Claude le Hain : Différence entre versions

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* ''Sur la mort de Mme de Mancini, sonnet'' (par G. Colletet), ''épigramme'' (par Mlle Colletet), s.l., 1656.
 
* ''Sur la mort de Mme de Mancini, sonnet'' (par G. Colletet), ''épigramme'' (par Mlle Colletet), s.l., 1656.
* ''Sur le trépas de Messire René Michel de La Rochemaillet, prieur de S. Lubin, curé de Champlant'' [Poésies signées : G. Colletet, Mlle Colletet, Colletet le fils, N. Frenicle.], s.l.n.d.
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* ''Sur le trépas de Messire René Michel de La Rochemaillet, prieur de S. Lubin, curé de Champlant'' (Poésies signées : G. Colletet, Mlle Colletet, Colletet le fils, N. Frenicle), s.l.n.d.
 
* Poèmes parus dans les ''Poésies diverses de M. Colletet'', Paris, L. Chamhoudry, 1656 ; dans son ''Traité de l’épigramme'', Paris, A. de Sommaville, 1658.
 
* Poèmes parus dans les ''Poésies diverses de M. Colletet'', Paris, L. Chamhoudry, 1656 ; dans son ''Traité de l’épigramme'', Paris, A. de Sommaville, 1658.
 
* Poème paru dans le ''Dernier recueil de diverses poésies du sieur de Saint-Amant'', Paris, A. de Sommaville, 1658.
 
* Poème paru dans le ''Dernier recueil de diverses poésies du sieur de Saint-Amant'', Paris, A. de Sommaville, 1658.
 
* Poèmes dans Étienne Martin de Pinchesne, ''Chronique des Chapons et des Gélinottes du Mans [1656-1658]'', Frédéric Lachèvre éd., Paris, H. Leclerc, 1907 (fac-similé d’un autographe p.237).
 
* Poèmes dans Étienne Martin de Pinchesne, ''Chronique des Chapons et des Gélinottes du Mans [1656-1658]'', Frédéric Lachèvre éd., Paris, H. Leclerc, 1907 (fac-similé d’un autographe p.237).
* Recueil Conrart in folio, t. XI (5420, feuillet 134, p.541).
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* Recueil Conrart ''in-folio'', t. XI (5420, feuillet 134, p.541)  
(etc., voir la bibliographie de Lachèvre, ''infra'').
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* voir aussi la bibliographie de Lachèvre, ''infra''.
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==Principales sources==
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*Contrat de mariage, daté du 3 septembre 1652, indiquant qu’elle est fille mineure de Jean le Hain, bourgeois de Paris, et de Marguerite Hubert, sa femme, demeurant rue du Puits-de-Fer (AN, Minutier central, Minutes et répertoire André Bouret (étude XCIX), n°185.
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* Le 19 novembre 1652, « furent mariez Me Guillaume Colletet, advocat au Conseil, et Claude le Hain, tous deux de cette paroisse [Saint-Étienne-du-Mont, Paris], après la publication d’un ban, et fiançailles faites sans opposition, et dispense de M. l’Official de Paris des autres bans » (Auguste Jal, ''Dictionnaire critique de biographie et d’histoire'', 2e édition, Paris, Plon, 1872, vol. 1, p.405).
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* Contrat de mariage de M. Jean Morain, bourgeois de Paris, et de demoiselle Claude le Hain, veuve de feu noble homme Guillaume Colletet, cité par Frédéric Lachèvre, voir ''infra'', p.430-431).
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* Gédéon Tallemant des Réaux, ''Historiettes'', Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1961, 2 vol., t. II, p.712-720 (« Colletet »).
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==Choix bibliographique==
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* Chassé, Charles, « Claudine, mystérieuse femme de lettres du XVIIe siècle, servante, puis épouse de l’Académicien Colletet », ''La Montagne Sainte-Geneviève et ses abords'', n° 87, nov. 1964, n. p.
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* Chevreau, Urbain, ''Chevraeana'', Paris, F. et P. Delaulne, 1697, vol. 1, p.29-30.
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* Lachèvre, Frédéric, « Claudine Colletet après la mort de Guillaume Colletet. Son second mariage. Son œuvre poétique » (avec une bibliographie de ses oeuvres), ''Revue d’Histoire Littéraire de la France'', 27ème année, n°3, p.432-433.
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Version du 29 janvier 2025 à 09:12

Claude le Hain
Conjoint(s) Guillaume Colletet, Jean Morain
Dénomination(s) Claudine, Mlle Colletet, Mademoiselle C.
Biographie
Date de naissance 1634
Date de décès 1660
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Claudine Nédelec, 2025

