Stéphanie-Félicité Ducrest de Saint-Aubin : Différence entre versions
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+ | Félicité Ducrest naît le 25 janvier 1746 en Bourgogne de parents de noblesse d’épée, qui s’établissent dans la Loire, à Saint-Aubin. En dépit d’une éducation négligée, l’enfant écrit, joue de la harpe et triomphe dans les spectacles de société organisés par sa mère, Mme de Saint-Aubin, elle-même romancière. Son père, fait prisonnier par les Anglais à son retour de Saint-Domingue où il espérait refaire fortune, fait la connaissance du comte de Genlis, qui épouse Félicité, sans dot, en 1763. Mme de Genlis, ainsi promue sur le plan social, conquiert les faveurs de sa belle-famille et de l’aristocratie grâce à ses talents de société. Soutenue par sa tante, Mme de Montesson, avec qui elle se brouillera ultérieurement, elle entre au Palais Royal comme dame de compagnie de la duchesse de Chartres en 1772. Elle devient la maîtresse du duc, futur Philippe-Égalité, sur qui elle exerce une influence considérable. À partir de 1776, elle commence à écrire ses pièces de théâtre d’éducation qu’elle joue avec ses deux filles, puis les publie avec succès. Nommée «gouverneur» des enfants d’Orléans (dont le futur Louis-Philippe), elle exerce sa mission avec passion pendant huit ans et écrit nombre d’ouvrages pédagogiques, qui idéalisent ses propres pratiques, comme ''Adèle et Théodore'' (l’Académie française lui préférera les ''Conversations d'Émilie'' de Mme d'Épinay pour le prix Montyon 1782) et ''Les Veillées du château''. Mme de Genlis préconise un enseignement intellectuel poussé, mais gradué, pratique, vivant et moral. ''La Religion comme l’unique base du bonheur...'' inaugure sa longue guerre avec les philosophes (Voltaire, d’Alembert, Fontenelle, Marmontel, La Harpe, Condorcet...). Un fauteuil d’académicienne lui est offert si elle renonce à un manifeste contre les Encyclopédistes. Elle préfère renoncer à l’Académie. Proche des cercles orléanistes, elle prône pourtant un certain nombre de réformes, comme le montrent ses différents ''Discours'' des années 1790-1791, et pousse le jeune Louis-Philippe vers l’action politique, ce qu’elle niera par la suite. Émigrée en Hollande, puis en Allemagne (Hambourg, Silk, Berlin), elle compose des romans inspirés par l’actualité (''Les Chevaliers du cygne'', ''Les Petits émigrés''). De retour en France en 1800, elle collabore pendant quatre ans au ''Mercure'' et à la ''Bibliothèque des romans'', pour laquelle elle rédige des nouvelles: ''Mademoiselle de Clermont'' remporte un immense succès. Elle cultive tous les genres littéraires, notamment le roman historique (''La Duchesse de La Vallière''). En 1802, le Premier Consul lui octroie une pension et un appartement à l’Arsenal, où elle rouvre un salon. Elle ne cesse de drainer admirateurs (Gluck, Buffon) et opposants (Mme de Staël, Ameilhon, conservateur de l’Arsenal, Suard et Auger, collaborateurs de ''La Biographie universelle'' de Michaud, qu’elle critique ouvertement). Ralliée à la Restauration, elle poursuit une carrière littéraire sous le signe du conservatisme moral, du didactisme et de l’autobiographie avec ses ''Mémoires''. Elle se fait en outre éditrice des auteurs qu’elle aime comme de ceux dont elle se défie (Voltaire, Rousseau). Elle meurt paisiblement le 31 décembre 1830. Selon la volonté du roi Louis-Philippe, elle reçoit des obsèques solennelles le 4 janvier 1831. | ||
Mme de Genlis s’est saisie de tous les genres et de toutes les modes. Créatrice d’un nouveau théâtre d’éducation, elle a annexé le roman épistolaire et son récit-cadre. Ses romans et nouvelles historiques témoignent de son attirance pour le XVIIe siècle, le roman gothique et le fantastique. Ses opinions politiques, religieuses et morales s’expriment à travers ses essais (dont certains portent sur les femmes) et ses ''Mémoires''. Son théâtre, ses nouvelles historiques et ses premiers romans ont été des best-sellers, mais ses prises de position contre les philosophes, les journalistes et certains de ses confrères lui ont aliéné une partie des suffrages. Ses ''Mémoires'', en revanche, l’ont remise sur le devant de la scène. Le XIXe siècle a surtout salué en elle la pionnière de la littérature de jeunesse. Sa morale chrétienne sécularisée et sa relative absence de préjugés nobiliaires expliquent qu’elle ait été lue par la noblesse et la bourgeoisie de ce temps, alors que les écrivains ne voyaient en elle que moralisme et didactisme. Il a fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que des