Marie-Madeleine Jossier : Différence entre versions
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+ | Cantatrice de l'Académie royale de Musique de Paris, Marie-Madeleine Jossier, née vers 1650, épouse l'un des grands valets de pied de Louis XIV, Christophe Cartillier, dit Cartilly. Le couple habite le faubourg Saint-Germain. Engagée vers la fin de l'année 1670 pour tenir le rôle-titre de Pomone dans l'opéra de Cambert et Perrin, elle donne la réplique à François Beaumavielle, qui interprète Vertumne. La première représentation a lieu le 3 mars 1671 et tient l'affiche pendant plusieurs mois. | ||
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+ | Il semble que ce soit le seul rôle de Mlle Cartilly à l'Opéra, car elle ne paraît plus par la suite dans les oeuvres jouées à l'Académie de Musique. Lully ayant décidé de refondre la troupe, elle partage probablement le sort des artistes éconduits, dont le seul recours est de se produire dans les salons particuliers en attendant de trouver un meilleur engagement. Les occasions de rejoindre une troupe professionnelle sont toutefois rares, car Lully fait appliquer de manière très stricte les clauses de son privilège, à savoir l'interdiction pour quiconque, hormis lui, de représenter l'opéra. Elle participe alors à des représentations et concerts privés, et joue notamment dans les tragédies de Sédécias et Zénobie en septembre 1673 chez M. de Filz, au Faubourg-Saint-Germain. Elle fréquente également les salons parisiens en compagnie du musicien et poète Charles Dassoucy. En mai 1682, elle interprète à Bruxelles le rôle de Médée dans le Thésée de Lully. C'est dans cette ville que Christophe Cartillier fait baptiser, le 4 avril 1683, une fille prénommée Marie-Marthe, dont le parrain est Charles-Henri de Lorraine, prince de Vaudémont, remplacé au baptême par son officier de la chambre Sylvestre de La Roche; suivront les baptêmes de Guillaume-Mathieu (26 juin 1684), Anne-Isabelle-Charlotte (9 juin 1685) et Jean-Sylvestre-Joseph (15 décembre 1686). Mlle Cartilly chante encore dans plusieurs oeuvres données à l'Opéra du Quai au Foin de Bruxelles, dont une Représentation de comédies et ballet (6 novembre 1685), dans laquelle elle interprète le rôle de Flore et le prologue de la tragédie Géta, de Nicolas de Péchantré (25 août 1687). Deux ans plus tard, à la fermeture de cette salle, Mlle Cartilly retourne en France avec une partie de la troupe des comédiens et chanteurs. Un passeport collectif leur est délivré le 3 mai 1689. | ||
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+ | Mlle Cartilly revient cependant à Bruxelles après le décès de son mari, où elle épouse, le 5 avril 1695, Sylvestre de La Roche, qui avait été parrain de sa fille Marie-Marthe. L'un des témoins est le compositeur Pietro Torri, musicien de l'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière. | ||
+ | Mlle Cartilly meurt à Paris en 1717 alors qu'elle y était venue, selon le témoignage des soeurs Brochet, ses anciennes voisines, «pour se faire guérir de ses infirmitez et reprendre son air natal». Cette même année, un procès au Châtelet oppose les héritiers de la branche Cartillier à ceux de la branche de La Roche. Deux mémoires relatifs à ce procès sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Marie-Hélène de La Place et son époux, François de Monhers, bourgeois de Paris, sollicitent dans cette affaire le témoignage de Jean-Baptiste Grimberghs, ancien «bourgmestre des Nations», receveur de Bruxelles et ancien directeur du Théâtre de la Monnaie. Par-devant notaire bruxellois, il déclare avoir très bien connu les époux Cartilly plus de trente ans auparavant: le couple habitait près du Sablon, et Mlle Cartilly chantait à l'Opéra et enseignait la musique à plusieurs «personnes de qualité». | ||
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+ | Nous ne savons rien du parcours de Mlle Cartilly entre 1673 et 1682. Elle est citée au XVIIIe siècle par les frères Parfaict dans leur dictionnaire des théâtres de Paris, mais nous ne possédons aucun témoignage de ses contemporains concernant son jeu. Des archives ont permis depuis de retracer son parcours professionnel à Paris et Bruxelles, donnant un aperçu des conditions de vie d'une chanteuse et comédienne itinérante sous le règne de Louis XIV. | ||
== Oeuvres == | == Oeuvres == |
Version du 11 novembre 2010 à 15:57
Marie-Madeleine Jossier | ||
Conjoint(s) | Christophe Cartillier, dit Cartilly Sylvestre de La Roche | |
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Dénomination(s) | Mademoiselle Cartilly | |
Biographie | ||
Date de naissance | Après 1650 | |
Date de décès | 1717 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Autre(s) dictionnaire(s) en ligne | ||
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Sommaire
Notice de Auteur, Date =
Cantatrice de l'Académie royale de Musique de Paris, Marie-Madeleine Jossier, née vers 1650, épouse l'un des grands valets de pied de Louis XIV, Christophe Cartillier, dit Cartilly. Le couple habite le faubourg Saint-Germain. Engagée vers la fin de l'année 1670 pour tenir le rôle-titre de Pomone dans l'opéra de Cambert et Perrin, elle donne la réplique à François Beaumavielle, qui interprète Vertumne. La première représentation a lieu le 3 mars 1671 et tient l'affiche pendant plusieurs mois.
