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Germaine Guyart
Conjoint(s) Anthoine Vérard
Dénomination(s) Veuve Anthoine Vérard
Biographie
Date de naissance Vers 1500
Date de décès 1544
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Mary Beth Winn, 2004.

Veuve du célèbre marchand-libraire Anthoine Vérard, Germaine Guyart est connue grâce aux colophons de trois oeuvres et à quelques documents d'archives. On ne connaît ni la date ni le lieu de sa naissance, mais de son mariage avec Anthoine elle a eu cinq enfants, dont deux filles (Marguerite et Jeanne) et trois fils (Barthélémy, libraire comme son père, Claude et Guillaume, tous deux religieux). À la mort d'Anthoine, vers 1512, elle hérite non seulement de ses affaires mais aussi de ses propriétés. Si le nom de la veuve ne figure que dans trois éditions imprimées, elle contribue peut-être à d'autres publications sorties sous le nom de Vérard après 1512.

Germaine et son mari résident sur le pont Notre-Dame jusqu'en 1499, quand celui-ci s'écroule dans la Seine, et le couple figure parmi ceux qui lors de cet accident portent plainte contre la ville. Ils habitent ensuite à la rue Saint Jacques, puis à la rue de la Juiverie. Quand l'affaire judiciaire est finalement réglée en 1516, Antoine étant déjà décédé, Germaine reçoit le nouveau bail de logement mais le cède à un orfèvre et demeure "devant la rue neufue nostre Dame." Elle s'installe plus tard à la rue des Assis, accompagnée de sa petite fille, Germaine Vérard, car lorsque celle-ci se marie en 1540, la grand-mère promet aux futurs conjoints des chambres au second étage et accès aux greniers et cours.


Germaine est morte avant le 31 janvier 1544, ayant donc survécu plus de trente ans à son mari. Or il est difficile de cerner son rôle exact dans la publication jusqu'en 1532 d'une douzaine d'éditions signées "Vérard". Son fils Barthélémy publie à son nom et avec sa propre marque les Triumphes de Petrarque en 1514, et une Bible en francois vers 1520. Cependant, à la même période un Grant Vita Christi "pour Barthelemy" porte la marque du père, alors que le Psalterium Daviticum "pour Anthoine" porte la marque de Barthélémy (vers 1525). Entre 1517 et 1519 trois éditions paraissent sous le nom et la marque d'"Anthoine Verard": une Bible en francois (1517), les Chroniques de Froissart (1518), le Séjour d'Honneur d'Octovien de Saint-Gelais (1519). Il semble que Germaine et Barthélémy souhaitent profiter, en tant qu'héritiers d'Anthoine, de la renommée de l'époux et du père. À cette époque, aussi, ils collaborent avec d'autres imprimeurs et les Exposicions des Epistres et Evangilles de 1519 sont signées Jean Petit, François Regnault et Anthoine Vérard.
Sous le nom de "Veufve Anthoine Verard," Germaine fait paraître trois éditions encore en collaboration avec des imprimeurs autres que son fils Barthélémy, décédé avant 1528. Le 20 avril 1527 Simon Du Bois publie un Senecque Des motz dorez, qui s'appuie sur l'édition de 1509 d'A. Vérard, dont la marque figure sur la page de titre. Pour cette édition Germaine reçoit un privilège parlementaire dont le texte, daté du 4 avril 1527 et imprimé en dernière page, livre son nom, son statut de veuve et des précisions sur ses démarches et ses craintes. Peu après, le 19 septembre 1528, Antoine Couteau imprime les Ordonnances et institutions "pour la veufve de feu Anthoine Vezard" [sic], mais en collaboration avec Jehan Herouf dont la marque et l'adresse figurent sur la page de titre. Un exemplaire (à Bordeaux) du Style de chancellerie, publié le 2 mai 1532 avec Guillaume Bonnemère, A. Couteau et J. Petit, indique qu'il peut s'acheter "en la boutique de la vefue ... Verard," alors que celui de l'École Nationale Supérieure des Beaux Arts à Paris ne fournit que l'adresse de Bonnemère. De telles variantes rendent plausible la participation de Germaine à deux autres éditions qui reprennent celles d'A. Vérard: Le Miroir hystorial, publié par N. Couteau, G. Du Pré, J. de la Garde, and J. Petit en 1531; Les Histoires rommaines de G. Du Pré, J. Petit, F. Regnault et N. Savetier du 19 April 1532.
Si Germaine et Anthoine ne sont pas à l'origine d'une "dynastie Vérard", certains de leurs descendants poursuivent le métier. Leur fils Barthélémy, "imprimeur du roy," a probablement deux filles, Germaine et Marie, et un fils, Antoine, qualifié de "marchant libraire" en 1544. Marie épouse l'imprimeur Jean André et leur fille Marie se marie avec Jehan Corrozet. En 1542 Nicolas Barbou imprime pour Jean André un traité de St. Bernard, De la maniere d'aimer Dieu, traduit par Claude Vérard, religieux à Clairvaux et fils présumé d'Anthoine Vérard et de Germaine Guyart. (traduction de l'auteure)

Choix bibliographique

- Duval, Gaston. Nouvelles recherches sur Antoine Vérard et sa famille. Paris, Techener, 1898.
- Idem. «La Maison d'Antoine Vérard sur le pont Notre-Dame», Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris, 1900, no. 2, 78-83.
- Macfarlane, John. Antoine Vérard. Genève, Reprint Slatkine, 1971 [London, 1900].
- Renouard, Philippe. Documents sur les imprimeurs, libraires, cartiers, graveurs, fondeurs de lettres, relieurs, doreurs de livres, faiseurs de fermoirs, enlumineurs, parcheminiers et papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600. Genève, Reprint Slatkine, 1969 [Paris, 1901].
- Winn, Mary Beth. Anthoine Vérard, Parisian publisher (1485-1512): Prologues, Poems, and Presentations. Genève, Droz, 1997.

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