Marie-Gabrielle Capet : Différence entre versions

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Née à Lyon le 6 septembre 1761, Marie-Gabrielle Capet est la fille d'un domestique. Sa première formation artistique demeure inconnue, mais elle est élève d'Adélaïde Labille-Guiard à Paris en 1781, lorsque certains de ses pastels et un dessin apparaissent à l'Exposition de la Jeunesse. Deux ans plus tard, elle a développé ses talents dans la peinture à l'huile. Parmi ses oeuvres de jeunesse, ses deux Autoportraits à l'huile (1783-1784) sont remarquables. Dans le premier, l'artiste, baissant les yeux sur le spectateur, s'apprête à dessiner sur une toile avec un morceau de craie. Dans l'autre, munie d'une palette et de pinceaux, elle peint le portrait d'un modèle masculin. Jusqu'en 1785, ses oeuvres sont présentées à l'Exposition de la Jeunesse, mais en 1785, elle envoie deux portraits d'officiers au Salon de la Correspondance; un pastel y est exposé l'année suivante. En raison, peut-être, d'une critique favorable, ou grâce à des contacts établis en tant qu'assistante de Labille-Guiard, elle commence à recevoir des commandes. Parmi ses modèles se trouvent Madame Longrois, épouse de l'intendant de Fontainebleau, le Révérend Père Moisset, supérieur général de l'Oratoire, et des membres de la famille royale, parmi lesquels Madame Adélaïde et Madame Victoire, dont Labille-Guiard avait peint les portraits.
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Au Salon de 1791, Capet expose des miniatures, qu'elle continue à produire tout le reste de sa carrière. Le revenu de ces oeuvres vient s'ajouter au logement fourni par Labille-Guiard, avec laquelle elle a vécu tout au long de sa vie artistique, même après le mariage de cette dernière avec le peintre François Vincent en 1800. À partir de 1795, elle présente aussi des pastels et des tableaux à l'huile aux Salons. Bon nombre de ses portraits au pastel étaient des commandes de particuliers, comme ceux d'Etienne Elias, de l'avocat Pierre-Nicolas Berryer et du dramaturge et membre du Tribunat Marie-Joseph Chénier. De même que beaucoup de portraitistes, Capet a representé d'autres artistes, dont Vien, Suvée, Houdon, Pallière, Meynier, Vincent et Labille-Guiard. D'ailleurs, la Commission des Artistes l'a récompensée d'une mention honorable pour sa grande miniature de Houdon, comme pour celle de sa mère, présentée au Salon de 1801.
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Dans les années 1800, ses modèles comptent des officiers, des fonctionnaires des colonies et même une "dame du palais" de la reine d'Espagne. Elle réalise aussi une grande scène d'intérieur, à l'huile (Salon de 1808), qui montre Madame Vincent (auparavant Labille-Guiard, morte en 1803) dans son atelier, réalisant le portrait du peintre et sénateur Vien (le maître de Vincent), en présence de membres de la famille Vien, d'élèves, mais aussi de Vincent (le propre maître de Labille-Guiard) et de ses élèves. Capet est elle-même présente, chargeant la palette de Labille-Guiard. Ce portrait de groupe est ainsi une véritable généalogie de la famille artistique de Capet. Au Salon de 1814, Capet inclut son premier essai de peinture d'histoire, une représentation mythologique d'Hygie, déesse de la Santé, qu'elle offrit au docteur Moreau de la Sarthe. Elle meurt à Paris le 1er novembre 1818.
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Aussi habile dans le pastel, la peinture à l'huile et la miniature, Capet rend avec brio les textures de ses sujets: chair, fourrure, satin, dentelle et autres. Ses oeuvres étaient louées pour leur véracité comme pour la fraîcheur de leur coloris. Elle sait capter la ressemblance et la vitalité de chaque individu, particulièrement dans des oeuvres comme Christian-Georg von Schantz, Madame Martin de Lesseps, Marie-Joseph Chénier, et Le Peintre Charles Meynier. Souvent le modèle a l'air temporairement détourné d'une activité, comme Le Graveur Miger, où le modèle marque sa page dans un recueil de gravures; ou encore le Portrait de femme (1802), où la femme magnifiquement vêtue, munie d'un arrosoir, cesse d'arroser ses pensées pour fixer le spectateur; ou aussi les autoportraits de Capet. La récente acquisition par la Neue Pinakothek de Munich du tableau représentant Labille-Guiard dans son atelier (Salon de 1808) et les articles qui ont suivi au sujet de cette oeuvre, ont attiré l'attention davantage sur cette artiste méconnue.
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Version du 7 novembre 2010 à 18:20

