Frédérique Pfeffel : Différence entre versions
De SiefarWikiFr
(Page créée avec « {{Infobox Siefar | image = | titres = | conjoints = | dénominations = Rique, Riquette | naissance = 26 mars 1773 | décès = 18 octobre 1840 | enligne = }} __FORCETOC__ … ») |
(Aucune différence)
|
Version du 15 décembre 2014 à 17:19
Frédérique Pfeffel | ||
Dénomination(s) | Rique, Riquette | |
---|---|---|
Biographie | ||
Date de naissance | 26 mars 1773 | |
Date de décès | 18 octobre 1840 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Notice de Laure Hennequin-Lecomte, 2013
Née dans la bourgeoisie à Colmar le 26 mars 1773, Frédérique Pfeffel est la troisième fille de l’écrivain-pédagogue Théophile Conrad Pfeffel et de Marguerite Cléophée Divoux. Elle est très proche des demoiselles de Berckheim qui résident à Schoppenwihr près de Colmar et sa famille peut compter sur l’appui de cette lignée de « noblesse immémoriale ». Protestante, Frédérique est l’amie de la catholique Annette de Ratsamhausen qui appartient également au cercle de Schoppenwihr et qui, après la disparition de ses deux parents en 1789, a logé fréquemment chez Pfeffel. En 1798, Frédérique est la copiste, avec Annette et une des demoiselles de Berckheim, des pages que Joseph-Marie de Gérando, fiancé d’Annette, rédige pour participer à un concours de l'Institut de France sur le sujet suivant : De l'influence des signes sur la génération des idées. Il en remporte un premier prix auquel elle a contribué. La pensée des Idéologues ne lui est donc pas inconnue. En 1799, avec ses sœurs, elle aide son père dans ses tâches d’enseignement. Néanmoins les activités manuelles dévolues aux femmes, comme le tricot et le raccommodage, font partie intégrante de son emploi du temps, tout comme des cours d’histoire et de statistique qu’elle reçoit de son père, fondateur de l’Académie militaire de Colmar (elle aurait préféré des cours de psychologie, contrairement à ses sœurs). Avec celles-ci et des amies, elle se fixe un rendez-vous spirituel qui, chaque nuit, les réunit dans une prière commune.
À partir de l’automne 1796, elle inspire à un jeune auteur, traducteur de Pétrarque, Johann Friedrich Butenschoen, un amour impossible : il la compare à la Laure de Pétrarque, en raison de sa pureté. Il a été hébergé et protégé par Pfeffel sous la Terreur à Colmar (enseignant à l'Académie militaire, il le sera à l'École centrale du Haut-Rhin), et il évite la guillotine malgré ses liens avec le redoutable jacobin Euloge Schneider. Butenschoen préfère à Frédérique une jeune fille de 24 ans auprès de laquelle il s'était déjà engagé, Catherine Elisabeth Nagel, et qu’il épouse le 26 septembre 1797. Frédérique est contrainte à un célibat définitif en l’absence d’un autre parti envisageable.
En 1805, elle séjourne longuement à Vizille, propriété de la « tribu des Perier » (Mme de Staël) où elle aide Henriette de Berckheim, épouse d’Augustin Perier, dans les préparatifs du mariage de Casimir Perier avec Pauline Loyer, et prend en charge l’éducation des enfants : Fanny, Octavie, Amélie. Son aide permet à Henriette de s’intéresser à la vie politique qui occupe la gent masculine des Perier. En 1809, après la mort de son père, Frédérique poursuit son œuvre éducative et vit à Grenoble. Une double amitié la lie à Henriette de Berckheim et à l’époux de celle-ci car Augustin Perier a vécu chez les Pfeffel où il a parfait son éducation après la fermeture de l’Académie militaire. C’est pourquoi Fréderique partage, jusqu'en 1834, l’existence dauphinoise puis parisienne de ses amis d’adolescence, rhénans et dauphinois, et devient la préceptrice de leurs enfants. Vivant sous le toit des Perier, elle partage leurs opinions politiques et, en 1815, se montre enthousiaste à l’égard du nouveau régime monarchique. En 1834, Frédérique revient à Strasbourg où elle s'éteint dans la solitude, le 18 octobre 1840, à soixante-sept ans.
La troisième fille du littérateur et fabuliste aveugle, le poète Pfeffel, célèbre dans toute l'Allemagne, est surnommée « Rike» par les demoiselles de Berckheim au sein du cercle de Schoppenwihr dont son père est la cheville ouvrière. Figure de l’ombre, elle en est la fille préférée, l’assistante, la confidente et la secrétaire. Frédérique a commencé à traduire en français les fables paternelles du vivant de son père et, après sa mort, elle se lance dans la traduction de ses oeuvres complètes. Elle est très avancée dans ce travail de longue haleine quand, en 1825, l’incendie du château de Vizille détruit tous ses manuscrits et l’arrête dans sa tâche. Quelques-unes seulement des fables qu'elle avait traduites et qui avaient été copiées par elle, pour ses nièces (entre autres, celle de Timante), subsistent.
Traductrice méconnue, Frédérique Pfeffel apparaît aussi comme une épistolière majeure du cercle de Schoppenwihr ressuscité par des études récentes.