Françoise Jacob de Montfleury : Différence entre versions
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− | | conjoints = Mathieu d'Ennebaut | + | | conjoints = Mathieu d'Ennebaut ou Dennebaut |
− | | dénominations = Mademoiselle Jacob | + | | dénominations = Françoise Jacob Montfleury, Françoise d’Ennebaut, Françoise Dennebaut, Mademoiselle Jacob |
− | | naissance = 1642 | + | | naissance = 3 novembre 1642 |
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− | == Notice == | + | == Notice de [[Ninon Krajeski]] et [[Hanane Cheraira]], 2025 == |
− | + | Françoise Jacob est née à Paris le 3 novembre 1642. Sa mère s'appelle Jehanne La Chappe et son père, Zacharie Jacob de Montfleury, est un comédien de premier plan dans la troupe de l’Hôtel de Bourgogne. Son parrain est André Boyron, dit Baron, comédien du roi, et sa marraine est sa grand-mère, Françoise Chauveau, veuve de Michel La Chappe, comédien du roi lui aussi. Françoise Jacob se marie le 28 février 1661 avec Mathieu Dennebaut, commis pour les affaires du roi en Guyenne. Elle l'épouse par amour, ce qui est difficile à accepter pour son père, puisque son mari n’est pas riche. Le couple aura deux filles: Anne, qui deviendra également comédienne, et Charlotte.<br/> | |
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+ | Elle est décrite comme une femme blonde, bien en chair, assez petite et excellente actrice. Elle chante également. Elle tient plusieurs rôles marquants : Vénus dans le ballet ''Les Amours déguisés'' en 1664, Isabelle dans ''La Mère Coquette'' de Philippe Quinault (1665), Ariane dans ''Laodice'' de Thomas Corneille (1668), Junie dans ''Britannicus'' (1669) et Aricie dans ''Phèdre'' (1677) de Racine. Elle joue aussi des rôles de femme travestie, que son frère Antoine lui compose dans deux comédies, ''La Femme juge et partie'' (1669) et ''La Fille Capitaine'' (1672).<br/> | ||
+ | Lors de la fusion entre la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et celle du théâtre Guénégaud, issu de la troupe de Molière, et la création, en 1680, de la Comédie-Française, elle rejoint sa sœur Louise qui en était membre. Elle quitte le théâtre en 1685, en même temps que sa sœur, obtenant une pension de 1000 livres de la troupe jusqu’à sa mort en 1708.<br/> | ||
+ | Sa vie durant, elle n'a jamais quitté le milieu du théâtre.<br /> | ||
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+ | ==Principales sources== | ||
+ | * Charles Varlet de la Grange, ''Archives de la Comédie-Française, Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876. | ||
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+ | ==Choix bibliographique== | ||
+ | * Wilma Deierkauf-Holsboer, ''Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne'', vol. 2, Paris, Nizet, 1970. | ||
+ | * Madeleine Jurgens et Marie-Antoinette Fleury, Documents du minutier central concernant l’histoire littéraire (1650-1700), Paris, PUF, 1960. | ||
+ | * Henry Lyonnet, ''Dictionnaire des Comédiens Français (ceux d’hier) : biographie, bibliographie, iconographie'', 2 vol., Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, 1911. | ||
+ | * Les frères Parfaict, ''Histoire du théâtre français'', Paris, Le Mercier, 1745-1747, t. XII, p. 474 et suiv. | ||
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+ | ==Choix de liens électroniques== | ||
+ | * Les comptes rendus théâtraux de Charles Robinet : ce site regroupe de très nombreux textes du XVIIe siècle qui témoignent du point de vue des spectateurs face aux œuvres théâtrales [https://www2.unil.ch/ncd17/] | ||
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+ | ==Jugements== | ||
