Elisabeth-Charlotte d'Orléans : Différence entre versions
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+ | Élisabeth-Charlotte d’Orléans, dite Mademoiselle de Chartres, fille de Philippe d’Orléans et de la princesse [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]], dite la princesse Palatine, est née le 13 septembre 1676 au château de Saint-Cloud. Elle grandit à Versailles où elle occupe dès 1686 un appartement dans la vieille aile du château. Puis, de 1691 à 1696, elle vit dans l’ancien appartement de la marquise de Seignelay (aile Nord) avant de se déplacer une dernière fois vers l’aile des princes (1696), où elle séjourne jusqu’à son mariage. Nièce de Louis XIV, elle reçoit de multiples propositions de divers prétendants: Clément de Bavière, Louis Auguste de Bourbon, Guillaume III, roi d’Angleterre, Joseph, roi des Romains et futur empereur. Finalement, elle épouse, en 1698, le duc de Lorraine Léopold Ier, âgé de 19 ans. Ce mariage d’abord politique se transforme en mariage d’amour, cimentant les relations entre deux familles et entre deux États. Léopold, qui est déjà le neveu de l’Empereur par la naissance, devient, par alliance, celui du Roi-Soleil et se voit ainsi restituer la Lorraine lors des traités de Ryswick, signés le 30 octobre 1697.<br/> | ||
+ | Jusqu’en 1702, la Cour vit à Nancy, dans le Palais ducal, avant de s’installer au château de Lunéville. Les premières années de mariage du couple semblent se dérouler paisiblement, du moins jusqu’à l’arrivée en 1708 d’Anne-Marguerite de Ligniville qui restera la favorite du duc jusqu’à la mort de ce dernier en 1729. Malgré l’infidélité de son mari, la duchesse met au monde quatorze enfants entre 1699 et1718. Quatre seulement atteindront l’âge adulte: deux fils François (1708-1765), futur empereur d’Autriche et père de la reine [[Marie-Antoinette]], et Charles-Alexandre (1712-1780), qui deviendra gouverneur général des Pays-Bas en 1744, ainsi que deux filles, Elizabeth-Thérèse (1711-1741), qui épousera le roi de Sardaigne en 1737, et Anne-Charlotte (1714-1773), future abbesse du chapitre séculier de Remiremont. La duchesse élève ses enfants avec simplicité, dans une cour sans étiquette, où ils côtoient les arts, les lettres et les sciences. Ils ont notamment à leur disposition une bibliothèque, un « cabinet des herbes », une salle d’armes, une «salle des machines». Habituée aux fêtes et aux fastes de Versailles, elleexerce un ascendant certain sur les orientations artistiques de la cour de Lorraine (théâtre, musique, arts plastiques) et attire de nombreux artistes à Lunéville. Aimant le théâtre et le ballet, elle fait construire une salle de comédie en 1733, dans le prolongement des appartements ducaux, au sud-est du château. Elle y fait transporter dès 1735 une partie des décors de l’Opéra de Nancy réalisés par l’italien Bibiena. Il n’est par rare que la duchesse participe aux spectacles, comme elle l’avait déjà fait lors de l’opéra Marthésie, première reine des Amazones, créé à Fontainebleau en 1699. | ||
+ | Le 27 mars 1729, la mort prématurée de Léopold consterne les cours européennes. François-Etienne, désormais François III, lui succède mais, étant à Vienne depuis six ans auprès de l’empereur, qui lui destine sa fille Marie-Thérèse, c’est sa mère Elisabeth-Charlotte qui prend les affaires du duché de Lorraine en main. Pendant huit mois, elle réorganise l’administration et les finances jusqu’au retour de son fils. Ce dernier, quittant définitivement le duché en 1731, lui laisse à nouveau la régence jusqu’à la cession à la France des duchés de Lorraine et l’arrivée du roi de Pologne Stanislas Leszczynski en 1737. Elle quitte dès lors la Lorraine pour se réfugier au château de Commercy où elle meurt le 23 décembre 1744. | ||
+ | Elisabeth-Charlotte a marqué le destin de la Lorraine par l’exercice de son mécénat, d’abord, par sa gestion politique du duché en temps de crise, ensuite. Elle a été la dernière duchesse d’un duché, qui fut rattaché à la France à la mort de Stanislas (1766). Son rôle encore méconnu mériterait d’être davantage mise en lumière. | ||
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+ | Cette notice est en cours de rédaction. | ||
+ | ==Choix bibliographique== | ||
+ | * Lebasch, Sarah, « Élisabeth-Charlotte D'Orléans (1676-1744) : une femme à la mode ?, Dix-huitième siècle 1/2012 (n° 44) , p. 399-423. | ||
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Version du 22 décembre 2015 à 13:56
Elisabeth-Charlotte d'Orléans | ||
