Catherine de Médicis/Fortunée Briquet : Différence entre versions
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Il reste deux lettres de cette princesse. L'une est adressée au prince de Condé; l'autre, à Charles IX. Elle y donne des conseils à son fils sur les moyens de se faire aimer de ses sujets, et l'engage à suivre les traces de Louis XII. Marguerite, reine de Navarre, s'était fait, par ses contes, une grande réputation. Catherine, toujours envieuse de gloire, en composa un grand nombre; mais les ayant comparés à ceux de sa rivale, elle avoua son infériorité. | Il reste deux lettres de cette princesse. L'une est adressée au prince de Condé; l'autre, à Charles IX. Elle y donne des conseils à son fils sur les moyens de se faire aimer de ses sujets, et l'engage à suivre les traces de Louis XII. Marguerite, reine de Navarre, s'était fait, par ses contes, une grande réputation. Catherine, toujours envieuse de gloire, en composa un grand nombre; mais les ayant comparés à ceux de sa rivale, elle avoua son infériorité. | ||
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CATHERINE DE MÉDICIS, née à Florence le 15 avril 1519, fille unique et héritière de Laurent de Médicis, duc d'Urbin, et de Magdeleine de la Tour-d'Auvergne, nièce de Clément VII. La blancheur de son teint, la vivacité de ses yeux, la noblesse de ses traits, la mirent au rang des belles femmes de son siècle. Le 28 octobre 1533, elle épousa le dauphin de France. Elle fut plusieurs fois régente du royaume. La première, en 1552; la deuxième, pendant la minorité de Charles IX; la troisième, depuis la port de ce prince jusqu'au retour de Henri III, alors roi de Pologne. Catherine fut célèbre par ses crimes et par ses vertus. On lui reproche d'avoir donné à ses enfans une éducation aussi lascive que sanguinaire; d'avoir allumé deux guerres civiles: la première, en favorisant les Huguenots; la deuxième, en les irritant; d'avoir, par ses conseils, occasionné le massacre de la Saint-Barthélemy; d'avoir regardé avec indifférence ce spectacle d'horreur et de désolation. Cependant on dit, à la louage de Catherine, qu'elle annonça de bonne heure beaucoup d'esprit et de courage. Elle voyait les évènements les plus fâcheux, avec le calme nécessaire pour pouvoir y remédier, et savait diminuer l'avantage que ses ennemis en eussent pu prendre, par le sel d'un bon mot; elle affrontait les périls, même ceux de la guerre, avec toute l'intrépidité d'un héros. Pendant le siège de Rouen, en 1562, elle allait tous les jours au fort de Sainte-Catherine. Les canonnades et arquebuses, dit Brantôme, pleuvoient autour d'elle, qu'elle s'en soucioit autant que de rien. Le connétable et le duc de Guise lui remontrant qu'elle s'exposait trop, elle n'en fit que rire, et leur demanda pourquoi elle s'épargnerait plus qu'eux...? Est-ce que j'ai moins d'intérêt, ajouta-t-elle, ou moins de courage que vous? Il est vrai que j'ai moins de force; mais je n'ai pas moins de coeur... Elle recherchait avec empressement les officiers qui se distinguaient par leur valeur, les présentait ensuite elle-même au roi, et les lui recommandait. S'ils avaient des démêlés ensemble, elle cherchait à les réconcilier, avec tout le ménagement que leur délicatesse pouvait exiger. Par cette conduite, elle gagna le coeur de plusieurs officiers, qui ne croyaient pas trop hasarder en lui sacrifiant leur vie. On lui donna le surnom de Mère des Gens de guerre, Mater Castrorum. Elle fit élever les Tuileries, l'hôtel de Soissons, où, depuis, on a bâti la Halle aux Bleds. C'est d'après ses ordres qu'on construisit Saint-Maur-des-Fossés, Monceau en Brie, Chenonceaux en Touraine, etc. Elle fit venir des manuscrits de Grèce et d'Italie. Les savans et les artistes trouvèrent en Catherine une protectrice zélée, qui savait apprécier leurs ouvrages et leurs talens. Elle mourut en 1589.
Il reste deux lettres de cette princesse. L'une est adressée au prince de Condé; l'autre, à Charles IX. Elle y donne des conseils à son fils sur les moyens de se faire aimer de ses sujets, et l'engage à suivre les traces de Louis XII. Marguerite, reine de Navarre, s'était fait, par ses contes, une grande réputation. Catherine, toujours envieuse de gloire, en composa un grand nombre; mais les ayant comparés à ceux de sa rivale, elle avoua son infériorité.