Louise Balanchon/Aloïs Delacoux
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[32] BALANCHON (LOUISE), sage-femme jurée du Châtelet de Paris, en 1739. Jusqu’en 1775, on procéda avec une sorte de solennité à la réception des sages-femmes comme à celle des docteurs et maîtres en chirurgie. Pour plus d’assurance et de garanties, la récipiendaire se présentait sous le patronage d’une sage-femme en renom qui au besoin discutait en faveur de la néophite. À l’une de ces solennités, la dame Balanchon soutint si vigoureusement et avec tant d’avantage, contre Jacques Mesnard, une de ces thèses ambiguës et paradoxales si souvent soulevées au sein de sociétés savantes, que la chambre de juridiction de Saint-Côme, pour l’honneur du corps des chirurgiens, demanda par l’autorité de la Martinière l’abolition de l’usage du patronage, déclinant l’incompétence des femmes en matière de science.
L’art des accouchemens entre les mains des femmes fût-il resté dans un état secondaire, sans cette espèce de contrôle incompatible tout-à-fait avec ses obligations? En ôtant aux sages-femmes le privilége de l’initiative dans tous les cas, en restreignant leurs attributs et leur responsabilité, elles ont dû moins s’occuper des intérêts d’une science que des leurs en particulier. Avec plus d’indépendance il y aurait eu plus d’émulation, et de savoir conséquemment. Louise Balanchon n’est connue que par le fait précité, rapporté dans la Bibliothèque choisie de médecine de Planque.