travaux importants paraissent, guidés par l’intérêt pour les ''minores'', l’histoire des mentalités, l’accès des femmes au savoir et le statut de l’écrivaine au tournant des Lumières. | Mme de Genlis s’est saisie de tous les genres et de toutes les modes. Créatrice d’un nouveau théâtre d’éducation, elle a annexé le roman épistolaire et son récit-cadre. Ses romans et nouvelles historiques témoignent de son attirance pour le XVIIe siècle, le roman gothique et le fantastique. Ses opinions politiques, religieuses et morales s’expriment à travers ses essais (dont certains portent sur les femmes) et ses ''Mémoires''. Son théâtre, ses nouvelles historiques et ses premiers romans ont été des best-sellers, mais ses prises de position contre les philosophes, les journalistes et certains de ses confrères lui ont aliéné une partie des suffrages. Ses ''Mémoires'', en revanche, l’ont remise sur le devant de la scène. Le XIXe siècle a surtout salué en elle la pionnière de la littérature de jeunesse. Sa morale chrétienne sécularisée et sa relative absence de préjugés nobiliaires expliquent qu’elle ait été lue par la noblesse et la bourgeoisie de ce temps, alors que les écrivains ne voyaient en elle que moralisme et didactisme. Il a fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que des travaux importants paraissent, guidés par l’intérêt pour les ''minores'', l’histoire des mentalités, l’accès des femmes au savoir et le statut de l’écrivaine au tournant des Lumières. | ||
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- Nikliborc, Anna, ''L’OEuvre de Madame de Genlis'', Wroclaw, Wydawnictwa Uniwersytetu Wroclawskiego, «Romanica Wratislaviensia», 4, «Acta universitatis Wratislaviensis», 96, 1969. | - Nikliborc, Anna, ''L’OEuvre de Madame de Genlis'', Wroclaw, Wydawnictwa Uniwersytetu Wroclawskiego, «Romanica Wratislaviensia», 4, «Acta universitatis Wratislaviensis», 96, 1969. | ||
− | + | - Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle, ''Madame de Genlis'', Paris/Rome, Memini, «Bibliographica. Bibliographie des écrivains français», 6, 1996. | |
- Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle, ''Madame de Genlis et le théâtre d’éducation au XVIIIe siècle'', ''Studies on Voltaire and the Eighteenth Century'', 350, 1997. | - Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle, ''Madame de Genlis et le théâtre d’éducation au XVIIIe siècle'', ''Studies on Voltaire and the Eighteenth Century'', 350, 1997. | ||
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- 1779 : François Séraphin Delpech, ''Madame de Genlis'' (lithographie), Paris, Archives du Musée Carnavalet (Inv. NS4.1.3) -- ''Iconographie des Contemporains depuis 1789 jusqu'à 1829'', t.I, Paris, Delpech, 1833 -- [http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/auteures/genl.htm http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/auteures/genl.htm] | - 1779 : François Séraphin Delpech, ''Madame de Genlis'' (lithographie), Paris, Archives du Musée Carnavalet (Inv. NS4.1.3) -- ''Iconographie des Contemporains depuis 1789 jusqu'à 1829'', t.I, Paris, Delpech, 1833 -- [http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/auteures/genl.htm http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/auteures/genl.htm] | ||
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- «Sur les femmes auteurs, Mme de Genlis revient à deux reprises pour les défendre: d’abord dans ''De l’influence des femmes sur la littérature française comme protectrices des lettres et comme auteurs'' (1811), ensuite dans ses ''Mémoires'' (1825) [...]. Elle insiste alors sur l’inégalité de traitement réservé aux hommes et aux femmes dans ce domaine, fait l’éloge de la littérature féminine (elle salue notamment les romans de Mmes de Staël, Cottin, Riccoboni et de Souza, ses contemporaines), plaide pour l’éducation des jeunes filles, imagine enfin une société dans laquelle les femmes pourraient avoir un rôle d’auteurs et même de critiques littéraires, si tel était leur bon plaisir. Voilà une autre révolution en marche à laquelle la vieille ennemie des philosophes, injustement oubliée aujourd’hui, a cette fois généreusement participé.» (Martine Reid, «Présentation», dans Mme de Genlis, ''La Femme auteur'', Paris, Gallimard, «Folio», 2007, p.12-13) | - «Sur les femmes auteurs, Mme de Genlis revient à deux reprises pour les défendre: d’abord dans ''De l’influence des femmes sur la littérature française comme protectrices des lettres et comme auteurs'' (1811), ensuite dans ses ''Mémoires'' (1825) [...]