Catherine Desurlis : Différence entre versions

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Version du 2 avril 2024 à 08:26

Catherine Desurlis
Dénomination(s) Desurlis, Des Urlis
Biographie
Date de naissance ca 1625-1627
Date de décès 1679
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Julie Keyser, 2024

Catherine Desurlis est la fille de Françoise Lesguillon et d’Étienne Desurlis, commis au greffe du Conseil privé du Roi, qui se retrouve dénué de ressources à partir de 1642. Aînée d’une famille de quatre enfants (elle a pour sœurs et frère Madeleine, Étiennette et Jean Desurlis), elle devient comédienne, comme ensuite le reste de sa fratrie.
En 1642, âgée de dix-sept ans, Catherine intègre la troupe de l’Hôtel de Bourgogne. Cependant, elle fait partie des quatre comédiennes ayant signé devant notaire l’acte d’association donnant lieu à la création de l’Illustre Théâtre le 30 juin 1643 à Paris – auquel elle ne paraît plus appartenir dès 1644, avant même sa faillite.
Active dans le milieu théâtral et autonome financièrement (un document du 4 juin 1650 stipule qu’elle était à cette date « fille usante et jouissante de ses biens et droits »), Catherine Desurlis aurait rejoint une troupe de campagne et rencontré un franc succès. Noël Le Breton, sieur de Hauteroche, proche de la famille, promet d’accueillir Catherine dans sa troupe (dont font partie ses deux sœurs , Étiennette et Madeleine) « quand elle voudra y aller ».
Une donation datée du 11 mars 1658 démontre que Catherine entretient dans toutes ses nécessités sa famille dénuée de biens. Elle semble avoir fait partie de la troupe du Marais entre 1669 et 1673. Une autre donation de 6.000 livres aux marguilliers de Saint-Gervais en 1672 prouve qu’elle a obtenu une aisance financière.
En 1669, Catherine Desurlis habite avec la comédienne Marie de La Vallée, sa collègue au Marais, rue Culture-Saint-Gervais. Toutes deux engagent en 1673 un procès contre la troupe du Marais, au moment de la fusion de celle-ci avec celle de feu Molière, au sujet du transfert des décors et costumes : en effet, les deux comédiennes n’ont pas été retenues pour faire partie de la nouvelle troupe ainsi formée, alors qu’elles avaient payé de leur propre poche du matériel pendant de nombreuses années. Elles obtiennent finalement gain de cause.
Catherine est inhumée à Saint-Sauveur (Paris) le 2 janvier 1679.
Sa carrière montre que le métier de comédienne pouvait donner aux femmes une certaine indépendance morale et financière.

Principales sources

  • Alan Howe, Le Théâtre professionnel à Paris, 1600-1649, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2000, contrats n° 365, 368, 370, 375.
  • Madeleine Jurgens et Marie-Antoinette Fleury, Documents du minutier central concernant l’histoire littéraire (1650-1700), Paris, PUF, 1960, p. 95.
  • Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherche sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, Archives Nationales, 1963, p. 224-226, 227-231, 234-235, 236-239, 239-240.

Choix bibliographique

  • Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire, 2e édition, Paris, Plon, 1872.
  • Wilma Deierkauf-Holsboer, Le Théâtre du Marais, vol. 2, Paris, Nizet, 1958.
  • Wilma Deierkauf-Holsboer, Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, vol. 2, Paris, Nizet, 1970.
  • Henry Lyonnet, Dictionnaire des Comédiens Français (ceux d’hier) : biographie, bibliographie, iconographie, 2 vol., Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, 1911.

Choix de liens électroniques

  • Naissance de la critique dramatique : [1]

Jugements

  • « Toujours la grave Desurlis // A ce qui les cœurs si bien lie, // C’est-à-dire de ces appas // À qui les cœurs n’échappent pas, // Et mérite dessus la scène // Le rang d’héroïne et de reine » (Charles Robinet, Lettre du 28 septembre 1669, Lettres en vers, Paris, Chénault, 1669). Dans Tibernius (Philippe Quinault).
  • « Les deux belles sœurs Des Urlis, // L’une et l’autre assez accomplies » (C. Robinet, Lettre du 8 mars 1670, ibid., 1670). Dans Les Amours de Vénus et d’Adonis (Jean Donneau de Visé).
  • « Mademoiselle Desurlis // L’un des objets plus accomplis, // Que l’amour, notre commun Sire, // Fasse brûler dans son empire, // Y joue un grand rôle et des mieux // Avec son air majestueux » (C. Robinet, Lettre du 17 décembre 1672, Lettres en vers à Monsieur, ibid., 1672). Dans Pulchérie (Pierre Corneille).
  • « Toute sa famille subsiste grâce aux talents de comédienne de la fille Catherine » (Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherche sur Molière, Voir supra, p. 227).
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