Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin/Fortunée Briquet : Différence entre versions

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TENCIN, (Claudine-Alexandrine Guérin de) fille d'Antoine Guérin, président à mortier au parlement du Dauphiné, naquit à Grenoble, en 1681. Sa famille l'engagea à se faire religieuse; cinq ans après avoir pris le voile, elle se dégoûta de la vie monastique. Elle abandonna le courent et se retira à Paris. Fontenelle charmé de l'esprit de Madame de Tencin, sollicita le rescrit du pape, qui la releva de ses voeux. Ce bref ne fut pas fulminé; mais son obtention suffit pour qu'on ne l'inquiétât pas sur la liberté dont elle jouissait. Liée avec le fameux Law, elle s'enthousiasma pour sa banque, et le jeu des billets. Elle ne s'engagea pas avec moins d'ardeur dans les querelles des Jansénistes et des Molinistes. La plupart de ces derniers se rassemblaient dans sa maison. Elle leur parlait avec feu, et les animait par ses discours. Les évêques, les jésuites, en sortaient pleins de colère et de courage contre leurs adversaires. Pour calmer les orages qu'elle formait, on lui envoya l'ordre de se retirer à Orléans. Son frère qui commençait à jouir de la faveur du cardinal de Fleury, la fit rappeler. Revenue de son exil, elle s'entoura des hommes les plus aimables de la cour, et des savans les plus goûtés de la capitale. Leur commerce épura son goût et tourna ses idées du côté de l'étude. Depuis sa sortie du cloître, sa vie avait été orageuse; du moment où elle cultiva les lettres, elle entra pour ainsi dire dans le port. Ses jours devinrent plus paisibles et plus heureux. Son esprit et sa facilité pour exprimer ce qu'elle sentait, la faisaient paraître avec avantage partout où elle se montrait. Les grands, les ministres, se plaisaient à l'entendre; elle se servit habilement de l'ascendant qu'elle avait sur eux, pour l'élévation de son frère. Sa célébrité fut assez grande pour qu'on recueillit ses décisions, et le sujet même de ses entretiens. Ce fut elle qui commença à rendre hommage à l'Esprit des Lois. Dès qu'il parut, elle en prit un grand nombre d'exemplaires, qu'elle distribua à ses amis. Cette femme de mérite mourut à Paris, le 4 décembre 1749.
On lui doit: Le Siège de Calais, in-12. Quelqu'un prétendit que les romans qui avaient paru jusqu'alors, commençaient tous par une déclaration d'amour, et finissaient par le mariage. Madame de Tencin promit d'en ébaucher un, dont le commencement serait la conclusion des autres, et elle composa le Siège de Calais. C'est d'après cet écrit que du Rozoy a fait sa tragédie du Siège de Calais. -- Mémoires de Comminges, in-12. Ce roman, dit Laharpe, peut être regardé comme le pendant de la princesse de Clèves. Il a fourni à Dorat le sujet d'une lettre en vers, et à Darnaud le sujet d'un drame. -- Les Malheurs de l'Amour, 2 vol. in-12. Ses romans sont consacrés à peindre l'amour. Ils sont écrits avec délicatesse, et les passions y parlent le langage qui leur est propre. -- Anecdotes d'Édouard II, 1776, in-12, ouvrage posthume, fini par Madame Élie de Beaumont. -- Ses OEuvres, Paris, 1786, 7 vol. in-12. Delandine a mis à la tête de ce recueil des observations sur les romans, et en particulier sur ceux de Madame de Tencin. Elle est encore auteur de plusieurs productions anonymes, entr'autres, de la Traduction de Chrisal, ou les Aventures d'une Guinée, histoire anglaise, 1767, in-12.

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