. Elle insiste alors sur l’inégalité de traitement réservé aux hommes et aux femmes dans ce domaine, fait l’éloge de la littérature féminine (elle salue notamment les romans de Mmes de Staël, Cottin, Riccoboni et de Souza, ses contemporaines), plaide pour l’éducation des jeunes filles, imagine enfin une société dans laquelle les femmes pourraient avoir un rôle d’auteurs et même de critiques littéraires, si tel était leur bon plaisir. Voilà une autre révolution en marche à laquelle la vieille ennemie des philosophes, injustement oubliée aujourd’hui, a cette fois généreusement participé.» (Martine Reid, «Présentation», dans Mme de Genlis, ''La Femme auteur'', Paris, Gallimard, «Folio», 2007, p.12-13) | ||
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Version actuelle en date du 12 juin 2019 à 09:22
Stéphanie-Félicité Ducrest de Saint-Aubin | ||
Titre(s) | Comtesse de Genlis Marquise de Sillery | |
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Conjoint(s) | Charles-Alexis Brûlart, comte de Genlis | |
Dénomination(s) | Madame de Genlis | |
Biographie | ||
Date de naissance | 1746 | |
Date de décès | 1830 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804) | ||
Dictionnaire Charles de Mouhy (1780) |
Sommaire
Notice de Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, 2004
Félicité Ducrest naît le 25 janvier 1746 en Bourgogne de parents de noblesse d’épée, qui s’établissent dans la Loire, à Saint-Aubin. En dépit d’une éducation négligée, l’enfant écrit, joue de la harpe et triomphe dans les spectacles de société organisés par sa mère, Mme de Saint-Aubin, elle-même romancière. Son père, fait prisonnier par les Anglais à son retour de Saint-Domingue où il espérait refaire fortune, fait la connaissance du comte de Genlis, qui épouse Félicité, sans dot, en 1763. Mme de Genlis, ainsi promue sur le plan social, conquiert les faveurs de sa belle-famille et de l’aristocratie grâce à ses talents de société. Soutenue par sa tante, Mme de Montesson, avec qui elle se brouillera ultérieurement, elle entre au Palais Royal comme dame de compagnie de la duchesse de Chartres en 1772. Elle devient la maîtresse du duc, futur Philippe-Égalité, sur qui elle exerce une influence considérable. À partir de 1776, elle commence à écrire ses pièces de théâtre d’éducation qu’elle joue avec ses deux filles, puis les publie avec succès. Nommée «gouverneur» des enfants d’Orléans (dont le futur Louis-Philippe), elle exerce sa mission avec passion pendant huit ans et écrit nombre d’ouvrages pédagogiques, qui idéalisent ses propres pratiques, comme Adèle et Théodore (l’Académie française lui préférera les Conversations d'Émilie de Mme d'Épinay pour le prix Montyon 1782) et Les Veillées du château. Mme de Genlis préconise un enseignement intellectuel poussé, mais gradué, pratique, vivant et moral. La Religion comme l’unique base du bonheur... inaugure sa longue guerre avec les philosophes (Voltaire, d’Alembert, Fontenelle, Marmontel, La Harpe, Condorcet...). Un fauteuil d’académicienne lui est offert si elle renonce à un manifeste contre les Encyclopédistes. Elle préfère renoncer à l’Académie. Proche des cercles orléanistes, elle prône pourtant un certain nombre de réformes, comme le montrent ses différents Discours des années 1790-1791, et pousse le jeune Louis-Philippe vers l’action politique, ce qu’elle niera par la suite. Émigrée en Hollande, puis en Allemagne (Hambourg, Silk, Berlin), elle compose des romans inspirés par l’actualité (Les Chevaliers du cygne, Les Petits émigrés). De retour en France en 1800, elle collabore pendant quatre ans au Mercure et à la Bibliothèque des romans, pour laquelle elle rédige des nouvelles: Mademoiselle de Clermont remporte un immense succès. Elle cultive tous les genres littéraires, notamment le roman historique (La Duchesse de La Vallière). En 1802, le Premier Consul lui octroie une pension et un appartement à l’Arsenal, où elle rouvre un salon. Elle ne cesse de drainer admirateurs (Gluck, Buffon) et opposants (Mme de Staël, Ameilhon, conservateur de l’Arsenal, Suard et Auger, collaborateurs de La Biographie universelle de Michaud, qu’elle critique ouvertement). Ralliée à la Restauration, elle poursuit une carrière littéraire sous le signe du conservatisme moral, du didactisme et de l’autobiographie avec ses Mémoires. Elle se fait en outre éditrice des auteurs qu’elle aime comme de ceux dont elle se défie (Voltaire, Rousseau). Elle meurt paisiblement le 31 décembre 1830. Selon la volonté du roi Louis-Philippe, elle reçoit des obsèques solennelles le 4 janvier 1831.
