Marie Le Jars/Philibert Riballier et Catherine Cosson

[275] GOURNAI, (Marie Lejars de) née en 1565, ayant perdu de bonne heure ses pere et mere, fut adoptée par le célebre Montagne, qui la regarda, tant qu’elle vécut, comme sa propre fille. Elle montra, dès sa jeunesse, la plus grande inclination pour l’étude des sciences, et surpassa rapidement les maîtres que son généreux bienfaiteur lui avoit donnés. Toutes les langues savantes lui étoient devenues familieres, et sa grande érudition la fit rechercher des plus savans hommes de son tems. L’envie et la critique ne lui épargnerent point leurs traits les plus injurieux; mais ils ne furent point capables d’éloigner de sa société les Cardinaux du Perron, Bentivoglio et Richelieu, Saint François de Sales, Heinsius, et une foule d’autres grands hommes. Cette savante fille finit sa carriere en 1645, âgée de quatre-vingts ans. Dans les ouvrages qui sont sortis de sa plume, on voit un Discours très-bien pensé sur l’égalité des deux sexes.