Catherine Michelle Chauchat : Différence entre versions

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Catherine Michelle Chauchat naît à Paris, vraisemblablement entre 1735 et 1740, dans une famille aisée de marchands merciers. Elle est fille de Jacques Chauchat, marchand bourgeois de Paris et marguillier de la paroisse Saint-Merri, et de Marie Madeleine Chastelain, fille d’un marchand papetier. Par contrat du 18 février 1759, Catherine Michelle épouse, encore mineure, le libraire Nicolas Desaint (v. 1731-1771), originaire de Beauvais, venu travailler à Paris auprès de son oncle Jean Desaint (1689-1776), un grand libraire éditeur proche des milieux jansénistes, lequel transmet progressivement à son neveu la direction de ses affaires.<br/>
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Veuve avec trois enfants en 1771, Catherine Chauchat, d’abord secondée par un de ses beaux-frères, puis seule à partir de 1775, prend la succession de son mari. Elle poursuit la politique d’édition qu’il avait engagée, accordant une large place aux titres de droit et d’histoire et aux auteurs jansénistes. Sa librairie publie aussi des ouvrages savants tels le Cours d’architecture de Jacques-François Blondel, la Description des Arts et métiers de l’Académie royale des sciences, ou le Traité d'astronomie de Jérôme de La Lande.
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Dans sa boutique de la rue du Foin-Saint-Jacques (rue supprimée par le boulevard Saint-Germain), « la première porte cochère à droite en entrant par la rue S. Jacques », la veuve Desaint mène en parallèle, selon l’usage de son temps, les activités d’édition et le commerce de détail. On connaît malheureusement peu de choses de l’organisation matérielle et du fonctionnement pratique de son entreprise, mais ses livres de compte, qui ont été en partie conservés, témoignent de l’ampleur de son commerce et indiquent qu’elle fournissait des ouvrages à de nombreux libraires et correspondants à Paris, en France et à l’étranger. Elle diffusait aussi régulièrement des catalogues imprimés de son fonds.<br/>
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Une dimension marquante de la gestion de la veuve Desaint est l’énergie dont elle fait preuve pour défendre ses droits en justice. À de multiples reprises, elle engage des actions contre des libraires de province ou contre des auteurs qui lui contestent ses privilèges d’édition. Entre 1773 et 1783 elle est ainsi en procès avec les libraires Duplain, Buisson et Barret sur lesquels elle fait saisir, à Lyon, des livres contrefaits. Avec les auteurs, ses rapports se dégradent surtout après la promulgation des arrêts du Conseil d’État du 30 août 1777 réformant la durée des privilèges de librairie et donnant la possibilité aux écrivains de commercialiser eux-mêmes leurs ouvrages. Opposante déclarée à ces arrêts, la veuve Desaint est aux avant-postes de la contestation et se rend, avec trois autres veuves de libraires, le 27 octobre 1777, auprès du Garde des Sceaux résidant avec la cour à Fontainebleau pour demander leur abrogation. Elle entre aussi en conflit avec plusieurs auteurs, d’abord dès 1775 avec Joseph Nicolas Guyot, auteur du Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, puis, de 1777 à 1779, avec Alexis Jean Pierre Paucton auteur d’un traité de métrologie. Pendant dix ans, de 1778 à 1788, elle mène une véritable bataille en justice contre les héritiers du jurisconsulte Jean-Baptiste Denisart qui lui contestent la propriété de la Collection de Jurisprudence de cet auteur, un recueil représentant une véritable manne commerciale pour la maison Desaint. Au terme d’un procès fleuve et souvent incertain, Catherine Michelle Chauchat parvient à obtenir des décisions conformes à ses intérêts.<br/>
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Jusqu’à la veille de la Révolution, la veuve Desaint fait partie des plus riches libraires de la capitale, et de 1787 à 1789, elle est imposée au troisième rang de la capitation de sa communauté professionnelle. Mais la période révolutionnaire et la proclamation de la liberté d’imprimer inaugurent pour son établissement voué à l’exploitation de privilèges d’édition anciennement acquis, une période d’incertitude sur laquelle on dispose de très peu d’informations. On ne sait pas dans quelles conditions la veuve Desaint a fait face à la nouvelle situation. Tout au plus peut-on constater qu’elle est encore signalée à Paris en 1804 et que sa maison est, à cette époque, réputée spécialisée dans la librairie ancienne.
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La carrière exceptionnellement longue de Catherine Michelle Chauchat, la réussite économique de son entreprise et la pugnacité dont elle a fait preuve au cours des nombreux procès qu’elle a affrontés incitent à la ranger parmi les grands libraires parisiens de la fin du XVIIIe siècle.