Mme de Genlis s’est saisie de tous les genres et de toutes les modes. Créatrice d’un nouveau théâtre d’éducation, elle a annexé le roman épistolaire et son récit-cadre. Ses romans et nouvelles historiques témoignent de son attirance pour le XVIIe siècle, le roman gothique et le fantastique. Ses opinions politiques, religieuses et morales s’expriment à travers ses essais (dont certains portent sur les femmes) et ses Mémoires. Son théâtre, ses nouvelles historiques et ses premiers romans ont été des best-sellers, mais ses prises de position contre les philosophes, les journalistes et certains de ses confrères lui ont aliéné une partie des suffrages. Ses Mémoires, en revanche, l’ont remise sur le devant de la scène. Le XIXe siècle a surtout salué en elle la pionnière de la littérature de jeunesse. Sa morale chrétienne sécularisée et sa relative absence de préjugés nobiliaires expliquent qu’elle ait été lue par la noblesse et la bourgeoisie de ce temps, alors que les écrivains ne voyaient en elle que moralisme et didactisme. Il a fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que des travaux importants paraissent, guidés par l’intérêt pour les minores, l’histoire des mentalités, l’accès des femmes au savoir et le statut de l’écrivaine au tournant des Lumières.
Oeuvres
- 1779-1780 : Théâtre à l’usage des jeunes personnes, Paris, M. Lambert et F.-J. Baudouin, 4 vol. -- L’Enfant gâté, dans Théâtre du XVIIIe siècle, éd. Jacques Truchet, t.II, Paris, Gallimard, «La Pléiade», 1974 -- La Belle et la bête: quatre métamorphoses (1742-1779), éd. Sophie Allera et Denis Reynaud, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, «Textes et Contre-textes», 2, 2002.
- 1781 : Annales de la vertu ou cours d’histoire à l’usage des jeunes personnes par l’auteur du théâtre d’éducation, Paris, M. Lambert et F.-J. Baudouin, 2 vol.
- 1782 : Adèle et Théodore ou Lettres sur l’éducation contenant tous les principes relatifs aux trois plans d’éducation des princes, des jeunes personnes et des hommes, Paris, M. Lambert et F.-J. Baudouin, 3 vol.
- 1782 : Essai sur l’éducation des hommes et particulièrement des princes pour servir de supplément aux Lettres sur l’éducation, Amsterdam/Paris, Guillot.
- 1782 : Les Veillées du château ou Cours de morale à l’usage des enfants par l’auteur d’Adèle et Théodore, Paris, M. Lambert et F.-J. Baudouin, 4 vol.
- 1783? : Les Jeux champêtres des enfants et de l’île aux monstres, conte de fées pour faire suite aux Veillées du château, Paris, A. Marc, sd.
- 1784 : Le Club des dames ou le retour de Descartes, comédie en un acte et en prose, Paris, au Bureau de la Bibliothèque des romans.
- 1785 : Théâtre à l’usage des jeunes personnes, Paris, M. Lambert, 7 vol.
- 1787 : La Religion considérée comme l’unique base du bonheur et de la véritable philosophie, Paris, Impr. polytype.
- 1790 : Discours sur l’éducation de M. le Dauphin et sur l’adoption par Mme de Brulart, ci-devant Mme de Sillery, Paris, Onfroy.
- 1790 : Discours sur la suppression des couvents de religieuses et sur l’éducation publique des femmes, Paris, Onfroy.
- 1791 : Discours sur l’éducation publique du peuple, Paris, Onfroy.
- 1791 : Discours sur le luxe et l’hospitalité, considérés sous leur rapport avec les moeurs et l’éducation nationale, Paris, Onfroy.
- 1791 : Leçons d’une gouvernante à ses élèves ou fragments d’un journal qui a été fait pour l’éducation des enfants de monsieur d’Orléans par madame de Sillery-Brulart, Paris, Onfroy, 2 vol.
- 1795 : Les Chevaliers du cygne ou la cour de Charlemagne, contes pour servir de suite aux Veillées du château et dont tous les traits qui peuvent faire allusion à la Révolution française sont tirés de l’histoire, Paris, Lemierre, 3 vol.
