Jeanne Ségla/Fortunée Briquet : Différence entre versions
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MONTÉGUT, (Jeanne Ségla, Dame de) née à Toulouse le 25 octobre 1709, perdit son père à l'âge de deux ans. Elle épousa, à 16 ans, M. de Montégut, trésorier de France, de la généralité de Toulouse. De ce mariage elle eut un fils. L'éducation de cet enfant fournit à Madame de Montégut l'occasion de développer son goût pour les lettres, et ses dispositions pour l'étude des langues. Bientôt elle fut aussi habile que les maîtres du jeune Montégut, et voulut elle-même lui servir de précepteur. Elle apprit l'anglais, l'italien et l'espagnol. Le dessin lui devint familier, et elle s'adonna avec succès à la musique. La physique et les mathématiques ne lui furent point étrangères; elle fit une étude particulière de la botanique, et composa des remèdes pour les pauvres. A tous ces talens, elle joignit celui d'exceller dans les ouvrages de son sexe. Elle avait près de 30 ans, lorsqu'elle fit ses premiers vers. L'Académie des Jeux floraux de Toulouse la couronna trois fois. Cette triple victoire lui valut le titre de Maîtresse des jeux. L'indulgence, la bonté, la bienfaisance et la modestie furent son apanage. Elle perdit son époux en 1751. La douleur qu'elle en ressentir, ruina son faible tempérament. Ses forces s'épuisèrent, son corps se dessécha; une maladie épidémique qui régnait à Toulouse, acheva de l'éteindre. Elle fut enlevée à la société, le 4 juin 1752.
On trouve plusieurs de ses Pièces dans les Recueils de l'Académie des Jeux floraux. Ses ouvrages ont été réunis et publiés par son fils, sous ce titre: OEuvres mêlées, Paris, 1769, 2 vol. Ce Recueil contient desRéflexions morales, des Épîtres, des Idylles, des Eglogues, des Elégies, des Cantates, des Odes, des Idylles imitées de Théocrite, des Eglogues de Pope, mises en vers français; le Poëme séculaire d'Horace, et un grand nombre des Odes de ce poëte, traduites en vers français. Les poésies de Madame de Montégut respirent cette douce tristesse et cette mélancolie philosophique, qui font le charme des écrits de Madame Deshoulières. Sa Traduction des Odes d'Horace est en général élégante et fidelle.