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Marie Pournin | ||
Titre(s) | Dame de La Bardelière | |
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Conjoint(s) | Guillaume de La Bardelière Jacques Testart de La Forêt | |
Dénomination(s) | Mademoiselle de La Marque, Madame Testart de La Forêt | |
Biographie | ||
Date de naissance | Vers 1622 | |
Date de décès | 1699 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Notice de Julie Roy, 2005
Fille de Jean de Pournin, sieur de la Faye, et de Catherine Durant, Marie Pournin aurait été baptisée le 31 juillet 1622 à Saint-Léger-de-Pouque (Pougues-les-Eaux, Bourgogne), près de Nevers. Au recensement de 1666, toutefois, on la dit âgée de trente-cinq ans, ce qui la ferait naître dix ans plus tard que ce que stipule son acte de baptême. Une erreur ou une coquetterie sans doute, étant donné son parcours. Elle a pour marraine Marie de Médicis, représentée par sa dame d'honneur Antoinette de Pons, marquise de Guercheville, et pour parrain le futur cardinal de Richelieu, alors évêque de Luçon. Épouse de Guillaume de La Bardelière (Bardillière), on ignore si elle est déjà veuve, ou si elle accompagne son mari, lorsqu'elle émigre en Nouvelle-France, au milieu des années 1640. Installée à Montréal, elle y exerce le métier de sage-femme et assiste Jeanne Mance, fondatrice de l'hôpital de Ville-Marie, qui lui en confie la gestion avant d'embarquer pour la France en octobre 1658. Marie Pournin se trouve rapidement dans une position délicate à l'arrivée de deux religieuses de l'Hôtel-Dieu de Québec, envoyées par l'évêque de Queylus pour assurer les mêmes fonctions. Le Chapitre cathédral veut en effet remettre l'institution aux mains des hospitalières de Québec. Grâce à la fermeté de Marie Pournin, Jeanne Mance retrouve son hôpital toujours autonome, à son retour en septembre 1659. Trois religieuses hospitalières de La Flèche, Judith Moreau de Brésoles, Marie Maillet et Catherine Macé, viennent alors prêter main-forte à la fondatrice. Le 24 novembre 1659, Marie Pournin épouse le notaire et «trafiquant» de fourrures, Jacques Testart de la Forêt. Elle met au monde deux fils, Jacques et Gabriel, avant de perdre son mari en juin 1663. Lors du recensement de 1666, elle habite avec ses deux enfants, son beau-frère Charles et sa belle-soeur Anne Lamarque. Trois domestiques, un tailleur et un ébéniste vivent également sous son toit. Elle continue d'exercer le métier de sage-femme, tout en gérant un important commerce de traite des fourrures hérité de son mari. Le 6 février 1668, elle épouse le marchand Jacques Lamarque, originaire de Bordeaux, et s'installe à La Prairie-de-la-Magdeleine, poste important pour le commerce avec les Etats-Unis sur la rive sud de Montréal. Dix ans plus tard, Marie pratique toujours le métier de sage-femme et gère un petit commerce de pelleteries rue Saint-Paul à Montréal. Elle détient une procuration de son mari qui lui permet de gérer elle-même son commerce, d'administrer la succession des enfants du second lit et d'introduire des procédures sur le plan juridique. Elle décède à Montréal le 2 octobre 1699.
Marie Pournin fait partie de ces Françaises qui, bien avant les «filles du Roi», sont venues «prendre pays» en Nouvelle-France. Comme elles, et bien qu'elle se soit mariée à trois reprises, elle ne cherche pas à trouver un époux, mais plutôt à se consacrer à une grande oeuvre. Amie fidèle de Jeanne Mance, elle a côtoyé les Madeleine de La Peltrie, Marie de l'Incarnation, Marguerite Bourgeoys, Barbe de Boulogne et Anne Gasnier. Commerçante et mère de famille, son rôle le plus important a sans doute consisté à travailler à la consolidation des bases de l'hôpital de Ville-Marie, dont elle réclamait le titre de fondatrice. Son travail de sage-femme et d'infirmière est notoire, mais plus encore sa fermeté dans l'administration de la fondation de Jeanne Mance pendant l'absence de celle-ci. On connaît cependant peu la vie de Marie Pournin. La plupart des informations aujourd'hui disponibles viennent de L'Histoire simple et véritable de l'Hôtel-Dieu de Montréal de Marie Morin, composée au début du XVIIIe siècle.
Oeuvres
- 1666: «Lettre de Marie Pournain à M. Baston marchand de Québec». Éd. Philéas Gagnon, Essais de bibliographie canadienne, vol.11, no 2510, 1895, Bibliothèque publique de Montréal, Québec, p.358.
Choix bibliographique
- Morin, Marie, Histoire simple et véritable de l'Hôtel-Dieu de Montréal, Ghislaine Legendre (éd.), Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1979.
- Perron, Daniel, «Marie Pournin. Fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Montréal?», Chronique «Portraits», Revue Cap-aux-Diamants, Québec, no 61, printemps 2000, p.53.
Jugements
- «Mademoiselle Mance laissa son hospital entre les mains d'une bonne veufve devote, nommee Mademoiselle de la Bardillère, qui le maintint dans le mesme estat qu'elle l'avait trouvé. Elle ne permit point aux Religieuses de servir les malades, quelques instances qu'ils luy en fisse, s'aquittant elle seule avec une servante de tous les devoirs de charité dont ils pouvais avoir besoin et avec bien de la diligence et de la charité, en sorte que tous l'admirais et elle-même encore plus. Il est vray qu'elle avait une adresse particulière à les servir à propos. Elle gouverna le tamporel de l'hospital, et en toutes choses agit avec sagesse et beaucoup de conduitte, et rendit bon compte de son administration. Les Reverendes meres de la Nativite et de Saint Paul n'ont pu s'ampescher de la louer de son courage et fermeté a soutenir les santimens et excequeter la volonté de celle dont elle tenait son pouvoir, quoy qu'elle ne leur fut pas favorable, au contreire. Elle veillèt incessanment a ce qu'elle ne prisse possession de rien. Cette bonne famme vit encore aujourdhy et s'apelle a present Mademoiselle de la Marque. Elle ce donne souvent le tiltre de notre fondatrisse et ressent vivement quand on ne luy rand pas autant d'honneur et de preferance que ce nom en merite. Ce qui apreste a rire a ceux qui l'ecoutes et a nous aussy quelques fois. Comme elle est vieille et bonne, on l'excuse aisement (Marie Morin, Histoire simple et véritable de l'Hôtel-Dieu de Montréal [1725], voir supra «choix bioliogr.», p.80).