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==Principales sources==
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* Archives de la librairie Desaint. Bibliothèque historique de la ville de Paris, Manuscrits : 2-MS-FG-00040 à 2-MS-FG-00047, 1765-1783.
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* Factums imprimés lors des procès contre Guyot, Paucton, Buisson et les héritiers Denisart. BnF Manuscrits : ms. fr. 22136, pièces 93 à 101 ; BnF Imprimés : 4° Fm 9467 et 9468 (factums dans le procès Guyot), 4° Fm 9469 (factum dans le procès Paucton).
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* Catalogue des livres qui se trouvent chez la veuve Desaint, libraire, rue du Foin, 1772, 55 p., 8° (BnF Imprimés : Delta 1155) ; 1774, 56 p., 8° (Q 8919) ; 1777, 50 p., 8° (Delta 1158) ; 1778, 51 p., 8° (Delta 1159) ; 1780, 48 p., 8° (Delta 1160) ; 1782, 47 p., 8° (Delta 1161) ; 1790, 47 p., 8° (Delta 1162).
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* Siméon-Prosper Hardy, Mes Loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), éd. P. Bastien, S. Juratic et D. Roche, Paris, Hermann, vol. V, 2014, p. 300, 505-509, 514 ; vol. VI, 2017, p. 113.
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==Choix bibliographique==
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* Roméo Arbour, ''Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870)'', Genève, Droz, 2003, p. 185-186.
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* Frédéric Barbier et Sabine Juratic, « Autopsie d'une famille : les Desaint », ''Revue française d'histoire du livre'', n°98-99, 1998, p. 189-198.
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* Sabine Juratic, « Les libraires parisiens et les bibliothèques au XVIIIe siècle », dans F. Barbier, A. De Pasquale (dir.), ''Un'istituzione dei Lumi : la biblioteca. Teoria, gestione e pratiche biblioteconnomiche nell'Europa dei Lumi'', Parme, Museo Bodoniano, 2013, p. 165-180.
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* Sabine Juratic, « Commerce et marchés du livre, vus de Paris, à l’époque moderne », dans D. Varry (dir.), ''50 ans d’histoire du livre : 1958-2008'', Villeurbanne, Presses de l’ENSSIB, 2014, p. 44-61.
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==Jugements==
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Les jugements portés sur Catherine Chauchat émanent surtout de ses adversaires dans les différents procès qu’elle a engagés. Il n’est dès lors guère surprenant qu’ils dressent d’elle des portraits à charge et assez stéréotypés, comme l’illustre l’extrait suivant:
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* « O Veuve Desaint, Veuve Desaint ! Si vous eussiez lu & médité le Livre divin que vous m’avez injustement saisi [L’Imitation de Jésus Christ], & que vous voulez faire indignement piloner, m’auriez-vous si cruellement persécuté ? Vous avez trompé les Juges de ce monde, tromperez-vous de même le Souverain Juge du Ciel & de la Terre ? Que lui répondrez-vous, lorsque vous entendrez sa voix redoutable qui vous dira : ”Catherine Chauchat, dont le cœur hypocrite cache le noir venin sous un air béat, tu as pu mériter mes faveurs & te rendre digne de ma gloire, par toutes les vertus que tu aurais dû recueillir dans ce Livre pieux, dont tu voulois empêcher la multiplicité. Mais tu t’es livrée au contraire à toutes les passions de ton âme avide. Ton avarice insatiable t’a rendue injuste, violente, implacable. Tu as, par tes subterfuges insidieux, trompé de sages magistrats, pour leur arracher des ordres violents contre tes confrères. Tu as soudoyé à grands frais de vils espions, pour les surprendre & les vexer. Tu as abandonné tes enfants, ta maison, pour aller persécuter à cent lieues de chez toi les innocentes victimes de ton ambition. Tu as, par tes intrigues, rendu une partie des Libraires de Paris coupables de tes déportemens. Tu as envoyé dans les villes des cohortes de satellites à tes gages, pour y tourmenter les Libraires, objets de ta haine. Tu leur as suscité des procès iniques & ruineux, d’après des saisies injustes & frauduleuses. Tu as surpris contr’eux des condamnations qu’ils ne méritoient pas […] Ton nom sera à jamais odieux chez tous les Libraires des Provinces que tu as désolés par tes rapines et tes vexations” ».(''Mémoire à consulter et consultation pour le sieur Buisson, Libraire, à Lyon, contre la dame Veuve Desaint'', Libraire, à Paris, [s. l.],  [s.d., 1777], 7 p., in-4° [p. 5-6).
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Version du 25 mars 2021 à 14:09