+ | * « Elle vous réduit à l’extase // Par ses appas et ses discours, // Et sait dans de feintes amours // En inspirer de véritables // Par ses charmes des plus aimables » (Charles Robinet, ''Lettres en vers'', Paris, Muguet, 29 mai 1666, à propos du rôle de Stratonice dans ''Antiochus'' de Thomas Corneille). | ||
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+ | * « Surtout la belle Dennebaut // Où je ne trouve aucun défaut // Que, pour moi, son peu de tendresse » (Charles Robinet, ''Lettres en vers'', Paris, Muguet, 14 juillet 1668, à propos de son rôle dans ''L’Amant qui ne flatte point'' de Hauteroche). | ||
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+ | * « La Dennebault qui, dès la première fois qu’elle parut sur le Théâtre, attira les applaudissements de tous ceux qui la virent, s’acquitte si agréablement du personnage de Junie, qu’il n’y a point d’auditeurs qu’elle n’intéresse en sa douleur » (Edme Boursault, ''Artémise et Poliante'', Nouvelle, Paris, Guignard, 1670, p.14). | ||
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+ | * « Mademoiselle Dennebaut, // Belle Dondon qui, beaucoup, vaut // Y fait celui d’une princesse // Qui fait la fière et la tigresse » (Charles Robinet, ''Lettres en vers'', Paris, Muguet, 26 novembre 1672 à propos d’une des deux héroïnes de ''Cléodate'' de Thomas Corneille). | ||
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+ | * « Une grosse Aricie, au teint rouge, aux crins blonds, // N’est là que pour montrer deux énormes tétons, // Que, malgré sa froideur, Hippolyte idolâtre » (Sonnet satirique écrit à l’occasion de la première de la ''Phèdre'' de Racine, le 1er janvier 1677 ''https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_sonnets''. | ||
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+ | * « Dennebaut (Mlle Françoise-Jacob), fille de Zacharie Montfleury, jouait supérieurement dans le tragique et dans le comique, et particulièrement les rôles travestis ; elle remplit d’original le rôle de Roxane dans Bajazet » (Chevalier de Mouhy, ''Tablettes dramatiques'', Paris, Jorry, 1752, p.63). | ||
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+ | [[Catégorie:Art dramatique]] [[Catégorie: Musique, chant]] |
Version du 30 janvier 2025 à 09:18
Françoise Jacob de Montfleury | ||
Conjoint(s) | Mathieu d'Ennebaut ou Dennebaut | |
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Dénomination(s) | Françoise Jacob Montfleury, Françoise d’Ennebaut, Françoise Dennebaut, Mademoiselle Jacob | |
Biographie | ||
Date de naissance | 3 novembre 1642 | |
Date de décès | 27 mars 1708 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Autre(s) dictionnaire(s) en ligne | ||
Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution |
Sommaire
[masquer]Notice de Ninon Krajeski et Hanane Cheraira, 2025
Françoise Jacob est née à Paris le 3 novembre 1642. Sa mère s'appelle Jehanne La Chappe et son père, Zacharie Jacob de Montfleury, est un comédien de premier plan dans la troupe de l’Hôtel de Bourgogne. Son parrain est André Boyron, dit Baron, comédien du roi, et sa marraine est sa grand-mère, Françoise Chauveau, veuve de Michel La Chappe, comédien du roi lui aussi. Françoise Jacob se marie le 28 février 1661 avec Mathieu Dennebaut, commis pour les affaires du roi en Guyenne. Elle l'épouse par amour, ce qui est difficile à accepter pour son père, puisque son mari n’est pas riche. Le couple aura deux filles: Anne, qui deviendra également comédienne, et Charlotte.
De 1667 à 1669, Françoise Jacob intègre le Théâtre du Marais avec son mari (mort en 1697), devenu comédien, puis rejoint la troupe de l’Hôtel de Bourgogne en 1670 après avoir été membre quelques mois (avec son mari) d'une troupe de campagne. Elle se fait connaître en jouant des rôles autant tragiques que comiques.
