Julie de Lespinasse/Fortunée Briquet
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ESPINASSE, (Julie de l') célèbre par ses relations avec les gens de lettres les plus distingués du 18e. siècle, obtint les suffrages de ceux qui la connaissaient, par l'excellence de son ton et par la justesse de son goût. Son ame était noble, tendre, douce et sensible. Elle eut des amis, et mérita d'en avoir. Elle fit long-tems le bonheur d'un homme de mérite (d'Alembert), qui l'adora pendant sa vie et qui l'aima même après sa mort. Elle embellit, elle orna de fleurs le sentier de la carrière qu'il parcourut. Tout semblait les réunir: enfans de l'amour et du malheur, ils éprouvèrent tous deux, dès le moment de leur naissance, l'abandon et l'injustice; et tous les deux eurent en partage les qualités du coeur et de l'esprit. Mademoiselle de l'Espinasse mourut en 1776. D'Alembert a consigné ses regrets et sa douleur dans deux morceaux en prose, qui sont marqués au coin de la sensibilité la plus profonde. L'un est intitulé: Aux mânes de Mademoiselle de l'Espinasse; l'autre a pour titre: Sur la tombe de Mademoiselle de l'Espinasse. Ces deux pièces se trouvent dans les OEuvres posthumes de d'Alembert, ainsi que le Portrait de Mademoiselle de l'Espinasse, adressé à elle-même en 1771.
On lui doit: Suite du Voyage sentimental, 2 chapitres, insérés dans les OEuvres posthumes de d'Alembert. Mademoiselle de l'Espinasse aimait beaucoup le Voyage sentimental de Sterne. Elle a voulu en prendre le style et le ton; les connaisseurs assurent qu'elle y a réussi. Les faits qu'elle rapporte sont vrais; ils sont relatifs en partie à la bienfaisance de Madame Geoffrin, dont elle fut l'amie.