Marie-Gabrielle Capet
Biographie
Date de naissance 1761
Date de décès 1818
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Vivian P. Cameron, 2004

Née à Lyon le 6 septembre 1761, Marie-Gabrielle Capet est la fille d'un domestique. Sa première formation artistique demeure inconnue, mais elle est élève d'Adélaïde Labille-Guiard à Paris en 1781, lorsque certains de ses pastels et un dessin apparaissent à l'Exposition de la Jeunesse. Deux ans plus tard, elle a développé ses talents dans la peinture à l'huile. Parmi ses oeuvres de jeunesse, ses deux Autoportraits à l'huile (1783-1784) sont remarquables. Dans le premier, l'artiste, baissant les yeux sur le spectateur, s'apprête à dessiner sur une toile avec un morceau de craie. Dans l'autre, munie d'une palette et de pinceaux, elle peint le portrait d'un modèle masculin. Jusqu'en 1785, ses oeuvres sont présentées à l'Exposition de la Jeunesse, mais en 1785, elle envoie deux portraits d'officiers au Salon de la Correspondance; un pastel y est exposé l'année suivante. En raison, peut-être, d'une critique favorable, ou grâce à des contacts établis en tant qu'assistante de Labille-Guiard, elle commence à recevoir des commandes. Parmi ses modèles se trouvent Madame Longrois, épouse de l'intendant de Fontainebleau, le Révérend Père Moisset, supérieur général de l'Oratoire, et des membres de la famille royale, parmi lesquels Madame Adélaïde et Madame Victoire, dont Labille-Guiard avait peint les portraits.

Au Salon de 1791, Capet expose des miniatures, qu'elle continue à produire tout le reste de sa carrière. Le revenu de ces oeuvres vient s'ajouter au logement fourni par Labille-Guiard, avec laquelle elle a vécu tout au long de sa vie artistique, même après le mariage de cette dernière avec le peintre François Vincent en 1800. À partir de 1795, elle présente aussi des pastels et des tableaux à l'huile aux Salons. Bon nombre de ses portraits au pastel étaient des commandes de particuliers, comme ceux d'Etienne Elias, de l'avocat Pierre-Nicolas Berryer et du dramaturge et membre du Tribunat Marie-Joseph Chénier. De même que beaucoup de portraitistes, Capet a representé d'autres artistes, dont Vien, Suvée, Houdon, Pallière, Meynier, Vincent et Labille-Guiard. D'ailleurs, la Commission des Artistes l'a récompensée d'une mention honorable pour sa grande miniature de Houdon, comme pour celle de sa mère, présentée au Salon de 1801. Dans les années 1800, ses modèles comptent des officiers, des fonctionnaires des colonies et même une "dame du palais" de la reine d'Espagne. Elle réalise aussi une grande scène d'intérieur, à l'huile (Salon de 1808), qui montre Madame Vincent (auparavant Labille-Guiard, morte en 1803) dans son atelier, réalisant le portrait du peintre et sénateur Vien (le maître de Vincent), en présence de membres de la famille Vien, d'élèves, mais aussi de Vincent (le propre maître de Labille-Guiard) et de ses élèves. Capet est elle-même présente, chargeant la palette de Labille-Guiard. Ce portrait de groupe est ainsi une véritable généalogie de la famille artistique de Capet. Au Salon de 1814, Capet inclut son premier essai de peinture d'histoire, une représentation mythologique d'Hygie, déesse de la Santé, qu'elle offrit au docteur Moreau de la Sarthe. Elle meurt à Paris le 1er novembre 1818.

Aussi habile dans le pastel, la peinture à l'huile et la miniature, Capet rend avec brio les textures de ses sujets: chair, fourrure, satin, dentelle et autres. Ses oeuvres étaient louées pour leur véracité comme pour la fraîcheur de leur coloris. Elle sait capter la ressemblance et la vitalité de chaque individu, particulièrement dans des oeuvres comme Christian-Georg von Schantz, Madame Martin de Lesseps, Marie-Joseph Chénier, et Le Peintre Charles Meynier. Souvent le modèle a l'air temporairement détourné d'une activité, comme Le Graveur Miger, où le modèle marque sa page dans un recueil de gravures; ou encore le Portrait de femme (1802), où la femme magnifiquement vêtue, munie d'un arrosoir, cesse d'arroser ses pensées pour fixer le spectateur; ou aussi les autoportraits de Capet. La récente acquisition par la Neue Pinakothek de Munich du tableau représentant Labille-Guiard dans son atelier (Salon de 1808) et les articles qui ont suivi au sujet de cette oeuvre, ont attiré l'attention davantage sur cette artiste méconnue.

(traduction Sandrine Lely)

Oeuvres

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