- 1796 : Précis sur la conduite de Mme de Genlis, depuis la Révolution, suivi d’une lettre à M. de Chartres et de réflexions sur la critique, Hambourg, B.G. Hoffman (republié en 1828 sous le titre Etrennes politiques pour 1828; Lettre au duc d’Orléans par Mme la comtesse de Genlis, son institutrice, ou Profession de foi politique en harmonie avec ses actions depuis plus de trente ans en réponse aux pamphlets passés, présents et futurs, Paris, E. Babeuf).
- 1796 : Epître à l’asile que j’aurai, suivie de deux fables, du Chant d’une jeune sauvage, de l’Epître à Henriette Sercey et des réflexions d’un ami des talents et des arts, Hambourg, P.F. Fauche.
- 1798 : Les Petits émigrés ou Correspondance de quelques enfants, Paris, Onfroy, 2 vol.
- 1798 : Les Voeux téméraires, Hambourg, P. Chateauneuf, 3 vol.
- 1799 : Manuel du voyageur ou Recueil de dialogues, de lettres, etc. suivi d’un itinéraire raisonné à l’usage des Français en Allemagne et des Allemands en France avec la traduction allemande par S.H. Catel, Berlin, F.T. de Lagarde.
- 1800 : Le Voyageur par Mme de Genlis, ouvrage utile à la jeunesse et aux étrangers, Berlin, J. F. de La Garde.
- 1800 : Les Mères rivales ou la calomnie, Berlin, F.T. de La Garde, 4 vol.
- 1801 : Nouvelles heures à l’usage des enfants depuis l’âge de cinq ans jusqu’à douze, Paris, Maradan.
- 1801 : Le Petit La Bruyère, ou Caractères et moeurs des enfants de ce siècle, ouvrage fait pour la jeunesse, suivi d’une seconde partie contenant un recueil de pensées diverses offert à la jeunesse. Nouvelle édition, Paris, Maradan (réédité sans changement jusqu’en 1824).
- 1801 : Projet d’une école rurale pour l’éducation des filles, par Mme Degenlis, Paris, Maradan.
- 1801 : Herbier moral, ou Recueil de fables nouvelles et autres poésies fugitives, Paris, Moutardier.
-1801 : Nouvelle méthode d’enseignement pour la première enfance, Paris, Maradan.
- 1801-1802? : Six nouvelles morales et religieuses, Paris, L. Janet, sd.
- 1802 : Mademoiselle de Clermont, nouvelle historique, Paris, Maradan -- dans Romans de femmes du XVIIIe siècle, éd. Raymond Trousson, Paris, R. Laffont, 1996, p.783-816.
- 1802 : Nouveaux conte moraux et nouvelles historiques, Paris, Maradan, 3 vol.
- 1804 : L’Épouse impertinente par air, suivie du Dialogue entre deux hommes de lettres, Le Mari corrupteur, La Femme philosophe, Paris, Maradan.
- 1804 : Les souvenirs de Félicie L***, Paris, Maradan.
- 1804 : La Duchesse de La Vallière, Paris, Maradan, 2 vol. -- Paris, Librairie Fontaine, 1983.
- 1804 : Réflexions sur la miséricorde de Dieu par Mme de La Vallière, suivies de quelques lettres de la même et précédées de sa vie pénitente écrite par Mme de Genlis, Paris, Maradan.
- 1805 : Le Comte de Corke surnommé le Grand ou La Séduction sans artifice suivie de six nouvelles, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1805 : L’Etude du coeur humain, suivie des Cinq premières semaines d’un journal écrit sur les Pyrénées, Paris, Maradan.
- 1805 : Les Monuments religieux, ou Description critique et détaillée des monuments religieux, tableaux et statues [...] églises [...] tombeaux et monastères [...] qui se trouvent maintenant en Europe et dans les autres parties du monde, Paris, Maradan.
- 1806 : Alphonsine ou la tendresse maternelle, Paris, H. Nicolle, 3 vol.
- 1806 : Madame de Maintenon pour servir de suite à l’histoire de Mlle de La Vallière, Paris, Maradan.
- 1807 : Suite des souvenirs de Félicie L***, Paris, Maradan.
- 1807 : Le Château de Coppet en 1807, nouvelle historique, ouvrage posthume de Mme la comtesse de Genlis, édition établie par Georgette Ducrest, dans Paris en Province et la province à Paris, t.III, Paris, Ladvocat, 1831.
- 1808 : Sinclair ou la victime des sciences et des arts, nouvelle, Paris, Maradan.
- 1808 : Bélisaire, Paris, Maradan.
- 1808 : Le Siège de la Rochelle ou Le Malheur et la conscience, Paris, H. Nicolle, 2 vol.
- 1808 : Alphonse ou le fils naturel, Paris, Maradan.