Catherine Michelle Chauchat
Conjoint(s) Nicolas Desaint
Dénomination(s) Veuve Desaint
Biographie
Date de naissance vers 1735
Date de décès 1807 ?
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Sabine Juratic,2020

Catherine Michelle Chauchat naît à Paris, vraisemblablement entre 1735 et 1740, dans une famille aisée de marchands merciers. Elle est fille de Jacques Chauchat, marchand bourgeois de Paris et marguillier de la paroisse Saint-Merri, et de Marie Madeleine Chastelain, fille d’un marchand papetier. Par contrat du 18 février 1759, Catherine Michelle épouse, encore mineure, le libraire Nicolas Desaint (v. 1731-1771), originaire de Beauvais, venu travailler à Paris auprès de son oncle Jean Desaint (1689-1776), un grand libraire éditeur proche des milieux jansénistes, lequel transmet progressivement à son neveu la direction de ses affaires.
Veuve avec trois enfants en 1771, Catherine Chauchat, d’abord secondée par un de ses beaux-frères, puis seule à partir de 1775, prend la succession de son mari. Elle poursuit la politique d’édition qu’il avait engagée, accordant une large place aux titres de droit et d’histoire et aux auteurs jansénistes. Sa librairie publie aussi des ouvrages savants tels le Cours d’architecture de Jacques-François Blondel, la Description des Arts et métiers de l’Académie royale des sciences, ou le Traité d'astronomie de Jérôme de La Lande. Dans sa boutique de la rue du Foin-Saint-Jacques (rue supprimée par le boulevard Saint-Germain), « la première porte cochère à droite en entrant par la rue S. Jacques », la veuve Desaint mène en parallèle, selon l’usage de son temps, les activités d’édition et le commerce de détail. On connaît malheureusement peu de choses de l’organisation matérielle et du fonctionnement pratique de son entreprise, mais ses livres de compte, qui ont été en partie conservés, témoignent de l’ampleur de son commerce et indiquent qu’elle fournissait des ouvrages à de nombreux libraires et correspondants à Paris, en France et à l’étranger. Elle diffusait aussi régulièrement des catalogues imprimés de son fonds.
Une dimension marquante de la gestion de la veuve Desaint est l’énergie dont elle fait preuve pour défendre ses droits en justice. À de multiples reprises, elle engage des actions contre des libraires de province ou contre des auteurs qui lui contestent ses privilèges d’édition. Entre 1773 et 1783 elle est ainsi en procès avec les libraires Duplain, Buisson et Barret sur lesquels elle fait saisir, à Lyon, des livres contrefaits. Avec les auteurs, ses rapports se dégradent surtout après la promulgation des arrêts du Conseil d’État du 30 août 1777 réformant la durée des privilèges de librairie et donnant la possibilité aux écrivains de commercialiser eux-mêmes leurs ouvrages. Opposante déclarée à ces arrêts, la veuve Desaint est aux avant-postes de la contestation et se rend, avec trois autres veuves de libraires, le 27 octobre 1777, auprès du Garde des Sceaux résidant avec la cour à Fontainebleau pour demander leur abrogation. Elle entre aussi en conflit avec plusieurs auteurs, d’abord dès 1775 avec Joseph Nicolas Guyot, auteur du Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, puis, de 1777 à 1779, avec Alexis Jean Pierre Paucton auteur d’un traité de métrologie. Pendant dix ans, de 1778 à 1788, elle mène une véritable bataille en justice contre les héritiers du jurisconsulte Jean-Baptiste Denisart qui lui contestent la propriété de la Collection de Jurisprudence de cet auteur, un recueil représentant une véritable manne commerciale pour la maison Desaint. Au terme d’un procès fleuve et souvent incertain, Catherine Michelle Chauchat parvient à obtenir des décisions conformes à ses intérêts.
Jusqu’à la veille de la Révolution, la veuve Desaint fait partie des plus riches libraires de la capitale, et de 1787 à 1789, elle est imposée au troisième rang de la capitation de sa communauté professionnelle. Mais la période révolutionnaire et la proclamation de la liberté d’imprimer inaugurent pour son établissement voué à l’exploitation de privilèges d’édition anciennement acquis, une période d’incertitude sur laquelle on dispose de très peu d’informations. On ne sait pas dans quelles conditions la veuve Desaint a fait face à la nouvelle situation. Tout au plus peut-on constater qu’elle est encore signalée à Paris en 1804 et que sa maison est, à cette époque, réputée spécialisée dans la librairie ancienne. La carrière exceptionnellement longue de Catherine Michelle Chauchat, la réussite économique de son entreprise et la pugnacité dont elle a fait preuve au cours des nombreux procès qu’elle a affrontés incitent à la ranger parmi les grands libraires parisiens de la fin du XVIIIe siècle.