Elle est décrite comme une femme blonde, bien en chair, assez petite et excellente actrice. Elle chante également. Elle tient plusieurs rôles marquants : Vénus dans le ballet Les Amours déguisés en 1664, Isabelle dans La Mère Coquette de Philippe Quinault (1665), Ariane dans Laodice de Thomas Corneille (1668), Junie dans Britannicus (1669) et Aricie dans Phèdre (1677) de Racine. Elle joue aussi des rôles de femme travestie, que son frère Antoine lui compose dans deux comédies, La Femme juge et partie (1669) et La Fille Capitaine (1672).
Lors de la fusion entre la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et celle du théâtre Guénégaud, issu de la troupe de Molière, et la création, en 1680, de la Comédie-Française, elle rejoint sa sœur Louise qui en était membre. Elle quitte le théâtre en 1685, en même temps que sa sœur, obtenant une pension de 1000 livres de la troupe jusqu’à sa mort en 1708.
Sa vie durant, elle n'a jamais quitté le milieu du théâtre.
Principales sources
- Charles Varlet de la Grange, Archives de la Comédie-Française, Registre de La Grange, 1658-1685, Paris, J. Claye, 1876.
Choix bibliographique
- Wilma Deierkauf-Holsboer, Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, vol. 2, Paris, Nizet, 1970.
- Madeleine Jurgens et Marie-Antoinette Fleury, Documents du minutier central concernant l’histoire littéraire (1650-1700), Paris, PUF, 1960.
- Henry Lyonnet, Dictionnaire des Comédiens Français (ceux d’hier) : biographie, bibliographie, iconographie, 2 vol., Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, 1911.
- Les frères Parfaict, Histoire du théâtre français, Paris, Le Mercier, 1745-1747, t. XII, p. 474 et suiv.
Choix de liens électroniques
- Les comptes rendus théâtraux de Charles Robinet : ce site regroupe de très nombreux textes du XVIIe siècle qui témoignent du point de vue des spectateurs face aux œuvres théâtrales [1]
Jugements
- « Elle vous réduit à l’extase // Par ses appas et ses discours, // Et sait dans de feintes amours // En inspirer de véritables // Par ses charmes des plus aimables » (Charles Robinet, Lettres en vers, Paris, Muguet, 29 mai 1666, à propos du rôle de Stratonice dans Antiochus de Thomas Corneille).
- « Surtout la belle Dennebaut // Où je ne trouve aucun défaut // Que, pour moi, son peu de tendresse » (Charles Robinet, Lettres en vers, Paris, Muguet, 14 juillet 1668, à propos de son rôle dans L’Amant qui ne flatte point de Hauteroche).
- « La Dennebault qui, dès la première fois qu’elle parut sur le Théâtre, attira les applaudissements de tous ceux qui la virent, s’acquitte si agréablement du personnage de Junie, qu’il n’y a point d’auditeurs qu’elle n’intéresse en sa douleur » (Edme Boursault, Artémise et Poliante, Nouvelle, Paris, Guignard, 1670, p.14).
- « Mademoiselle Dennebaut, // Belle Dondon qui, beaucoup, vaut // Y fait celui d’une princesse // Qui fait la fière et la tigresse » (Charles Robinet, Lettres en vers, Paris, Muguet, 26 novembre 1672 à propos d’une des deux héroïnes de Cléodate de Thomas Corneille).
- « Une grosse Aricie, au teint rouge, aux crins blonds, // N’est là que pour montrer deux énormes tétons, // Que, malgré sa froideur, Hippolyte idolâtre » (Sonnet satirique écrit à l’occasion de la première de la Phèdre de Racine, le 1er janvier 1677 https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_sonnets.
- « Dennebaut (Mlle Françoise-Jacob), fille de Zacharie Montfleury, jouait supérieurement dans le tragique et dans le comique, et particulièrement les rôles travestis ; elle remplit d’original le rôle de Roxane dans Bajazet » (Chevalier de Mouhy, Tablettes dramatiques, Paris, Jorry, 1752, p.63).