Françoise Odeau
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Françoise Odeau | ||
Dénomination(s) | Françoise Oudeau M. O., S. F. O. Sr F. O. religieuse Mère Françoise Odeau R. S. F. O. | |
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Biographie | ||
Date de naissance | ? | |
Date de décès | 4 octobre 1644 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804) | ||
Dictionnaire Hilarion de Coste (1647) | ||
Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson (1779) |
Sommaire
Notice de Annick MacAskill, 2014
Françoise Odeau, dont on ignore la date de naissance, est une dominicaine du prieuré royal Saint-Louis de Poissy. Elle a pris l’habit sous le gouvernement de Marguerite du Puy, prieure de 1561-62 à 1583. Selon certains historiens, Françoise Odeau serait issue d’une famille noble, comme Marie Odeau, sa probable parente, figurant dans la liste des conseillères de Marguerite du Puy. La mort de la prieure du Puy en 1583 déclenche des années de troubles au sein du couvent, quand Jeanne de Gondi est nommée prieure, contre la volonté de la majorité des membres du couvent, qui lui préfèrent Marthe de Boufflers. D’après les archives du prieuré, Françoise Odeau fait partie de la minorité qui vote pour Jeanne de Gondi.
En 1621, Françoise Odeau publie, sous le nom abrégé de Sr. F. O, la traduction en français des quarante premiers Sermons meditatifs du devot Pere S. Bernard Abbé de Clervaux. Sur le Cantique des Cantiques. Pour cette impression, elle obtient l’approbation de la Faculté de théologie de Paris ainsi qu’un privilège du roi. Dans l’épître dédicatoire à sa prieure, la «Tres-noble et tres-illustre dame, Madame Jeanne de Gondy», la traductrice manifeste son intérêt pour l’oeuvre de Bernard de Clairvaux, dont se nourrissent spirituellement beaucoup de communautés religieuses de l’époque. Suivent des «Stances A. M. O. sur ses traductions de S. Bernard», poème en dix quatrains composés par sa consoeur Anthoinette Cottel («Sr. A. Cottel») et destiné à louer les talents poétiques et la piété de Françoise. Dans le même volume, un poète nommé C. Galois signe d’autres «Stances», qui mettent en scène Françoise s’inspirant de l’amour divin de Bernard de Clairvaux, lequel aurait poussé la religieuse à traduire ses sermons en français. Un second volume paraît en 1623 et contient la traduction des trente-neuf sermons suivants. Françoise Odeau ne publiera jamais la traduction des sept derniers. Pour cette nouvelle publication, la traductrice obtient une fois encore un privilège royal ainsi que l’approbation de la Faculté de théologie de Paris. Comme le volume précédent, ce livre est dédié à la prieure de Gondi. Dans sa préface, la traductrice souligne sa reconnaissance envers sa supérieure, qu’elle dit avoir «debonnairement receu» la première partie. Le volume de 1623 inclut aussi des poèmes épidictiques sur la talentueuse traductrice. Soeur Anthoinette Cottel livre encore deux sonnets sur Françoise Odeau, chantant en guise de préface son «esprit Angelique» et son savoir.
Françoise Odeau meurt le 4 octobre 1644.
Son épitaphe, citée par Quétif évoque une «belle ame, dont les dignes vertus nous furent un beau jour… ».
Sa carrière atteste des préoccupations intellectuelles des dominicaines de Poissy, où les religieuses ont l’occasion de recevoir et de cultiver une formation rigoureuse en latin et en composition française. En témoignent quelques membres remarquables comme la célèbre traductrice Anne de Marquets (1533?-1588), autre dominicaine de Poissy, dont Françoise a peut-être été la disciple, ou d’autres écrivaines illustres du prieuré : Maria de Fortia, Angélique Remond, Charlotte du Puy, Louise de Marillac et Anthoinette Cottel.