- 1810 : La Botanique historique et littéraire [...] suivie d’une nouvelle intitulée Les Fleurs et les artistes, Paris, Maradan.
- 1810 : Arabesques mythologiques ou Les Attributs de toutes les divinités de la fable en 54 planches gravées d’après les dessins coloriés de Mme de Genlis. Le texte contenant l’histoire des faux dieux, de leur culte, le détail des cérémonies religieuses, etc. précédé d’un discours sur la mythologie en général et particulièrement sur l’influence que dut avoir le paganisme sur le caractère, les moeurs et la littérature des anciens Grecs et des Romains, Paris, Charles Barrois, 2 vol.
- 1810 : Maison rustique, pour servir à l’éducation de la jeunesse, ou Retour en France d’une famille émigrée, Paris, Onfroy, 3 vol. -- Paris, Mémoire en marge, 1994.
- 1811 : De l’Influence des femmes sur la littérature française, comme protectrices des lettres et comme auteurs, ou Précis de l’histoire des femmes françaises les plus célèbres, Paris, Maradan.
- 1811 : Observations critiques pour servir à l’histoire de la littérature du XIXe siècle, ou Réponse de Mme de Genlis à M.T. et NI., etc., sur les critiques de son dernier ouvrage intitulé: «De L’Influence des femmes sur la littérature française [...]», Paris, Maradan.
- 1811 : Examen critique de l’ouvrage intitulé Biographie universelle ouvrage entièrement neuf, etc., Paris, Maradan, 2 vol.
- 1811 : Nouvelle Méthode pour apprendre à jouer de la harpe, Genève, Minkoff Reprint, 1974 (reproduction de l’édition de Paris, Mme Duhan, 1811).
- 1812 : Les Bergères de Madian, ou la jeunesse de Moïse, poème en prose en six chants, Paris, Galignani.
- 1812 : Les Caractères de La Bruyère, avec de nouvelles notes critiques, précédées d’une notice historique sur La Bruyère, pour servir à l’éducation de la jeunesse, édition établie par madame de Genlis, Paris, Impr. d’Imbert et A. Eymery.
- 1813 : Mademoiselle de La Fayette ou Le Siècle de Louis XIV, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1813 : La Feuille du monde ou le Journal imaginaire, Paris, Alexis Aymery.
- 1814 : Essai sur le sublime, poème en trois chants, suivi de poésies diverses, édition établie par Mme de Genlis, Paris, Michaud frères et Maradan.
- 1815 : Histoire de Henri le Grand, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1815-1816 : Les Dimanches, petit journal récréatif à l’usage de la jeunesse des deux sexes 1815; Les Dimanches, Journal de la jeunesse 1816; Journal de la jeunesse ci-devant Des Dimanches rédigé par la comtesse de Genlis 1816, édition établie par Mme de Genlis, Paris, Au bureau rue de l’Université.
- 1816 : Jeanne de France, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1816 : Les Battuécas, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1817 : Zuma ou la découverte du quinquina, La Belle Paule, Zénéide, Les Roseaux du Tibre, Paris, Maradan.
- 1817 : Abrégé des Mémoires ou Journal de Dangeau, extrait du manuscrit original, contenant beaucoup de particularités et d’anecdotes sur Louis XIV, sa cour, avec des notes historiques et critiques et un abrégé de l’Histoire de la Régence, édition établie par madame de Genlis, Paris/Londres/Strasbourg, Treuttel et Würtz, 4 vol.
- 1817 : Les Tableaux de M. le comte de Forbin ou la mort de Pline l’Ancien (contient deux nouvelles: La Mort de Pline l’Ancien et Inès de Castro) -- Inès de Castro, Toulouse, Éditions Ombres, 1995.
- 1818 : Voyages poétiques d’Eugène et d’Antonine, Paris, Maradan.
- 1818 : Dictionnaire critique et raisonné des étiquettes de la Cour, des usages du monde, des amusements, des modes, des moeurs, etc. des Français, depuis la mort de Louis XIII jusqu’à nos jours; contenant le tableau de la Cour, de la société et de la littérature du XVIIIe siècle ou l’Esprit des étiquettes et des usages anciens comparés aux modernes, Paris, P. Mongié, 2 vol. -- De l’Esprit des étiquettes, Paris, Mercure de France, 1996.
- 1819 : Pétrarque et Laure, Paris, l’éditeur, 2 vol.
- 1819-1820? : Almanach de la jeunesse en vers et en prose, Paris, l’éditeur, sd.
- 1820 : Catéchisme critique et moral par M. l’abbé Flexier de Réval, Nouvelle édition avec une préface, des notes de Mad. la Ctesse de Genlis et un discours préliminaire par M. Grégoire de Nantes, édition établie par madame de Genlis, Paris, chez l’éditeur des oeuvres de madame de Genlis, 2 vol.
