Marie-Jeanne Gautier/Henri Lyonnet : Différence entre versions

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[59] Et comment ne pas rappeler le souvenir de Mademoiselle Gautier, devenue Soeur Augustine de la Miséricorde aux Carmélites de Lyon? Née à Paris en 1692, d'une honnête famille bourgeoise, ayant reçu une excellente éducation, cultivant la poésie et la peinture, Mademoiselle Gautier, devenue libre au décès de ses parents, avait pris des leçons de Baron, puis avait débuté à la Comédie française en 1716. Elle possédait un organe sonore et une âme ardente. Douée d'une force peu commune, on ne connaissait guère que le Maréchal de Saxe capable de lui faire ployer le poignet. Elle réussit dans les deux genres, premier rôle dans la tragédie, rôles de caractères dans la comédie. Un jour -elle avait trente ans- jour de son anniversaire, le 26 avril, elle eut -c'est elle qui le raconta dans un livre,- elle eut la fantaisie d'aller entendre la messe. Elle y prit la résolution soudaine de renoncer au monde, et sollicita sa retraite qui eut lieu à Pâques l'année suivante. Sur la recommandation du curé de Saint-Sulpice, elle prit le voile au couvent des Carmélites, à Lyon, après trois mois de noviciat, en 1725. Mademoiselle Gautier correspondit longtemps avec la reine Leczinska. Devenue aveugle, elle voulut continuer à se servir elle-même, et mourut saintement en 1757.