Titre(s) | duchesse de Lorraine | |
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Conjoint(s) | Léopold, duc de Lorraine | |
Dénomination(s) | Mademoiselle, Mademoiselle de Chartres | |
Biographie | ||
Date de naissance | 13 septembre 1686 | |
Date de décès | 23 décembre 1744 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Notice de Sarah Lebasch, 2015
Élisabeth-Charlotte d’Orléans, dite Mademoiselle de Chartres, fille de Philippe d’Orléans et de la princesse Élisabeth-Charlotte de Bavière, dite la princesse Palatine, est née le 13 septembre 1676 au château de Saint-Cloud. Elle grandit à Versailles où elle occupe dès 1686 un appartement dans la vieille aile du château. Puis, de 1691 à 1696, elle vit dans l’ancien appartement de la marquise de Seignelay (aile Nord) avant de se déplacer une dernière fois vers l’aile des princes (1696), où elle séjourne jusqu’à son mariage. Nièce de Louis XIV, elle reçoit de multiples propositions de divers prétendants: Clément de Bavière, Louis Auguste de Bourbon, Guillaume III, roi d’Angleterre, Joseph, roi des Romains et futur empereur. Finalement, elle épouse, en 1698, le duc de Lorraine Léopold Ier, âgé de 19 ans. Ce mariage d’abord politique se transforme en mariage d’amour, cimentant les relations entre deux familles et entre deux États. Léopold, qui est déjà le neveu de l’Empereur par la naissance, devient, par alliance, celui du Roi-Soleil et se voit ainsi restituer la Lorraine lors des traités de Ryswick, signés le 30 octobre 1697.
Jusqu’en 1702, la Cour vit à Nancy, dans le Palais ducal, avant de s’installer au château de Lunéville. Les premières années de mariage du couple semblent se dérouler paisiblement, du moins jusqu’à l’arrivée en 1708 d’Anne-Marguerite de Ligniville qui restera la favorite du duc jusqu’à la mort de ce dernier en 1729. Malgré l’infidélité de son mari, la duchesse met au monde quatorze enfants entre 1699 et1718. Quatre seulement atteindront l’âge adulte: deux fils François (1708-1765), futur empereur d’Autriche et père de la reine Marie-Antoinette, et Charles-Alexandre (1712-1780), qui deviendra gouverneur général des Pays-Bas en 1744, ainsi que deux filles, Elizabeth-Thérèse (1711-1741), qui épousera le roi de Sardaigne en 1737, et Anne-Charlotte (1714-1773), future abbesse du chapitre séculier de Remiremont. La duchesse élève ses enfants avec simplicité, dans une cour sans étiquette, où ils côtoient les arts, les lettres et les sciences. Ils ont notamment à leur disposition une bibliothèque, un « cabinet des herbes », une salle d’armes, une «salle des machines». Habituée aux fêtes et aux fastes de Versailles, elleexerce un ascendant certain sur les orientations artistiques de la cour de Lorraine (théâtre, musique, arts plastiques) et attire de nombreux artistes à Lunéville. Aimant le théâtre et le ballet, elle fait construire une salle de comédie en 1733, dans le prolongement des appartements ducaux, au sud-est du château. Elle y fait transporter dès 1735 une partie des décors de l’Opéra de Nancy réalisés par l’italien Bibiena. Il n’est par rare que la duchesse participe aux spectacles, comme elle l’avait déjà fait lors de l’opéra Marthésie, première reine des Amazones, créé à Fontainebleau en 1699.
Le 27 mars 1729, la mort prématurée de Léopold consterne les cours européennes. François-Etienne, désormais François III, lui succède mais, étant à Vienne depuis six ans auprès de l’empereur, qui lui destine sa fille Marie-Thérèse, c’est sa mère Elisabeth-Charlotte qui prend les affaires du duché de Lorraine en main. Pendant huit mois, elle réorganise l’administration et les finances jusqu’au retour de son fils. Ce dernier, quittant définitivement le duché en 1731, lui laisse à nouveau la régence jusqu’à la cession à la France des duchés de Lorraine et l’arrivée du roi de Pologne Stanislas Leszczynski en 1737. Elle quitte dès lors la Lorraine pour se réfugier au château de Commercy où elle meurt le 23 décembre 1744.
Elisabeth-Charlotte a marqué le destin de la Lorraine par l’exercice de son mécénat, d’abord, par sa gestion politique du duché en temps de crise, ensuite. Elle a été la dernière duchesse d’un duché, qui fut rattaché à la France à la mort de Stanislas (1766). Son rôle encore méconnu mériterait d’être davantage mise en lumière.
Cette notice est en cours de rédaction.
Choix bibliographique
- Lebasch, Sarah, « Élisabeth-Charlotte D'Orléans (1676-1744) : une femme à la mode ?, Dix-huitième siècle 1/2012 (n° 44) , p. 399-423.