- 1820 : Emile ou de l’Education par J.-J. Rousseau. Nouvelle édition à l’usage de la jeunesse avec des retranchements, des notes et une préface, édition établie par madame de Genlis, Paris, chez l’éditeur des oeuvres de madame de Genlis, 3 vol.
- 1820 : Le Siècle de Louis XIV par Voltaire, nouvelle édition avec des retranchements, des notes et une préface [...] édition établie par madame de Genlis, Paris, chez l’éditeur des oeuvres de madame de Genlis, 3 vol.
- 1820 : L’Intrépide, édition établie par madame de Genlis, Paris, chez l’éditeur des oeuvres de madame de Genlis.
- 1821 : Palmyre et Flaminie ou le secret, Paris, Maradan, 2 vol.
- 1821 : Prières ou Manuel de piété. Nouvelle édition, Paris, Maradan.
- 1822 : Les Dîners du baron d’Holbach dans lesquels se trouvent rassemblés sous leurs noms une partie des gens de la cour et des littérateurs les plus remarquables du 18e siècle, Paris, C.J. Trouvé.
- 1823 : Les Veillées de la chaumière, Paris, Lecointe et Durrey.
- 1823 : Mémoires de Mme la Mise de Bonchamps, rédigés par Mme la Ctesse de Genlis, Paris, Baudoin frères -- La Chauvelière, Janzé, 1981.
- 1824 : Les Prisonniers, contenant six nouvelles et une notice historique sur l’amélioration des prisons, Paris, A. Bertrand.
- 1824 : Les Athées conséquents ou Mémoires du commandeur de Linanges, Paris, C.J. Trouvé.
- 1824 : De l’Emploi du temps, Paris, A. Bertrand.
- 1824 : Les Parvenus ou les aventures de Julien Delmours écrites par lui-même, Paris, Lecointe et Durrey, 3 vol.
- 1825 : Mémoires inédits de madame la comtesse de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française depuis 1756 jusqu’à nos jours, Paris, Ladvocat, 10 vol. -- Mémoires, éd. Didier Masseau, Paris, Mercure de France, 2004.
- 1825 : Proverbes et comédies posthumes de Carmontel
Choix bibliographique
- De Broglie, Gabriel, Madame de Genlis, Paris, Perrin, 1985.
- Laborde, Alice Madeleine, L’OEuvre de Madame de Genlis, Paris, Nizet, 1966.
- Nikliborc, Anna, L’OEuvre de Madame de Genlis, Wroclaw, Wydawnictwa Uniwersytetu Wroclawskiego, «Romanica Wratislaviensia», 4, «Acta universitatis Wratislaviensis», 96, 1969.
- Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle, Madame de Genlis, Paris/Rome, Memini, «Bibliographica. Bibliographie des écrivains français», 6, 1996.
- Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle, Madame de Genlis et le théâtre d’éducation au XVIIIe siècle, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 350, 1997.
Choix iconographique
- 1779 : François Séraphin Delpech, Madame de Genlis (lithographie), Paris, Archives du Musée Carnavalet (Inv. NS4.1.3) -- Iconographie des Contemporains depuis 1789 jusqu'à 1829, t.I, Paris, Delpech, 1833 -- http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/recherche/banques/femmes/auteures/genl.htm
Liens électroniques
- CESAR, Calendrier Electronique des Spectacles sous l’Ancien Régime et sous la Révolution
http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&person_UOID=100628
- Théâtres de société
http://www.chass.utoronto.ca/~trott/societe/societe.htm
- Le Musée des Arts et Métiers de Paris
http://www.arts-et-metiers.net/pdf/MAQUETTE%20CNAM-%20GENLIS.pdf
Ce site présente des maquettes que Mme de Genlis a fait réaliser au départ des planches de l’Encyclopédie pour les enfants du duc de Chartres.
