Madame de Beccari/Fortunée Briquet
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BECCARI (Madame) est du nombre des personnes qui ont enrichi la Littérature d'agréables fictions. Elle a publié: Mémoires de Lucie d'Olbery, traduits de l'anglais, 1761, 2 vol. in-12. -- Lettres de Milady de Bedford, traduites de l'anglais, Paris, 1769, in-12. La légèreté et le ton du sentiment sont les qualités qui caractérisent ce dernier ouvrage. -- Milord d'Amby, histoire anglaise, Paris, Gaugueri, 1778, in-12; Paris, Bastien, 1781, 2 vol. in-12. Ce roman épistolaire respire la morale et la vertu: on y remarque des caractères bien contrastés, de l'enchaînement dans les situations, de la noblesse dans les pensées, et de la délicatesse dans les sentimens. Le style est en général assez soutenu et assez élégant; mais on y désirerait quelquefois un peu plus de naturel, et moins d'expressions précieuses et inusitées. M. Guichard adressa à Madame Beccari les vers suivans:
Que votre Milord intéresse!
Sous les yeux de la vérité,
De votre plume enchanteresse,
Le sentiment coule avec la gaieté.
Des passions, votre art offre bien le langage;
Vous imprimez au vice et la honte et l'horreur;
Et des vertus la respectable image,
Brille dans vos écrits comme dans votre coeur.
-- Les Dangers de la calomnie, ou Mémoires de Fanny Spingler, histoire anglaise, Neufchatel, 1780, 2 vol. in-12; Paris, Knappen, 1781. Dans cet ouvrage, Madame Beccari peint avec vérité et justesse la passion et la vertu. Il n'en est pas de même quand elle veut décrire les travers des hommes sans principes, et les raisonnements par lesquels ils se justifient; mais il serait facile de faire disparaître ces taches, en effaçant quelques lettres inutiles.