Marie Anne Laurent : Différence entre versions
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− | Fille d’un couple d’aubergistes fortunés de Poitiers, « monsieur » François Laurent et « dame » Jeanne Thibault, Marie-Anne Laurent est baptisée dans la paroisse de Saint-Porchaire le 8 janvier 1753. Ses parrains et marraine savent signer, tout comme ses parents. Elle est la cinquième d’une fratrie de 13 enfants (9 filles et 4 garçons) nés entre 1748 et 1769. Le 18 septembre 1777, elle entre au noviciat des Ursulines de Poitiers, y prend l’habit le 14 septembre 1778 et devient professe le 10 novembre 1779 après avoir cosigné un contrat de religion devant notaire « à la grille du grand parloir » conventuel où sont présentes sept autres religieuses de chœur. Ses parents lui constituent une dot annuelle de 150 livres payables en deux termes et une pension viagère personnelle de 40 livres « pour ses besoins particuliers ». | + | Fille d’un couple d’aubergistes fortunés de Poitiers, « monsieur » François Laurent et « dame » Jeanne Thibault, Marie-Anne Laurent est baptisée dans la paroisse de Saint-Porchaire le 8 janvier 1753. Ses parrains et marraine savent signer, tout comme ses parents. Elle est la cinquième d’une fratrie de 13 enfants (9 filles et 4 garçons) nés entre 1748 et 1769. Le 18 septembre 1777, elle entre au noviciat des Ursulines de Poitiers, y prend l’habit le 14 septembre 1778 et devient professe le 10 novembre 1779 après avoir cosigné un contrat de religion devant notaire « à la grille du grand parloir » conventuel où sont présentes sept autres religieuses de chœur. Ses parents lui constituent une dot annuelle de 150 livres payables en deux termes et une pension viagère personnelle de 40 livres « pour ses besoins particuliers ». <br/> |
− | Le « dossier de carrière » de la sœur Laurent est par chance complet, mais il ne dit rien de sa formation initiale, de sa « vocation » originelle, ni de ses activités spirituelles et éducatives au sein d’une communauté de religieuses-enseignantes, alors quelque peu en déclin (54 religieuses en 1728, 21 en 1790). Après la fermeture forcée de son couvent en 1792 et la dispersion de ses occupantes, aucun document ne nous renseigne sur une vie qui, violemment interrompue par les évènements révolutionnaires, a dû être périlleuse et difficile. Mais en 1806, âgée de 55 ans, elle figure parmi les 12 sœurs qui rouvrent une maison à Poitiers, toutes des anciennes, à l’exception d’une novice de 46 ans. Sœur Laurent a alors 55 ans et bien plus de deux ans à vivre. | + | Le « dossier de carrière » de la sœur Laurent est par chance complet, mais il ne dit rien de sa formation initiale, de sa « vocation » originelle, ni de ses activités spirituelles et éducatives au sein d’une communauté de religieuses-enseignantes, alors quelque peu en déclin (54 religieuses en 1728, 21 en 1790). Après la fermeture forcée de son couvent en 1792 et la dispersion de ses occupantes, aucun document ne nous renseigne sur une vie qui, violemment interrompue par les évènements révolutionnaires, a dû être périlleuse et difficile. Mais en 1806, âgée de 55 ans, elle figure parmi les 12 sœurs qui rouvrent une maison à Poitiers, toutes des anciennes, à l’exception d’une novice de 46 ans. Sœur Laurent a alors 55 ans et bien plus de deux ans à vivre.<br/> |
Cette « sans nom » est exemplaire et invite à reconstituer le parcours, toujours singulier, des religieuses qui, loin des martyres encensées par l’hagiographie catholique, ont su traverser la Révolution à bas bruit sans renier leur vocation. | Cette « sans nom » est exemplaire et invite à reconstituer le parcours, toujours singulier, des religieuses qui, loin des martyres encensées par l’hagiographie catholique, ont su traverser la Révolution à bas bruit sans renier leur vocation. | ||
Version actuelle en date du 23 mars 2021 à 16:39
Marie Anne Laurent | ||
Dénomination(s) | soeur Marie Anne Laurent | |
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Biographie | ||
Date de naissance | 8 janvier 1753 | |
Date de décès | après 1808 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Notice de Nicole Pellegrin, 2020
Fille d’un couple d’aubergistes fortunés de Poitiers, « monsieur » François Laurent et « dame » Jeanne Thibault, Marie-Anne Laurent est baptisée dans la paroisse de Saint-Porchaire le 8 janvier 1753. Ses parrains et marraine savent signer, tout comme ses parents. Elle est la cinquième d’une fratrie de 13 enfants (9 filles et 4 garçons) nés entre 1748 et 1769. Le 18 septembre 1777, elle entre au noviciat des Ursulines de Poitiers, y prend l’habit le 14 septembre 1778 et devient professe le 10 novembre 1779 après avoir cosigné un contrat de religion devant notaire « à la grille du grand parloir » conventuel où sont présentes sept autres religieuses de chœur. Ses parents lui constituent une dot annuelle de 150 livres payables en deux termes et une pension viagère personnelle de 40 livres « pour ses besoins particuliers ».
Le « dossier de carrière » de la sœur Laurent est par chance complet, mais il ne dit rien de sa formation initiale, de sa « vocation » originelle, ni de ses activités spirituelles et éducatives au sein d’une communauté de religieuses-enseignantes, alors quelque peu en déclin (54 religieuses en 1728, 21 en 1790). Après la fermeture forcée de son couvent en 1792 et la dispersion de ses occupantes, aucun document ne nous renseigne sur une vie qui, violemment interrompue par les évènements révolutionnaires, a dû être périlleuse et difficile. Mais en 1806, âgée de 55 ans, elle figure parmi les 12 sœurs qui rouvrent une maison à Poitiers, toutes des anciennes, à l’exception d’une novice de 46 ans. Sœur Laurent a alors 55 ans et bien plus de deux ans à vivre.
Cette « sans nom » est exemplaire et invite à reconstituer le parcours, toujours singulier, des religieuses qui, loin des martyres encensées par l’hagiographie catholique, ont su traverser la Révolution à bas bruit sans renier leur vocation.
Principales sources
(sources manuscrites réunies par Yves Couturier, aujourd’hui décédé) :
- Médiathèque François-Mitterrand de Poitiers : registre BMS 210 et 211 (registres paroissiaux de Poitiers, Saint-Porchaire, 1753-1760)
- Ibidem : dossier C 112 (5), XXX
- Archives Départementales de la Vienne : 2 H 5 / 95 (registre de la communauté des religieuses de Sainte-Ursule de Poitiers, 1767-178, p. 17) ; (registre des vêtures et professions, 1773-1783, p. 6-7) ; (profession manuscrite de sa main, 10 novembre 1779) ;
- Ibidem : E4/27/392 (minutes Ribault), contrat de religion du 8 novembre 1779.
Choix bibliographique
- Murphy, Gwénaël, Le peuple des couvents. Poitou, XVIIe-XVIIIe siècles, La Crèche, Geste éditions, 2007.
- Murphy, Gwénaël, Les religieuses dans la Révolution française, Paris, Bayard, 2005.