Madame de Grédeville/Marguerite Buffet : Différence entre versions
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| − | [266] ''Eloge de Madame de Gredeville. | + | [266] '''Eloge de Madame de Gredeville.''' |
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| − | ''Si celles qui possedent les sciences tenoient le premier rang, comme dans les siecles passez, je ne connois point [illisible] dans l'Europe qui [267] le doive meriter avec plus de justice, que l'incomparable Madame de Gredeville, dont la belle reputation brille aujourd'huy avec tant d'avantage entre tous les gens de lettre qui sçavent connoistre le merite de cette illustre sçavante, et combien la beauté de son esprit la rend éclairée dans les plus belles sciences. Elle est de celles que l'on peut appeller une des precieuses economes du temps, puis qu'elle en employe la meilleure partie à l'étude des bonnes lettres, dont elle fait ses plus agreables divertissemens. On sçait qu'elle est fort sçavante dans les Mathematiques, sçait beaucoup de l'Astrologie, [268] la Philosophie est son étude la plus ordinaire, la Geographie et toute l'histoire n'est qu'un jeu à son bel esprit; elle sçait plusieurs langues; pour la Françoise elle la parle fort juste; il n'y a personne qui n'en soit charmé. Elle est de celles qui sçavent le mieux entrer et sortir d'une conversation: comme elle est infiniment éloquente elle parle de toutes choses fort agreablement; enfin rien n'est plus charmant que son entretien, rien de plus poly que ses discours. | + | Si celles qui possedent les sciences tenoient le premier rang, comme dans les siecles passez, je ne connois point [illisible] dans l'Europe qui [267] le doive meriter avec plus de justice, que l'incomparable Madame de Gredeville, dont la belle reputation brille aujourd'huy avec tant d'avantage entre tous les gens de lettre qui sçavent connoistre le merite de cette illustre sçavante, et combien la beauté de son esprit la rend éclairée dans les plus belles sciences. Elle est de celles que l'on peut appeller une des precieuses economes du temps, puis qu'elle en employe la meilleure partie à l'étude des bonnes lettres, dont elle fait ses plus agreables divertissemens. On sçait qu'elle est fort sçavante dans les Mathematiques, sçait beaucoup de l'Astrologie, [268] la Philosophie est son étude la plus ordinaire, la Geographie et toute l'histoire n'est qu'un jeu à son bel esprit; elle sçait plusieurs langues; pour la Françoise elle la parle fort juste; il n'y a personne qui n'en soit charmé. Elle est de celles qui sçavent le mieux entrer et sortir d'une conversation: comme elle est infiniment éloquente elle parle de toutes choses fort agreablement; enfin rien n'est plus charmant que son entretien, rien de plus poly que ses discours. |
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| + | [[Catégorie:Dictionnaire Marguerite Buffet]] | ||
Version actuelle en date du 19 décembre 2010 à 17:47
[266] Eloge de Madame de Gredeville.
Si celles qui possedent les sciences tenoient le premier rang, comme dans les siecles passez, je ne connois point [illisible] dans l'Europe qui [267] le doive meriter avec plus de justice, que l'incomparable Madame de Gredeville, dont la belle reputation brille aujourd'huy avec tant d'avantage entre tous les gens de lettre qui sçavent connoistre le merite de cette illustre sçavante, et combien la beauté de son esprit la rend éclairée dans les plus belles sciences. Elle est de celles que l'on peut appeller une des precieuses economes du temps, puis qu'elle en employe la meilleure partie à l'étude des bonnes lettres, dont elle fait ses plus agreables divertissemens. On sçait qu'elle est fort sçavante dans les Mathematiques, sçait beaucoup de l'Astrologie, [268] la Philosophie est son étude la plus ordinaire, la Geographie et toute l'histoire n'est qu'un jeu à son bel esprit; elle sçait plusieurs langues; pour la Françoise elle la parle fort juste; il n'y a personne qui n'en soit charmé. Elle est de celles qui sçavent le mieux entrer et sortir d'une conversation: comme elle est infiniment éloquente elle parle de toutes choses fort agreablement; enfin rien n'est plus charmant que son entretien, rien de plus poly que ses discours.