Jugements
- «Mme la comtesse de Genlis est en effet un être hermaphrodite, puisqu’elle a accepté une place d’homme et qu’on ne peut lui reprocher de n’avoir pas tenu sa place de femme.» (Grimod de la Reynière, Le Songe d’Athalie, Troyes, Vis-à-vis de la Belle-Croix, sd, p.13, n.4)
- «On nous fait espérer encore trois ou quatre volumes des oeuvres dramatiques de Mme la comtesse de Genlis. Nous savons d’ailleurs qu’elle a fait pour l’usage de ses filles un extrait de lectures, et entre autres un abrégé de l’Histoire universelle, qui, composé dans le même esprit que ses drames, pourrait former un cours d’éducation complet. Il est à désirer que le public puisse jouir un jour de tous les fruits d’un travail si précieux. On n’a jamais fait du talent le plus rare et le plus aimable un emploi plus intéressant et plus utile.» (Correspondance littéraire, juillet 1779, p.279)
- «On dit qu’Alphonsine est celui de ses ouvrages dont l’auteur fait le plus de cas. S’il en est ainsi, il faut plaindre Mme de Genlis et regretter qu’elle ne soit plus au temps de sa vie où elle paraissait mieux inspirée. Les Veillées du Château, la partie d’Adèle et Théodore qui n’est pas uniquement systématique, plusieurs contes moraux, voilà, quoi qu’elle fasse, ses seuls et véritables titres de gloire littéraire.» (La Décade, XLVIII, janvier-mars 1806, p.242)
- (À propos d’Alphonse) «En vérité, il semble que madame de Genlis aille maintenant chercher ses sujets dans les écrous de la Conciergerie et sur les registres des Enfants trouvés. [...] Je ne vois pas ce que le bon goût et surtout la morale peuvent gagner à ce nouveau système de Madame de Genlis. Il y a peu de mérite à étonner, à faire frémir le lecteur par des monstruosités; c’est là le triomphe des plus deshonnorés faiseurs de romans et de mélodrames.» (Le Mercure, février 1809, p.214)
- (À propos de Jeanne de France) «Certaines gens, qui ont une mémoire inexorable, prétendent qu’il fut un temps où les doctrines philosophiques n’inspiraient aucune terreur à madame de Genlis et où elle prêtait aux philosophes une main complaisante. Je n’oserai rien assurer à cet égard. C’est un secret entre le ciel et madame de Genlis. D’ailleurs si elle a commis une telle indiscrétion, elle en a éprouvé un sincère repentir et elle en a fait faire une longue pénitence à ses lecteurs.» (Le Diable boiteux, II, 6 avril 1816, p.28)
- «Elle a parlé de tout, de la grammaire et de la philosophie, de l’agriculture et de l’histoire, et surtout elle a beaucoup parlé d’elle-même. Elle a écrit des Mémoires, remplis de faits curieux; elle a fait des Heures pour l’église, des comédies pour les théâtres, des devises pour les gentilshommes, et Le La Bruyère des domestiques; elle a laissé des fables et des voyages. Que n’a-t-elle pas fait? Elle a fait même un chef-d’oeuvre d’esprit, de coeur et de style qui vivra aussi longtemps que vivra la langue française: Mademoiselle de Clermont.» («Genlis, Stéphanie-Félicité Ducrest de Saint-Aubin, comtesse de», dans Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t.II, Paris, Firmin Didot frères, 1864)
- «Mme de Genlis et Mme de Charrière: deux femmes engagées dans leur temps, intégrées dans la société mondaine qui les entoure, reconnues comme femmes de lettres. Elles font l’une et l’autre le choix (non permanent), en une conduite paradoxale, du conformisme et de la transgression. Le conformisme réside dans le fait de circonscrire leur projet d’écriture à l’espace privé, domestique (je suis femme, mère, et j’écris pour des femmes, des mères...), pour un lectorat prédéfini comme féminin. La transgression consiste en l’affirmation de leur indépendance face à un auteur, Jean-Jacques Rousseau, qui est considéré comme le maître à penser de la réflexion éducative.» (Isabelle Brouard-Arends, «De l’auteur à l’auteure. Comment être femme de lettres au temps des Lumières?», dans Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels, dir. Nicole Racine et Michel Trebitsch, Paris, Éditions Complexe, «Histoire du temps présent», 2004, p.81)
- «Sur les femmes auteurs, Mme de Genlis revient à deux reprises pour les défendre: d’abord dans De l’influence des femmes sur la littérature française comme protectrices des lettres et comme auteurs (1811), ensuite dans ses Mémoires (1825) [...]. Elle insiste alors sur l’inégalité de traitement réservé aux hommes et aux femmes dans ce domaine, fait l’éloge de la littérature féminine (elle salue notamment les romans de Mmes de Staël, Cottin, Riccoboni et de Souza, ses contemporaines), plaide pour l’éducation des jeunes filles, imagine enfin une société dans laquelle les femmes pourraient avoir un rôle d’auteurs et même de critiques littéraires, si tel était leur bon plaisir. Voilà une autre révolution en marche à laquelle la vieille ennemie des philosophes, injustement oubliée aujourd’hui, a cette fois généreusement participé.» (Martine Reid, «Présentation», dans Mme de Genlis, La Femme auteur, Paris, Gallimard, «Folio», 2007, p.12-13)