Marie-Catherine Desjardins/Fortunée Briquet : Différence entre versions
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DESJARDINS, (Marie-Catherine-Hortense Desjardins, d'abord Dame de Villedieu, ensuite Dame de la Chatte, et enfin Dame) naquit à Alençon vers 1640. Il est à regretter qu'elle doive à ses aventures et à ses galanteries une partie de sa célébrité. A l'âge de vingt ans elle fut habiter Paris. Ayant présenté quelques jolis vers à la duchesse de Rohan, elle eut la protection de cette princesse. Parmi les soupirans qui s'attachèrent à ses pas, elle distingua Villedieu, capitaine d'infanterie. Ce jeune-homme étant marié, ne put être son époux, mais il fut son amant. C'est alors qu'elle prit le nom de Madame de Villedieu. Après la mort de M. de Villedieu, elle entra dans une maison religieuse, d'où elle fut congédiée, dès que ses aventures furent connues. Retirée chez sa belle-soeur, Madame de Saint-Romain, elle fit la connaissance du marquis de la Chatte, dont la femme était en province: elle l'épousa secrètement. Devenue veuve, elle se remaria à l'un de ses cousins nommé Desjardins, qui consentit à lui laisser reprendre le nom de Villedieu. Après avoir passé encore quelques années dans la société, elle se retira dans un petit village à Clinchemare, où elle mourut en octobre 1683. On voit dans ses OEuvres que Louis XIV lui accorda une ordonnance de 1500 liv. Elle fut de l'Académie des Ricovrati de Padoue.
Ses ouvrages en vers et en prose ont été recueillis en 1702, 10 vol. in-12; 1721, 12 vol. in-12. Quelques auteurs prétendent que les deux derniers volumes ne lui appartiennent pas. Comme personne ne les réclame, il n'y a peut-être pas d'inconvénient à les lui laisser. Ses OEuvres contiennent: Manlius, tragi-comédie, jouée avec succès en 1662, par les comédiens de l'hôtel de Bourgogne, dédiée à Mademoiselle, Paris, Gabriel Quinet, 1662, in-12. -- Nitetis, tragédie, mise sur la scène le 27 avril 1663, dédiée au duc de Saint-Aignan; Paris, Gabriel Quinet, 1664, in-12. Il y a une autre pièce de ce nom, donnée par Danchet en 1723. -- Le Favori, tragi-comédie, représentée à Versailles le 14 janvier 1665, et à Paris en juin 1665, Paris, Gabriel Quinet, 1665, in-12. -- Les Désordres de l'amour; le Portrait des faiblesses humaines; Fables, ou Histoires allégoriques, dédiées au roi; Nouveau Recueil de Pièces galantes; Cléonice, ou le Roman galant, à Madame le duchesse de Nemours; OEuvres mêlées; Carmante; Alcidamie; les Galanteries Grenadines; les Amours des Grands Hommes; Lisandre, nouvelle dédiée à Mademoiselle;les Mémoires du Sérail; les Nouvelles Africaines; les Mémoires de la vie de Henriette-Silvie de Molière; Annales galantes de Grèce; les Exilés; les Annales galantes; le Journal amoureux; le Prince de Condé; Mademoiselle d'Alençon, ouvrage attribué par les uns à Madame Villedieu, et par les autres à Madame Murat;Mademoiselle de Tournon; Astérie, ou Tamerlan, nouvelle historique; l'Illustre Parisienne, nouvelle. Elle consacra sa plume à célébrer l'amour. Son style est vif et léger, ses images sont animées, et elle a fait perdre, dit Voltaire, le goût des longs romans. On désirerait qu'elle eût jeté un voile plus épais sur certaines peintures, et on lui reproche d'avoir pris pour ses héros des hommes illustres de l'antiquité, qu'elle a dépouillés du caractère que leur donne l'histoire. Ses vers sont très-inférieurs à sa prose; cependant quelques auteurs ont fait l'éloge de ses Élégies.