettres de Milady Catesby, Amsterdam, 1759, in-12; 1760; 1785, in-12. Ce Roman a fourni le fond de Cécile, comédie en 3 actes, jouée aux Italiens en 1782. -- Les Caquets, 1761, in-8. Cette comédie eut du succès; elle est imitée d'une pièce de Goldoni, intitulée: Pettegolezze delle Donne. Madame Riccoboni composa cette production pour une société; son époux y fit quelques changemens, et la donna au théâtre. -- L'Aveugle, conte, imprimé en 1761. Desfontaines a tiré de ce conte le sujet d'une pièce, mêlée d'arriettes, qui fut représentée en 1766, sur le théâtre de la comédie italienne. -- Amélie, roman de Fielding, traduit de l'anglais, Paris, 1762; 3 vol. in-12; Liège, 1764; 1790, 2 vol. in-12. -- Histoire de Miss Jenny Level, 1764, 4 vol. in-12. -- Recueil de Pièces détachées, 1765, in-12. -- Lettres d'Adélaïde de Dammartin, comtesse de Sancerre, à M. le comte de Rancé, 1766, 2 parties in-12; trad. en anglais, Londres, 1767, 2 vol. in-12. Cet ouvrage est dédié au célèbre Garrick. -- Nouveau Théâtre anglais, Paris, 1769, 2 vol. in-12. --Lettres d'Elisabeth-Sophie de Valière à Louise-Hortense de Canteleu, 1772, 2 vol. in-12. -- Lettres de Milord Rivers à Sir Charles Cardignan, 1777, 2 vol. in-12. -- Ernestine. Ce roman, qui n'a que peu d'étendue, a été comparé à un diamant sans tache; il a fourni le sujet d'Ernestine, drame lyrique en trois actes, joué aux Italiens en 1777. -- Suite de la Marianne de Marivaux. Saint-Foix soutint un jour, chez Madame Riccoboni, que le style de Marivaux était inimitable. Cette dispute lui donna l'idée de faire la suite de Marianne. Deux jours après la contestation, on la lut sans en nommer l'auteur. Semblable à ces peintres qui rendent leurs modèles avec tant de vérité, qu'on croit l'original et la copie produites par le même pinceau, Madame Riccoboni imita si parfaitement le style de Marivaux, que Saint-Foix lui-même y fut trompé. -- OEuvres, Neufchatel, 1781, 8 vol.; 1783, 10 vol. in-12. --Recueil de Pièces, contenant Aloyse de Livaro, Christine, reine de Suède, etc., 1783, 2 vol. in-12. -- Histoire de deux jeunes amies, imprimée dans le Mercure de 1786. -- OEuvres complètes, Paris, 1786, 8 vol. in-8.