Mademoiselle de Bermann/Fortunée Briquet
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BERMANN, (Mademoiselle) de Lorraine, soeur d'un avocat de Nancy, auteur de différens ouvrages, épousa un de ses compatriotes dont on ignore le nom. Il paraît que Mademoiselle Bermann et son frère avaient la même aptitude pour la Littérature. Celui-ci remporta, en 1760, le prix d'éloquence à l'académie de Nancy; et sa soeur, en 1761, mérita le prix d'éloquence à la même académie. Elle était alors très-jeune. Voici la question qu'elle avait à traiter: Lequel serait le plus utile, dans notre siècle, d'écrire des ouvrages purement de belles-lettres ou de morale? Mademoiselle Bermann entend par les premiers tous ceux qui ne servent qu'à nous amuser, et à nous rendre plus savans ou plus éloquens. Dans la classe des derniers, elle comprend tous ceux dont le but est de nous rendre plus sages. Elle se décide en faveur de la morale. Les quatre propositions suivantes forment la division de son discours: La morale est plus utile et plus nécessaire que la littérature; la morale atteint souvent le but de la littérature, sans que la littérature ait le même avantage; on a peu de livres de morale, et on en a beaucoup en littérature; enfin le siècle est aussi éclairé que corrompu. En assurant que le cadre de cet écrit a été bien rempli, il sera facile aux personnes qui ne l'ont pas lu, de se faire une juste idée de son mérite. L'Exorde est un modèle de modestie, de délicatesse et de goût. Ce discours fut imprimé en 1762, in-8. Le portrait de Mademoiselle Bermann fut placé dans la Société royale des sciences et belles-lettres de Nancy. En 1763, elle obtint, avec M. l'abbé Jacquet, de Lyon, le second prix d'éloquence à l'académie de Besançon. Le sujet proposé était: Combien les moeurs donnent de prix aux talens.