Marie de Cadrels : Différence entre versions
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Mme la baronne d’Encausse, née Marie de Cadrels (ou Cadreils), est une poétesse française, originaire de Toulouse, qui s’est distinguée en remportant des prix poétiques à la fin du XVIIe siècle. Elle semble appartenir à la petite noblesse gasconne, mais on ne sait rien de plus de sa biographie. Elle est notamment connue pour avoir écrit des élégies.<br/> | Mme la baronne d’Encausse, née Marie de Cadrels (ou Cadreils), est une poétesse française, originaire de Toulouse, qui s’est distinguée en remportant des prix poétiques à la fin du XVIIe siècle. Elle semble appartenir à la petite noblesse gasconne, mais on ne sait rien de plus de sa biographie. Elle est notamment connue pour avoir écrit des élégies.<br/> | ||
Marie, baronne d’Encausse, se présente pour la première fois au concours annuel des Jeux Floraux de Toulouse en 1696, mais ne remporte pas de prix. Cependant elle se distingue cette année-là avec une élégie jugée « tendre », perdant à une voix près face à l’abbé Abeille qui a composé, lui, une élégie pieuse. Puis, elle remporte le Souci d’argent, prix décerné à la meilleure élégie, idylle ou églogue, et ce, deux années de suite : en 1698, avec son élégie « Déjà l’Astre du jour au bout de sa carriere », aux côtés de [[Catherine Bernard]] qui remporte deux Amarantes pour ses odes ; en 1699, elle est à nouveau primée pour son élégie « Dans un sombre Bocage, où jamais le Soleil ».<br/> | Marie, baronne d’Encausse, se présente pour la première fois au concours annuel des Jeux Floraux de Toulouse en 1696, mais ne remporte pas de prix. Cependant elle se distingue cette année-là avec une élégie jugée « tendre », perdant à une voix près face à l’abbé Abeille qui a composé, lui, une élégie pieuse. Puis, elle remporte le Souci d’argent, prix décerné à la meilleure élégie, idylle ou églogue, et ce, deux années de suite : en 1698, avec son élégie « Déjà l’Astre du jour au bout de sa carriere », aux côtés de [[Catherine Bernard]] qui remporte deux Amarantes pour ses odes ; en 1699, elle est à nouveau primée pour son élégie « Dans un sombre Bocage, où jamais le Soleil ».<br/> | ||
− | On l’imagine proche des cercles littéraires du temps ; son nom apparaît d’ailleurs en 1701 dans le ''Mercure Galant'' : Guyonnet de Vertron, dans une « Ode à la gloire des femmes illustres », l’associe à celui d’autres poétesses alors en vogue ([[Catherine Bernard]], [[Antoinette Deshoulières]], [[Madeleine de Scudéry]], Catherine Durand...), avec une allusion flatteuse à ses vers et à sa prose.<br/> | + | On l’imagine proche des cercles littéraires du temps ; son nom apparaît d’ailleurs en 1701 dans le ''Mercure Galant'' : Guyonnet de Vertron, dans une « Ode à la gloire des femmes illustres », l’associe à celui d’autres poétesses alors en vogue ([[Catherine Bernard]], [[Antoinette Deshoulières|Antoinette du Ligier de la Garde]], [[Madeleine de Scudéry]], Catherine Durand...), avec une allusion flatteuse à ses vers et à sa prose.<br/> |
On ignore la date de son décès, on sait cependant grâce aux ''Mémoires'' d’Auguste Labouïsse-Rochefort que « divers procès, qu’elle fut obligée de soutenir, lui enlevèrent le loisir de cultiver son heureux talent ».<br/> | On ignore la date de son décès, on sait cependant grâce aux ''Mémoires'' d’Auguste Labouïsse-Rochefort que « divers procès, qu’elle fut obligée de soutenir, lui enlevèrent le loisir de cultiver son heureux talent ».<br/> | ||
Ses élégies se caractérisent par leur caractère tendre et doux dans le sillage de celles rédigées, par exemple, par Mme la comtesse de La Suze (Henriette de Coligny). L’élégie de la baronne d’Encausse primée en 1698 fait retentir une voix féminine, celle d’Aminte, amante malheureuse qui se livre à une « éternelle plainte » après la mort de celui qu’elle aime, Daphnis. La baronne d’Encausse réactive tout un héritage pastoral mais aussi élégiaque. Dans son élégie primée en 1699, elle renoue aussi avec des thèmes traditionnels du néo-pétrarquisme, celui de l’infidélité de la belle. En plus de ces élégies qui miment la sincérité d’un coeur passionné, elle aurait également composé un discours académique sur la modération de Louis XIV.<br/> | Ses élégies se caractérisent par leur caractère tendre et doux dans le sillage de celles rédigées, par exemple, par Mme la comtesse de La Suze (Henriette de Coligny). L’élégie de la baronne d’Encausse primée en 1698 fait retentir une voix féminine, celle d’Aminte, amante malheureuse qui se livre à une « éternelle plainte » après la mort de celui qu’elle aime, Daphnis. La baronne d’Encausse réactive tout un héritage pastoral mais aussi élégiaque. Dans son élégie primée en 1699, elle renoue aussi avec des thèmes traditionnels du néo-pétrarquisme, celui de l’infidélité de la belle. En plus de ces élégies qui miment la sincérité d’un coeur passionné, elle aurait également composé un discours académique sur la modération de Louis XIV.<br/> |
Version du 29 janvier 2025 à 10:11
Marie de Cadrels | ||
Titre(s) | baronne | |
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Conjoint(s) | le baron d’Encausse. | |
Dénomination(s) | Encausse-Bérat (Mme d’), baronne d’Encausse (Mme la), Cadreils Encausse (Mme de), Cadrels Marie (Mme de). | |
Biographie | ||
Date de naissance | ? | |
Date de décès | ? | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Sommaire
[masquer]Notice de Élise Legendre, 2025
Mme la baronne d’Encausse, née Marie de Cadrels (ou Cadreils), est une poétesse française, originaire de Toulouse, qui s’est distinguée en remportant des prix poétiques à la fin du XVIIe siècle. Elle semble appartenir à la petite noblesse gasconne, mais on ne sait rien de plus de sa biographie. Elle est notamment connue pour avoir écrit des élégies.
