Anne de La Vigne/Fortunée Briquet : Différence entre versions
De SiefarWikiFr
[version vérifiée] | [version vérifiée] |
(Import automatique) |
|||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
VIGNE, (Mademoiselle de la) belle-soeur de Mad. la Vigne de Villedo qui se distingua par son érudition, naquit à Vernon-sur-Seine. Elle était de la plus belle taille du monde; elle avait les yeux beaux et doux, le nez bien fait, la bouche agréable, le teint blanc, uni et délicat; naturellement éloquente, elle s'expliquait avec autant de grâce que de facilité, sans être embarrassée dans le choix des expressions, qu'elle trouvait toujours heureusement; elle était fort civile, et en même-tems très-fière; son coeur était généreux, et rempli de sentimens honnêtes, mais peu tendres. Le talent qu'elle avait pour la poésie, se manifesta de si bonne heure, qu'on a dit que les Muses l'avaient allaitée. L'Académie des ''Ricovrati'' de Padoue se l'associa. Elle fut en liaison avec le littérateurs célèbres de son tems, entr'autres, avec Pelisson, Ménage, et Mesdemoiselles de Scudéri, Descartes et Dupré. La mort l'enleva à la société à la fleur de son âge. Elle termina sa carrière à Paris en 1684.<br /> | VIGNE, (Mademoiselle de la) belle-soeur de Mad. la Vigne de Villedo qui se distingua par son érudition, naquit à Vernon-sur-Seine. Elle était de la plus belle taille du monde; elle avait les yeux beaux et doux, le nez bien fait, la bouche agréable, le teint blanc, uni et délicat; naturellement éloquente, elle s'expliquait avec autant de grâce que de facilité, sans être embarrassée dans le choix des expressions, qu'elle trouvait toujours heureusement; elle était fort civile, et en même-tems très-fière; son coeur était généreux, et rempli de sentimens honnêtes, mais peu tendres. Le talent qu'elle avait pour la poésie, se manifesta de si bonne heure, qu'on a dit que les Muses l'avaient allaitée. L'Académie des ''Ricovrati'' de Padoue se l'associa. Elle fut en liaison avec le littérateurs célèbres de son tems, entr'autres, avec Pelisson, Ménage, et Mesdemoiselles de Scudéri, Descartes et Dupré. La mort l'enleva à la société à la fleur de son âge. Elle termina sa carrière à Paris en 1684.<br /> | ||
On lui doit des poésies; les principes sont: Une ''Ode'', intitulée: ''Monseigneur le Dauphine au Roi''. Cette pièce lui valut une gratification de la cour, et des vers à sa louange qui lui furent adressés par un inconnu, avec une boîte de coco, renfermant une lyre d'or émaillée. -- Une ''Ode à Mademoiselle de Scudéri'', sur le prix d'Eloquence que cette dernière avait remporté à l'Académie Française. Pelisson la fit imprimer à la suite de son Histoire de l'Académie. Mademoiselle de la Vigne avait envoyé son Ode à l'auteur de Clélie, dans une jolie boîte, où elle était attachée avec des rubans de diverses couleurs à une petite guirlande de lauriers d'or, émaillés de verd. Mademoiselle de Scudéri témoigna sa reconnaissance par une réponse qu'elle répandit dans le public. -- Une ''Réponse'' à la pièce que Mademoiselle Descartes lui avait adressée sous le titre de ''l'Ombre de Descartes''. -- Quelques autres ''Pièces de Vers'', qu'on a recueillies à Paris dans un petit in-8, et que Sauvigni a mises dans son Parnasse des Dames. La vivacité de l'esprit et la force de l'imagination de Mademoiselle de la Vigne, rendaient son style pittoresque. | On lui doit des poésies; les principes sont: Une ''Ode'', intitulée: ''Monseigneur le Dauphine au Roi''. Cette pièce lui valut une gratification de la cour, et des vers à sa louange qui lui furent adressés par un inconnu, avec une boîte de coco, renfermant une lyre d'or émaillée. -- Une ''Ode à Mademoiselle de Scudéri'', sur le prix d'Eloquence que cette dernière avait remporté à l'Académie Française. Pelisson la fit imprimer à la suite de son Histoire de l'Académie. Mademoiselle de la Vigne avait envoyé son Ode à l'auteur de Clélie, dans une jolie boîte, où elle était attachée avec des rubans de diverses couleurs à une petite guirlande de lauriers d'or, émaillés de verd. Mademoiselle de Scudéri témoigna sa reconnaissance par une réponse qu'elle répandit dans le public. -- Une ''Réponse'' à la pièce que Mademoiselle Descartes lui avait adressée sous le titre de ''l'Ombre de Descartes''. -- Quelques autres ''Pièces de Vers'', qu'on a recueillies à Paris dans un petit in-8, et que Sauvigni a mises dans son Parnasse des Dames. La vivacité de l'esprit et la force de l'imagination de Mademoiselle de la Vigne, rendaient son style pittoresque. | ||
+ | |||
+ | [[Catégorie:Dictionnaire Fortunée Briquet]] |
Version actuelle en date du 18 mai 2011 à 06:36
VIGNE, (Mademoiselle de la) belle-soeur de Mad. la Vigne de Villedo qui se distingua par son érudition, naquit à Vernon-sur-Seine. Elle était de la plus belle taille du monde; elle avait les yeux beaux et doux, le nez bien fait, la bouche agréable, le teint blanc, uni et délicat; naturellement éloquente, elle s'expliquait avec autant de grâce que de facilité, sans être embarrassée dans le choix des expressions, qu'elle trouvait toujours heureusement; elle était fort civile, et en même-tems très-fière; son coeur était généreux, et rempli de sentimens honnêtes, mais peu tendres. Le talent qu'elle avait pour la poésie, se manifesta de si bonne heure, qu'on a dit que les Muses l'avaient allaitée. L'Académie des Ricovrati de Padoue se l'associa. Elle fut en liaison avec le littérateurs célèbres de son tems, entr'autres, avec Pelisson, Ménage, et Mesdemoiselles de Scudéri, Descartes et Dupré. La mort l'enleva à la société à la fleur de son âge. Elle termina sa carrière à Paris en 1684.
On lui doit des poésies; les principes sont: Une Ode, intitulée: Monseigneur le Dauphine au Roi. Cette pièce lui valut une gratification de la cour, et des vers à sa louange qui lui furent adressés par un inconnu, avec une boîte de coco, renfermant une lyre d'or émaillée. -- Une Ode à Mademoiselle de Scudéri, sur le prix d'Eloquence que cette dernière avait remporté à l'Académie Française. Pelisson la fit imprimer à la suite de son Histoire de l'Académie. Mademoiselle de la Vigne avait envoyé son Ode à l'auteur de Clélie, dans une jolie boîte, où elle était attachée avec des rubans de diverses couleurs à une petite guirlande de lauriers d'or, émaillés de verd. Mademoiselle de Scudéri témoigna sa reconnaissance par une réponse qu'elle répandit dans le public. -- Une Réponse à la pièce que Mademoiselle Descartes lui avait adressée sous le titre de l'Ombre de Descartes. -- Quelques autres Pièces de Vers, qu'on a recueillies à Paris dans un petit in-8, et que Sauvigni a mises dans son Parnasse des Dames. La vivacité de l'esprit et la force de l'imagination de Mademoiselle de la Vigne, rendaient son style pittoresque.