Mademoiselle Desgarcins/Henri Lyonnet : Différence entre versions
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[118] Parmi ces ombres fugitives de la toute fin de ce siècle, voici encore celle de Mademoiselle Degarcins, qui avait échappé aux persécutions en suivant Talma au Théâtre de la République où elle avait chanté, dans ''Othello'', le 26 novembre 1792, la fameuse romance du ''Saule'', dont Grétry lui avait spécialement composé la musique. Cette comédienne très retirée, très modeste, avait fait connaissance, dans le salon de Talma, d'un certain Allard, cavalier élégant, causeur enjoué, avec lequel elle se lia, ne s'apercevant pas de la frivolité de l'homme à qui elle se donnait sans méfiance. Atrocement jalouse, elle se rendit un jour chez son amant, l'accabla de reproches et, prompte comme l'éclair, se frappa de trois coups de poignard. Cette aventure, qui la mit à deux doigts de la mort, l'éloigna deux ans de [119] la scène. Etant allée pour se rétablir à la campagne, près de Sceaux, elle fut cernée pendant une nuit dans une maison isolée par des brigands. La pauvre femme en perdit la raison, et mourut oubliée sur un grabat, le 27 octobre 1797. Elle avait vingt-huit ans, et Allard était à l'armée d'Italie. | [118] Parmi ces ombres fugitives de la toute fin de ce siècle, voici encore celle de Mademoiselle Degarcins, qui avait échappé aux persécutions en suivant Talma au Théâtre de la République où elle avait chanté, dans ''Othello'', le 26 novembre 1792, la fameuse romance du ''Saule'', dont Grétry lui avait spécialement composé la musique. Cette comédienne très retirée, très modeste, avait fait connaissance, dans le salon de Talma, d'un certain Allard, cavalier élégant, causeur enjoué, avec lequel elle se lia, ne s'apercevant pas de la frivolité de l'homme à qui elle se donnait sans méfiance. Atrocement jalouse, elle se rendit un jour chez son amant, l'accabla de reproches et, prompte comme l'éclair, se frappa de trois coups de poignard. Cette aventure, qui la mit à deux doigts de la mort, l'éloigna deux ans de [119] la scène. Etant allée pour se rétablir à la campagne, près de Sceaux, elle fut cernée pendant une nuit dans une maison isolée par des brigands. La pauvre femme en perdit la raison, et mourut oubliée sur un grabat, le 27 octobre 1797. Elle avait vingt-huit ans, et Allard était à l'armée d'Italie. | ||
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+ | [[Catégorie:Dictionnaire Henri Lyonnet]] |
Version actuelle en date du 18 mars 2011 à 17:31
[118] Parmi ces ombres fugitives de la toute fin de ce siècle, voici encore celle de Mademoiselle Degarcins, qui avait échappé aux persécutions en suivant Talma au Théâtre de la République où elle avait chanté, dans Othello, le 26 novembre 1792, la fameuse romance du Saule, dont Grétry lui avait spécialement composé la musique. Cette comédienne très retirée, très modeste, avait fait connaissance, dans le salon de Talma, d'un certain Allard, cavalier élégant, causeur enjoué, avec lequel elle se lia, ne s'apercevant pas de la frivolité de l'homme à qui elle se donnait sans méfiance. Atrocement jalouse, elle se rendit un jour chez son amant, l'accabla de reproches et, prompte comme l'éclair, se frappa de trois coups de poignard. Cette aventure, qui la mit à deux doigts de la mort, l'éloigna deux ans de [119] la scène. Etant allée pour se rétablir à la campagne, près de Sceaux, elle fut cernée pendant une nuit dans une maison isolée par des brigands. La pauvre femme en perdit la raison, et mourut oubliée sur un grabat, le 27 octobre 1797. Elle avait vingt-huit ans, et Allard était à l'armée d'Italie.