Marie, baronne d’Encausse, se présente pour la première fois au concours annuel des Jeux Floraux de Toulouse en 1696, mais ne remporte pas de prix. Cependant elle se distingue cette année-là avec une élégie jugée « tendre », perdant à une voix près face à l’abbé Abeille qui a composé, lui, une élégie pieuse. Puis, elle remporte le Souci d’argent, prix décerné à la meilleure élégie, idylle ou églogue, et ce, deux années de suite : en 1698, avec son élégie « Déjà l’Astre du jour au bout de sa carriere », aux côtés de Catherine Bernard qui remporte deux Amarantes pour ses odes ; en 1699, elle est à nouveau primée pour son élégie « Dans un sombre Bocage, où jamais le Soleil ».
On l’imagine proche des cercles littéraires du temps ; son nom apparaît d’ailleurs en 1701 dans le Mercure Galant : Guyonnet de Vertron, dans une « Ode à la gloire des femmes illustres », l’associe à celui d’autres poétesses alors en vogue (Catherine Bernard, Antoinette du Ligier de la Garde, Madeleine de Scudéry, Catherine Durand...), avec une allusion flatteuse à ses vers et à sa prose.
On ignore la date de son décès, on sait cependant grâce aux Mémoires d’Auguste Labouïsse-Rochefort que « divers procès, qu’elle fut obligée de soutenir, lui enlevèrent le loisir de cultiver son heureux talent ».
Ses élégies se caractérisent par leur caractère tendre et doux dans le sillage de celles rédigées, par exemple, par Mme la comtesse de La Suze (Henriette de Coligny). L’élégie de la baronne d’Encausse primée en 1698 fait retentir une voix féminine, celle d’Aminte, amante malheureuse qui se livre à une « éternelle plainte » après la mort de celui qu’elle aime, Daphnis. La baronne d’Encausse réactive tout un héritage pastoral mais aussi élégiaque. Dans son élégie primée en 1699, elle renoue aussi avec des thèmes traditionnels du néo-pétrarquisme, celui de l’infidélité de la belle. En plus de ces élégies qui miment la sincérité d’un coeur passionné, elle aurait également composé un discours académique sur la modération de Louis XIV.
Les élégies de Mme la baronne d’Encausse sont tombées dans l’oubli au cours du XIXe siècle. Seules sont parvenues jusqu’à nous celles publiées dans les différents recueils poétiques compilant les pièces qui se sont distinguées chaque année lors des jeux floraux de Toulouse.
Oeuvres
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1696.
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1698, p. 66-70.
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1699, p. 43-48.
Principales sources
- « Madame d’Encausse Berat de Toulouse. Voïés de ses Poësies dans le Trionfe du Souci remporté par M. de Sironis. » (Claude-Charles Guyonnet de Vertron, La nouvelle Pandore ou les femmes illustres du siècle de Louis Le Grand, Paris, Nicolas Le Clerc, 1703 [non paginé]).
- « Madame d’Encausse Berat de Thoulouse, dont nous avons plusieurs Piéces de Poësies dans le Triomphe du Souci, remporté Mr de Sironis. » (Mr. F***D***C***, Les Vertus du beau-sexe, La Haye, Jacques Van Den Kieboom, 1733, p. 298).
Choix bibliographique
- J. Dejean, Tender geographies: women and the origins of the novel in France, New-York, Columbia University Press, 1991, p. 207-208.
- A. Labouïsse-Rochefort, Trente ans de ma vie (de 1795 à 1826) ou Mémoires politiques et littéraires, tome VI, Toulouse, imprimerie d’Aug. De Labouïsse-Rochefort, hôtel de Castellane ; Paris, Poirée, 1846, p. 141-143.
- J. de Laporte, Histoire littéraire des femmes francoises, ou lettres historiques et critiques, tome III, Paris, Lacombe, 1769, p. 181.
- Fortunée Briquet, Dictionnaire historique littéraire et bibliographique des Françaises, Paris, chez Treuttel et Würtz, 1804, p.138.