Principales sources

  • Archives de la librairie Desaint. Bibliothèque historique de la ville de Paris, Manuscrits : 2-MS-FG-00040 à 2-MS-FG-00047, 1765-1783.
  • Factums imprimés lors des procès contre Guyot, Paucton, Buisson et les héritiers Denisart. BnF Manuscrits : ms. fr. 22136, pièces 93 à 101 ; BnF Imprimés : 4° Fm 9467 et 9468 (factums dans le procès Guyot), 4° Fm 9469 (factum dans le procès Paucton).
  • Catalogue des livres qui se trouvent chez la veuve Desaint, libraire, rue du Foin, 1772, 55 p., 8° (BnF Imprimés : Delta 1155) ; 1774, 56 p., 8° (Q 8919) ; 1777, 50 p., 8° (Delta 1158) ; 1778, 51 p., 8° (Delta 1159) ; 1780, 48 p., 8° (Delta 1160) ; 1782, 47 p., 8° (Delta 1161) ; 1790, 47 p., 8° (Delta 1162).
  • Siméon-Prosper Hardy, Mes Loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), éd. P. Bastien, S. Juratic et D. Roche, Paris, Hermann, vol. V, 2014, p. 300, 505-509, 514 ; vol. VI, 2017, p. 113.

Choix bibliographique

  • Roméo Arbour, Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, Droz, 2003, p. 185-186.
  • Frédéric Barbier et Sabine Juratic, « Autopsie d'une famille : les Desaint », Revue française d'histoire du livre, n°98-99, 1998, p. 189-198.
  • Sabine Juratic, « Les libraires parisiens et les bibliothèques au XVIIIe siècle », dans F. Barbier, A. De Pasquale (dir.), Un'istituzione dei Lumi : la biblioteca. Teoria, gestione e pratiche biblioteconnomiche nell'Europa dei Lumi, Parme, Museo Bodoniano, 2013, p. 165-180.
  • Sabine Juratic, « Commerce et marchés du livre, vus de Paris, à l’époque moderne », dans D. Varry (dir.), 50 ans d’histoire du livre : 1958-2008, Villeurbanne, Presses de l’ENSSIB, 2014, p. 44-61.

Jugements

Les jugements portés sur Catherine Chauchat émanent surtout de ses adversaires dans les différents procès qu’elle a engagés. Il n’est dès lors guère surprenant qu’ils dressent d’elle des portraits à charge et assez stéréotypés, comme l’illustre l’extrait suivant:

  • « O Veuve Desaint, Veuve Desaint ! Si vous eussiez lu & médité le Livre divin que vous m’avez injustement saisi [L’Imitation de Jésus Christ], & que vous voulez faire indignement piloner, m’auriez-vous si cruellement persécuté ? Vous avez trompé les Juges de ce monde, tromperez-vous de même le Souverain Juge du Ciel & de la Terre ? Que lui répondrez-vous, lorsque vous entendrez sa voix redoutable qui vous dira : ”Catherine Chauchat, dont le cœur hypocrite cache le noir venin sous un air béat, tu as pu mériter mes faveurs & te rendre digne de ma gloire, par toutes les vertus que tu aurais dû recueillir dans ce Livre pieux, dont tu voulois empêcher la multiplicité. Mais tu t’es livrée au contraire à toutes les passions de ton âme avide. Ton avarice insatiable t’a rendue injuste, violente, implacable. Tu as, par tes subterfuges insidieux, trompé de sages magistrats, pour leur arracher des ordres violents contre tes confrères. Tu as soudoyé à grands frais de vils espions, pour les surprendre & les vexer. Tu as abandonné tes enfants, ta maison, pour aller persécuter à cent lieues de chez toi les innocentes victimes de ton ambition. Tu as, par tes intrigues, rendu une partie des Libraires de Paris coupables de tes déportemens. Tu as envoyé dans les villes des cohortes de satellites à tes gages, pour y tourmenter les Libraires, objets de ta haine. Tu leur as suscité des procès iniques & ruineux, d’après des saisies injustes & frauduleuses. Tu as surpris contr’eux des condamnations qu’ils ne méritoient pas […] Ton nom sera à jamais odieux chez tous les Libraires des Provinces que tu as désolés par tes rapines et tes vexations” ».(Mémoire à consulter et consultation pour le sieur Buisson, Libraire, à Lyon, contre la dame Veuve Desaint, Libraire, à Paris, [s. l.], [s.d., 1777], 7 p., in-4° [p. 5-6).
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