Jacqueline Arnauld/Fortunée Briquet : Différence entre versions
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ARNAULD, (Marie-Angélique) fille du célèbre Antoine Arnauld et de Catherine Marion, fut abbesse de Port-Royal-des-Champs. A onze ans, si l'on en croit les historiens, elle mit la réforme dans son abbaye, et à dix-sept, elle y fit revivre l'esprit de St. Bernard. Elle exécuta ce dessein avec tant de douceur, de sagesse et de prudence, que les religieuses les plus anciennes ne s'y opposèrent même pas. A peine ce qu'elle avait établi pour son monastère fut-il connu, que le général de l'ordre la chargea d'en faire autant à Maubuisson. Ses soins ne furent point inutiles pendant les cinq années qu'elle habita ce dernier cloître: car il cessa d'être un sujet de scandale. De retour à son abbaye, elle la transféra à Paris. Toujours occupée de la prospérité de sa maison, elle prévit que la régularité qui y régnait, s'altérerait aisément par le changement de conduite que pourraient y introduire les abbesses qui viendraient des monastères étrangers. Pour obvier à cet inconvénient, elle demanda au roi que l'abbesse fût élective et triennale. Louis XIII lui accorda l'objet de sa sollicitude. Aussi-tôt elle se démit de sa dignité. On élut à sa place une religieuse qu'elle avait reçue à profession, et à laquelle elle se soumit comme si elle fût tout nouvellement entrée dans le cloître. Douze ans après, ses compagnes l'élevèrent à la place d'abbesse, et la continuèrent quatre triennaux de suite. Elle et ses soeurs furent toutes attaquées de l'espèce d'épidémie dont les esprits étaient alors travaillés: elles prirent parti dans les disputes sur la Grace. On ne dit point si Marion, qui se fit religieuse après la mort de son époux, dans le même monastère, dans le même monastère que ses filles, fut en ce point plus sage qu'elles; mais les ames sensibles n'ont point oublié qu'elle eut le bonheur de finir sa vie au milieu de ses filles et de plusieurs de ses petites-filles qui étaient aussi consacrées au service divin. Angélique mourut à l'âge de soixante-dix ans, le 6 d'août 1661.
On a d'elle des Lettres sur différens sujets, tom. I et II, Utrecht, 1742, in-12; tom. III, Utrecht, 1744, in-12; tom. IV, Extraits de ces Lettres, divisés en 2 part., Leyde, Willem de Groot.