Geneviève Béjart : Différence entre versions
De SiefarWikiFr
[version vérifiée] | [version vérifiée] |
(→Notice de Claudine Nédelec, 2022) |
|||
Ligne 10 : | Ligne 10 : | ||
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022== | == Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022== | ||
Geneviève Béjart, née à Paris, est une sœur cadette de [[Madeleine Béjart]]. Leur père, Joseph Béjart, est «huissier ordinaire du roi ès eaux et forêts de France au Palais», et leur mère, Marie Hervé, «maîtresse toilière-lingère» ; mariés en 1615, ils eurent 9 enfants. Une certaine instabilité du père entraîne des difficultés financières, et Marie Hervé demande en 1632 une séparation de biens. | Geneviève Béjart, née à Paris, est une sœur cadette de [[Madeleine Béjart]]. Leur père, Joseph Béjart, est «huissier ordinaire du roi ès eaux et forêts de France au Palais», et leur mère, Marie Hervé, «maîtresse toilière-lingère» ; mariés en 1615, ils eurent 9 enfants. Une certaine instabilité du père entraîne des difficultés financières, et Marie Hervé demande en 1632 une séparation de biens. | ||
− | Elle fait partie des signataires du contrat de fondation de l’Illustre Théâtre, le 30 juin 1643. Elle suit ensuite Molière, son frère Joseph et sa sœur [[Madeleine|Madeleine | + | Elle fait partie des signataires du contrat de fondation de l’Illustre Théâtre, le 30 juin 1643. Elle suit ensuite Molière, son frère Joseph et sa sœur [[Madeleine Béjart|Madeleine]] (rejoints un peu plus tard par un frère cadet, Louis) pendant leurs pérégrinations théâtrales dans le sud de la France. Aussi, pour éviter la multiplication du nom Béjart sur les affiches, prend-elle comme nom de théâtre Mlle Hervé, nom de jeune fille de sa mère. <br/> |
Le 25 novembre 1664, à 40 ans, elle se marie avec Léonard de Loménie, sieur de Villaubrun, et elle se fait nommer alors au théâtre Mlle Villaubrun. Son mari étant mort au début de l’année 1672, elle se remarie le 15 septembre 1672 avec un homme beaucoup plus jeune qu’elle, Jean-Baptiste Aubry, sieur des Carrières, paveur ordinaire du roi. Geneviève, d’après le contrat de mariage, se dit âgée de 40 ans (le même âge qu’elle avait lors de son premier mariage) alors qu’en réalité elle en a 48. Elle se fera désormais appeler Mlle Aubry.<br/> | Le 25 novembre 1664, à 40 ans, elle se marie avec Léonard de Loménie, sieur de Villaubrun, et elle se fait nommer alors au théâtre Mlle Villaubrun. Son mari étant mort au début de l’année 1672, elle se remarie le 15 septembre 1672 avec un homme beaucoup plus jeune qu’elle, Jean-Baptiste Aubry, sieur des Carrières, paveur ordinaire du roi. Geneviève, d’après le contrat de mariage, se dit âgée de 40 ans (le même âge qu’elle avait lors de son premier mariage) alors qu’en réalité elle en a 48. Elle se fera désormais appeler Mlle Aubry.<br/> | ||
N’ayant jamais joué que les seconds rôles, sans grande réputation d’actrice, elle reste fidèle à la troupe de Molière jusqu’à la mort de ce dernier, puis passe dans la troupe de l’Hôtel Guénégaud, jusqu’à sa mort le 3 juillet 1675. Elle a créé la servante précieuse de ''L’Impromptu de Versailles'', Aristione dans ''Les Amants magnifiques'', Bélise dans ''Les Femmes savantes''.<br/> | N’ayant jamais joué que les seconds rôles, sans grande réputation d’actrice, elle reste fidèle à la troupe de Molière jusqu’à la mort de ce dernier, puis passe dans la troupe de l’Hôtel Guénégaud, jusqu’à sa mort le 3 juillet 1675. Elle a créé la servante précieuse de ''L’Impromptu de Versailles'', Aristione dans ''Les Amants magnifiques'', Bélise dans ''Les Femmes savantes''.<br/> |
