Marie Allard/Henri Lyonnet : Différence entre versions
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Monsieur Bertin, trésorier des parties casuelles, lui meuble pour 10.000 livres un bel appartement au second étage rue des Prouvaires, ce qui n'empêche pas la belle de recevoir, à l'insu du Duc, le fermier général, Cramayel, qui lui fait une rente viagère de 3.000 livres.<br /> | Monsieur Bertin, trésorier des parties casuelles, lui meuble pour 10.000 livres un bel appartement au second étage rue des Prouvaires, ce qui n'empêche pas la belle de recevoir, à l'insu du Duc, le fermier général, Cramayel, qui lui fait une rente viagère de 3.000 livres.<br /> | ||
'''Mademoiselle Allard''' séduit tout le monde par ses joyeux rigaudons, ses gavottes, ses tournoiements et ses pirouettes sur un pied. Elle voit à sa dévotion le Prince de Conti, qui lui constitue 12.000 livres de rentes, reçoit [117] le Chevalier de Launay pour le plaisir et le Duc de Mazarin, déjà nommé, en qualité de vieil abonné: alors que, pendant ce temps, la duchesse de Mazarin, déguisée en homme, va se baigner chez Poitevin, au-dessous du Pont-Royal, en compagnie de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Antoine de Malvin de Montazet. Le beau Vestris est toléré par habitude. Un jour pourtant, l'embonpoint arrive avec l'âge et la chasse de l'Opéra à 40 ans. Elle mourra d'un coup de sang, à l'aube du nouveau siècle, le 14 janvier 1802. | '''Mademoiselle Allard''' séduit tout le monde par ses joyeux rigaudons, ses gavottes, ses tournoiements et ses pirouettes sur un pied. Elle voit à sa dévotion le Prince de Conti, qui lui constitue 12.000 livres de rentes, reçoit [117] le Chevalier de Launay pour le plaisir et le Duc de Mazarin, déjà nommé, en qualité de vieil abonné: alors que, pendant ce temps, la duchesse de Mazarin, déguisée en homme, va se baigner chez Poitevin, au-dessous du Pont-Royal, en compagnie de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Antoine de Malvin de Montazet. Le beau Vestris est toléré par habitude. Un jour pourtant, l'embonpoint arrive avec l'âge et la chasse de l'Opéra à 40 ans. Elle mourra d'un coup de sang, à l'aube du nouveau siècle, le 14 janvier 1802. | ||
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Version actuelle en date du 7 mars 2011 à 16:15
[115] Autour de ces Vestris, dont le plus connu fut Gaëtan, surnommé «le diou de la danse», beau-frère, par conséquent, de Madame Vestris, avaient tournoyé d'étranges figures. Ainsi Gaëtan avait été le préféré de Mademoiselle Chaumant, originaire de Marseille, devenue danseuse à l'Opéra, richement installée rue des Moineaux, grâce aux libéralités d'un Anglais, et qui rece-[116]vait son illustre camarade à toute heure du jour et de la nuit.
Un jour, quittant les planches de l'Opéra, la belle se retire chez les Filles de la Croix, rue de Vaugirard, où elle paie 2.000 livres de pension sous le nom de Chamar, se donnant comme fille de condition du Piémont. Là, elle édifie toutes les religieuses, ses compagnes, par sa bonne tenue, corrompt son directeur, l'abbé Grisel, puis s'enfuit chez le Chanoine Robert avant de revenir à sa vie d'autrefois.
Rentrée à l'Opéra grâce à une tabatière d'or qu'elle offre au maître de ballets Lany, puis renvoyée en septembre, elle est bientôt comblée de présents par Gautier de Mondorge, trésorier triennel des écuries et livrées du roi, ce qui ne l'empêchait de faire disparaître au moment opportun son beau danseur dans une «chambre à côté» dissimulée à cet effet. Mais le «truc» découvert, de Mondorge est encore galant homme puisqu'il paie les étrennes et un mois d'avances avant de se retirer.
Monsieur Bertin, trésorier des parties casuelles, lui meuble pour 10.000 livres un bel appartement au second étage rue des Prouvaires, ce qui n'empêche pas la belle de recevoir, à l'insu du Duc, le fermier général, Cramayel, qui lui fait une rente viagère de 3.000 livres.
Mademoiselle Allard séduit tout le monde par ses joyeux rigaudons, ses gavottes, ses tournoiements et ses pirouettes sur un pied. Elle voit à sa dévotion le Prince de Conti, qui lui constitue 12.000 livres de rentes, reçoit [117] le Chevalier de Launay pour le plaisir et le Duc de Mazarin, déjà nommé, en qualité de vieil abonné: alors que, pendant ce temps, la duchesse de Mazarin, déguisée en homme, va se baigner chez Poitevin, au-dessous du Pont-Royal, en compagnie de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Antoine de Malvin de Montazet. Le beau Vestris est toléré par habitude. Un jour pourtant, l'embonpoint arrive avec l'âge et la chasse de l'Opéra à 40 ans. Elle mourra d'un coup de sang, à l'aube du nouveau siècle, le 14 janvier 1802.