Il semble que ce soit le seul rôle de Mlle Cartilly à l'Opéra, car elle ne paraît plus par la suite dans les oeuvres jouées à l'Académie de Musique. Lully ayant décidé de refondre la troupe, elle partage probablement le sort des artistes éconduits, dont le seul recours est de se produire dans les salons particuliers en attendant de trouver un meilleur engagement. Les occasions de rejoindre une troupe professionnelle sont toutefois rares, car Lully fait appliquer de manière très stricte les clauses de son privilège, à savoir l'interdiction pour quiconque, hormis lui, de représenter l'opéra. Elle participe alors à des représentations et concerts privés, et joue notamment dans les tragédies de Sédécias et Zénobie en septembre 1673 chez M. de Filz, au Faubourg-Saint-Germain. Elle fréquente également les salons parisiens en compagnie du musicien et poète Charles Dassoucy. En mai 1682, elle interprète à Bruxelles le rôle de Médée dans le Thésée de Lully. C'est dans cette ville que Christophe Cartillier fait baptiser, le 4 avril 1683, une fille prénommée Marie-Marthe, dont le parrain est Charles-Henri de Lorraine, prince de Vaudémont, remplacé au baptême par son officier de la chambre Sylvestre de La Roche; suivront les baptêmes de Guillaume-Mathieu (26 juin 1684), Anne-Isabelle-Charlotte (9 juin 1685) et Jean-Sylvestre-Joseph (15 décembre 1686). Mlle Cartilly chante encore dans plusieurs oeuvres données à l'Opéra du Quai au Foin de Bruxelles, dont une Représentation de comédies et ballet (6 novembre 1685), dans laquelle elle interprète le rôle de Flore et le prologue de la tragédie Géta, de Nicolas de Péchantré (25 août 1687). Deux ans plus tard, à la fermeture de cette salle, Mlle Cartilly retourne en France avec une partie de la troupe des comédiens et chanteurs. Un passeport collectif leur est délivré le 3 mai 1689.
Mlle Cartilly revient cependant à Bruxelles après le décès de son mari, où elle épouse, le 5 avril 1695, Sylvestre de La Roche, qui avait été parrain de sa fille Marie-Marthe. L'un des témoins est le compositeur Pietro Torri, musicien de l'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière. Mlle Cartilly meurt à Paris en 1717 alors qu'elle y était venue, selon le témoignage des soeurs Brochet, ses anciennes voisines, «pour se faire guérir de ses infirmitez et reprendre son air natal». Cette même année, un procès au Châtelet oppose les héritiers de la branche Cartillier à ceux de la branche de La Roche. Deux mémoires relatifs à ce procès sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Marie-Hélène de La Place et son époux, François de Monhers, bourgeois de Paris, sollicitent dans cette affaire le témoignage de Jean-Baptiste Grimberghs, ancien «bourgmestre des Nations», receveur de Bruxelles et ancien directeur du Théâtre de la Monnaie. Par-devant notaire bruxellois, il déclare avoir très bien connu les époux Cartilly plus de trente ans auparavant: le couple habitait près du Sablon, et Mlle Cartilly chantait à l'Opéra et enseignait la musique à plusieurs «personnes de qualité».
Nous ne savons rien du parcours de Mlle Cartilly entre 1673 et 1682. Elle est citée au XVIIIe siècle par les frères Parfaict dans leur dictionnaire des théâtres de Paris, mais nous ne possédons aucun témoignage de ses contemporains concernant son jeu. Des archives ont permis depuis de retracer son parcours professionnel à Paris et Bruxelles, donnant un aperçu des conditions de vie d'une chanteuse et comédienne itinérante sous le règne de Louis XIV.