Fille de Jean le Hain, « bourgeois de Paris » et de Marguerite Hubert, née en 1634, Claude le Hain devient à 16 ans, le 19 novembre 1652, la troisième femme de Guillaume Colletet (1598-1659 – il a donc alors 54 ans), un des premiers membres de l’Académie française, poète assez réputé qui lui a dédié dans ses Poésies diverses une série de 54 sonnets amoureux, voire érotiques, intitulée « Les Amours de Claudine », prénom sous lequel il la désigne. Il la dépeint comme charmante, spirituelle et... vierge. Elle avait d’abord été sa femme de chambre, comme d’ailleurs sa première femme, Marie Prunelle (morte en 1641), et sa « seconde » (il ne l’épousa pas), Michelle Soyer, morte en 1651, dont Claudine était peut-être la nièce. Ces mariages faisaient évidemment faire des gorges chaudes dans les milieux lettrés et mondains. Voici ce qu’écrit Urbain Chevreau, écrivain polygraphe (1613-1701) : « Il était naturellement voluptueux, et pour le tenter, il ne fallait être ni belle ni jeune. Comme il ne voulait point être en scandale à son voisinage, et qu’il ne pouvait vivre sans quelque servante, il épousait celle qu’il avait prise, et qui n’était pas plutôt morte qu’il en cherchait quelque autre dont il ne manquait pas de faire sa femme » (Chevraeana). Pourtant, Claudine, que tout le monde décrit comme aussi spirituelle que belle, fut vite recherchée dans le petit monde littéraire parisien : un cercle d’admirateurs (voire d’amants) se rassemble autour d’elle, dont plusieurs poètes, que Pinchesne dénomme « les sept Sectateurs de Claudine » dans ses Chroniques des chapons et des gélinottes du Mans, où elle tient une grande place comme hôtesse, mais aussi comme « Nymphe savante », « autre Sapho », chanteuse, muse et poète. François Colletet (1628-1680 ?), fils du premier mariage de Guillaume, lui-même poète et littérateur, écrivit lui aussi des poèmes à sa louange. Plusieurs poésies signées « C. » ou « Mademoiselle C. » ont paru dans divers recueils : selon le chroniqueur Tallemant des Réaux, « Cette Claudine fait mieux des vers que lui [Colletet] ». Le manuscrit des Chroniques contient l’autographe d’une réponse versifiée à un madrigal du comte de Saint-Aignan à « l’illustre Claudine ». La Fontaine n’est pas cité dans les Chroniques : il lui dédia pourtant une épigramme élogieuse. Mais, dès la mort de G. Colletet, le bruit courut qu’elle n’avait été en fait que son prête-nom : même son poème d’adieu à son mari, cité par Tallemant, où elle dit « J’ensevelis mon cœur et ma plume avec vous » est réputé avoir été écrit d’avance par lui pour annoncer son futur silence ! Et La Fontaine se rétracte. Selon Tallemant, après cette mort, « insensiblement elle se décria très fort » ; son beau-fils lui reprocha la vente de la bibliothèque de son père, et, toujours pour Tallemant, « On trouva que ce qu’elle avait fait de vers était pitoyable, mais que ses galants les raccommodaient. Elle devint misérable [...] : elle épousa un je ne sais qui. [...] Elle buvait comme un templier; et enfin elle mourut saoule ». Ce « je ne sais qui » était Jean Morain, « bourgeois de Paris ». Claudine a-t-elle été à la fois écrivaine et galante ? Peut-être, peut-être pas. Mais la réputation que lui firent les contemporains est assez emblématique des préjugés sociaux du temps : une jolie jeune femme entourée de galants ne saurait être que légère, et une servante ne saurait être capable d’écrire de la poésie !

Oeuvres

  • Sur la mort de Mme de Mancini, sonnet (par G. Colletet), épigramme (par Mlle Colletet), s.l., 1656.
  • Sur le trépas de Messire René Michel de La Rochemaillet, prieur de S. Lubin, curé de Champlant (Poésies signées : G. Colletet, Mlle Colletet, Colletet le fils, N. Frenicle), s.l.n.d.
  • Poèmes parus dans les Poésies diverses de M. Colletet, Paris, L. Chamhoudry, 1656 ; dans son Traité de l’épigramme, Paris, A. de Sommaville, 1658.
  • Poème paru dans le Dernier recueil de diverses poésies du sieur de Saint-Amant, Paris, A. de Sommaville, 1658.
  • Poèmes dans Étienne Martin de Pinchesne, Chronique des Chapons et des Gélinottes du Mans [1656-1658], Frédéric Lachèvre éd., Paris, H. Leclerc, 1907 (fac-similé d’un autographe p.237).
  • Recueil Conrart in-folio, t. XI (5420, feuillet 134, p.541)
  • voir aussi la bibliographie de Lachèvre, infra.

Principales sources

  • Contrat de mariage, daté du 3 septembre 1652, indiquant qu’elle est fille mineure de Jean le Hain, bourgeois de Paris, et de Marguerite Hubert, sa femme, demeurant rue du Puits-de-Fer (AN, Minutier central, Minutes et répertoire André Bouret (étude XCIX), n°185.

[1]

  • Le 19 novembre 1652, « furent mariez Me Guillaume Colletet, advocat au Conseil, et Claude le Hain, tous deux de cette paroisse [Saint-Étienne-du-Mont, Paris], après la publication d’un ban, et fiançailles faites sans opposition, et dispense de M. l’Official de Paris des autres bans » (Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire, 2e édition, Paris, Plon, 1872, vol. 1, p.405).
  • Contrat de mariage de M. Jean Morain, bourgeois de Paris, et de demoiselle Claude le Hain, veuve de feu noble homme Guillaume Colletet, cité par Frédéric Lachèvre, voir infra, p.430-431).
  • Gédéon Tallemant des Réaux, Historiettes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1961, 2 vol., t. II, p.712-720 (« Colletet »).

Choix bibliographique

  • Chassé, Charles, « Claudine, mystérieuse femme de lettres du XVIIe siècle, servante, puis épouse de l’Académicien Colletet », La Montagne Sainte-Geneviève et ses abords, n° 87, nov. 1964, n. p.
  • Chevreau, Urbain, Chevraeana, Paris, F. et P. Delaulne, 1697, vol. 1, p.29-30.
  • Lachèvre, Frédéric, « Claudine Colletet après la mort de Guillaume Colletet. Son second mariage. Son œuvre poétique » (avec une bibliographie de ses oeuvres), Revue d’Histoire Littéraire de la France, 27ème année, n°3, p.432-433.

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