Version du 25 avril 2022 à 15:21
Geneviève Béjart | ||
Conjoint(s) | Léonard de Loménie sieur de Villaubrun (mort en 1672)/Jean-Baptiste Aubry, sieur des Carrières | |
---|---|---|
Dénomination(s) | Mademoiselle Hervé Mademoiselle Villaubrun Mademoiselle Aubry | |
Biographie | ||
Date de naissance | 2 juillet 1624 | |
Date de décès | 3 juillet 1675 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Autre(s) dictionnaire(s) en ligne | ||
Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution |
Sommaire
Notice de Claudine Nédelec, 2022
Geneviève Béjart, née à Paris, est une sœur cadette de Madeleine Béjart. Leur père, Joseph Béjart, est «huissier ordinaire du roi ès eaux et forêts de France au Palais», et leur mère, Marie Hervé, «maîtresse toilière-lingère» ; mariés en 1615, ils eurent 9 enfants. Une certaine instabilité du père entraîne des difficultés financières, et Marie Hervé demande en 1632 une séparation de biens.
Elle fait partie des signataires du contrat de fondation de l’Illustre Théâtre, le 30 juin 1643. Elle suit ensuite Molière, son frère Joseph et sa sœur Madeleine (rejoints un peu plus tard par un frère cadet, Louis) pendant leurs pérégrinations théâtrales dans le sud de la France. Aussi, pour éviter la multiplication du nom Béjart sur les affiches, prend-elle comme nom de théâtre Mlle Hervé, nom de jeune fille de sa mère.
Le 25 novembre 1664, à 40 ans, elle se marie avec Léonard de Loménie, sieur de Villaubrun, et elle se fait nommer alors au théâtre Mlle Villaubrun. Son mari étant mort au début de l’année 1672, elle se remarie le 15 septembre 1672 avec un homme beaucoup plus jeune qu’elle, Jean-Baptiste Aubry, sieur des Carrières, paveur ordinaire du roi. Geneviève, d’après le contrat de mariage, se dit âgée de 40 ans (le même âge qu’elle avait lors de son premier mariage) alors qu’en réalité elle en a 48. Elle se fera désormais appeler Mlle Aubry.
N’ayant jamais joué que les seconds rôles, sans grande réputation d’actrice, elle reste fidèle à la troupe de Molière jusqu’à la mort de ce dernier, puis passe dans la troupe de l’Hôtel Guénégaud, jusqu’à sa mort le 3 juillet 1675. Elle a créé la servante précieuse de L’Impromptu de Versailles, Aristione dans Les Amants magnifiques, Bélise dans Les Femmes savantes.
Elle représente à la fois l’importance du « clan » Béjart dans la vie de la troupe de Molière, et une carrière, en passe de devenir ordinaire, de comédienne professionnelle.
Principales sources
- Contrat de constitution de l’Illustre théâtre, dans Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, SEVPEN, 1963, p. 224-226.
Choix bibliographique
- Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, SEVPEN, 1963. [FRAN_ANX_008004.pdf]
- Aurore Evain, L’Apparition des actrices professionnelles en Europe, Paris, l’Harmattan, 2001.
- Georges Forestier, Molière, Paris, NRF Gallimard, 2018.
Jugements
- « Et pour vous, vous êtes la soubrette de la précieuse, qui se mêle de temps en temps de la conversation, et attrape, comme elle peut, tous les termes de sa maîtresse. Je vous dis votre caractère, afin que vous vous l’imprimiez fortement dans l’esprit » (Molière, en tant que chef de troupe, s’adressant à Mlle Hervé dans L’Impromptu de Versailles (1663), scène 1).