Adélaïde Billet
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Adélaïde Billet | ||
Conjoint(s) | Petit-Dufresnoy | |
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Dénomination(s) | Adélaïde Dufrenoy | |
Biographie | ||
Date de naissance | 1765 | |
Date de décès | 1825 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804) |
Notice de Judith Prasser, mise à jour par la Siefar en 2018
Adelaïde Gillette Billet Dufrénoy est née à Paris le 3 décembre 1765 et y décède le 7 mars 1825. Elle est la fille du joaillier Jacques Billet, homme cultivé, qui travaille pour la cour de Pologne ainsi que pour plusieurs grandes maisons françaises. Elle est élevée chez les soeurs hospitalières de la Roquette, dont sa tante est la supérieure. Conformément aux usages, elle y est tout particulièrement initiée à la littérature religieuse. En revanche, sa mère, enchantée par ses bonnes notes, lui permet de lire Le Magasin des Enfants de Mme le Prince de Beaumont. Elle lit en outre les oeuvres des auteurs latins de l’Antiquité, et, toute jeune, essaie déjà de traduire Tibulle, Catulle et Properce en vers, ce qu’elle nommera plus tard des « inutiles efforts ». C’est Jean-Louis Laya qui l’initie à la poésie française.
À quinze ans, elle épouse Petit-Dufrénoy, procureur au Châtelet de Paris, homme de confiance de Voltaire et passionné de belles-lettres. Le futur géologue et minéralogiste Ours-Pierre-Armand Petit-Dufrénoy (1792-1857) est issu de ce mariage. Pendant la Révolution Française, la famille Dufrénoy essuie d’importantes pertes financières en raison d’un incendie. Par mesure de sécurité, Mme Dufrénoy s’installe à la campagne, à quelques lieues de Paris. Ruiné, M. Dufrénoy accepte un poste de greffier au tribunal d’Alexandrie (Italie), où sa femme l’accompagne. Durant ce séjour, Mme Dufrénoy assiste son mari, devenu aveugle, en recopiant pour lui ses dossiers juridiques. Après quelques années, la famille Dufrénoy rentre à Paris sans grandes ressources. Dès lors, Mme Dufrénoy commence à publier des livres d’éducation pour enfants. Elle est bientôt aidée financièrement par le comte de Ségur à qui ses essais poétiques plaisent tellement qu’il lui offre une solide pension pour soutenir sa production littéraire. Ses poèmes sont bien accueillis par la critique. En 1814, son poème Les derniers moments de Bayard est même couronné du prix de la poésie par l’Académie française. Finalement, Mme Dufrénoy vient habiter avec son fils chez sa mère et sa sœur, où elle reçoit notamment Béranger, Mme Tastu, Mme Desbordes-Valmore, Fontanes de Gerando. Elle meurt d’une affection de poitrine en 1825 et est enterrée au Père-Lachaise.
Mme Dufrénoy est bien connue pour sa poésie, particulièrement pour ses élégies. Dans ses oeuvres poétiques, elle traite entre autres de l’amitié des femmes, toujours décrite en termes sensibles. Elle est la première femme qui reçoit le prix de la poésie de l’Académie française. Le poème couronné, Les derniers moments de Bayard, décrit en alexandrins la mort du chevalier spécialement connu pour avoir défendu le pont de Garigliano en 1504. Une grande part de son oeuvre comporte des livres pour enfants. Certains s’adressent indifféremment aux filles comme aux garçons (p. ex. Le Buffon de la jeunesse); d’autres sont plus spécialement destinés à un lectorat féminin (p. ex. La petite ménagère, Hommage aux demoiselles). En publiant sa Biographie des jeunes demoiselles ou vies des femmes célèbres depuis les hébreux jusqu’à nos jours, ouvrage encyclopédique de plus de cent notices consacrées à des personnages de la mythologie ainsi qu’à des figures bibliques et historiques, Mme Dufrénoy essaie de sensibiliser ses jeunes lectrices à la question de l’importance sociale de la femme. Travaillant comme traductrice, elle contribue aux échanges interculturels avec les milieux anglophones et hispanophones. Elle traduit ainsi de l’anglais la romance Santa Maria ou La grossesse mystérieuse de Joseph Fox et le conte Le jeune héritier, ou Les appartements défendus de William Linley. Elle livre également une traduction de L'Enfance éclairée, ou les Vertus et les vices, roman espagnol de José Miguel Alea.
Le chansonnier Béranger lui a rendu hommage dans sa chanson Ma lampe : «Veille, ma lampe, veille encore: / Je lis les vers de Dufresnoy.» Bien que Mme Dufrénoy ait été fort appréciée par ses contemporains, la critique littéraire d’aujourd’hui ne fournit pas de commentaires sur son oeuvre.
Cette notice est en cours de rédaction