Marie-Catherine Angélique Regnard : Différence entre versions
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− | Fille d’un officier royal, contrôleur et garde des mesures du grenier à sel de Paris, Marie-Catherine Angélique Regnard épouse en premières noces, en 1739, le libraire Bernard Brunet, imprimeur du roi et de l’Académie française, avec lequel elle a cinq enfants. Après le décès de son mari, en 1760, elle prend sa succession, comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires et imprimeurs. Elle exerce sous le nom de «veuve Brunet», puis se remarie en 1763 avec Antoine Louis Regnard, un de ses lointains cousins. Après le décès de son second mari, survenu le 1er juillet 1767, elle reprend la tête de l’affaire et publie alors sous l’adresse «veuve Regnard». Elle exerce jusqu’à son propre décès, le 2 mars 1772, mais associe, à partir de 1769, son gendre, Antoine Guénard de Monville, à son privilège de l’Académie. À cette époque, elle dispose d’un atelier d’imprimerie bien équipé, doté de huit presses, et emploie entre dix et seize ouvriers. | + | Fille d’un officier royal, contrôleur et garde des mesures du grenier à sel de Paris, Marie-Catherine Angélique Regnard épouse en premières noces, en 1739, le libraire Bernard Brunet, imprimeur du roi et de l’Académie française, avec lequel elle a cinq enfants. Après le décès de son mari, en 1760, elle prend sa succession, comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires et imprimeurs. Elle exerce sous le nom de «veuve Brunet», puis se remarie en 1763 avec Antoine Louis Regnard, un de ses lointains cousins. Après le décès de son second mari, survenu le 1er juillet 1767, elle reprend la tête de l’affaire et publie alors sous l’adresse «veuve Regnard». Elle exerce jusqu’à son propre décès, le 2 mars 1772, mais associe, à partir de 1769, son gendre, Antoine Guénard de Monville, à son privilège de l’Académie. À cette époque, elle dispose d’un atelier d’imprimerie bien équipé, doté de huit presses, et emploie entre dix et seize ouvriers. |
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En vertu de son privilège, la veuve Brunet réalise surtout des impressions pour le compte de l’Académie ou de ses membres. Cela ne l’empêche pas d’imprimer parallèlement ses propres éditions et des ouvrages pour d’autres libraires. Dans les années 1762-1763, elle sert de prête-nom pour la publication des ''OEuvres'' de Corneille, réalisée au profit des héritiers, sous la direction de Voltaire, par les libraires Cramer, de Genève. Chargée de recueillir à Paris les souscriptions pour l’ouvrage, mais endettée par la réalisation du ''Dictionnaire de l’Académie'', la veuve Brunet ne parvient pas à rembourser aux Genevois le montant des souscriptions reçues. Voltaire multiplie les critiques à l’égard de la libraire et ne cache pas son irritation à ses correspondants. Ainsi écrit-il dans une lettre à Chauvelin du 18 septembre 1763: «Le libraire de l’Académie française a déjà commencé [à faire banqueroute]. Ce libraire est une femme, et je me doutais bien qu’elle serait à l’aumône, dès qu’elle aurait achevé notre ''Dictionnaire''; cela n’a pas manqué, et le pis de l’affaire, c’est qu’elle emporte huit mille francs à nos pauvres Corneille.» | En vertu de son privilège, la veuve Brunet réalise surtout des impressions pour le compte de l’Académie ou de ses membres. Cela ne l’empêche pas d’imprimer parallèlement ses propres éditions et des ouvrages pour d’autres libraires. Dans les années 1762-1763, elle sert de prête-nom pour la publication des ''OEuvres'' de Corneille, réalisée au profit des héritiers, sous la direction de Voltaire, par les libraires Cramer, de Genève. Chargée de recueillir à Paris les souscriptions pour l’ouvrage, mais endettée par la réalisation du ''Dictionnaire de l’Académie'', la veuve Brunet ne parvient pas à rembourser aux Genevois le montant des souscriptions reçues. Voltaire multiplie les critiques à l’égard de la libraire et ne cache pas son irritation à ses correspondants. Ainsi écrit-il dans une lettre à Chauvelin du 18 septembre 1763: «Le libraire de l’Académie française a déjà commencé [à faire banqueroute]. Ce libraire est une femme, et je me doutais bien qu’elle serait à l’aumône, dès qu’elle aurait achevé notre ''Dictionnaire''; cela n’a pas manqué, et le pis de l’affaire, c’est qu’elle emporte huit mille francs à nos pauvres Corneille.» | ||
== Choix bibliographique == | == Choix bibliographique == | ||
- Arbour, Roméo, «Brunet, Bernard (Vve)», dans ''Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870)'', Genève, Droz, 2003, p.106.<br /> | - Arbour, Roméo, «Brunet, Bernard (Vve)», dans ''Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870)'', Genève, Droz, 2003, p.106.<br /> | ||
− | - Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine, et Annick Mellerio, «Brunet, Bernard, veuve», | + | - Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine, et Annick Mellerio, «Brunet, Bernard, veuve», dans ''Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789), A-C'', Genève, Droz, 2007, no 270. |
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Version actuelle en date du 11 mars 2013 à 17:47
Marie-Catherine Angélique Regnard | ||
Conjoint(s) | Bernard Brunet Antoine-Louis Régnard | |
---|---|---|
Dénomination(s) | Veuve Brunet Veuve Régnard | |
Biographie | ||
Date de naissance | Après 1700 | |
Date de décès | 1772 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Notice de Sabine Juratic, 2007
Fille d’un officier royal, contrôleur et garde des mesures du grenier à sel de Paris, Marie-Catherine Angélique Regnard épouse en premières noces, en 1739, le libraire Bernard Brunet, imprimeur du roi et de l’Académie française, avec lequel elle a cinq enfants. Après le décès de son mari, en 1760, elle prend sa succession, comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires et imprimeurs. Elle exerce sous le nom de «veuve Brunet», puis se remarie en 1763 avec Antoine Louis Regnard, un de ses lointains cousins. Après le décès de son second mari, survenu le 1er juillet 1767, elle reprend la tête de l’affaire et publie alors sous l’adresse «veuve Regnard». Elle exerce jusqu’à son propre décès, le 2 mars 1772, mais associe, à partir de 1769, son gendre, Antoine Guénard de Monville, à son privilège de l’Académie. À cette époque, elle dispose d’un atelier d’imprimerie bien équipé, doté de huit presses, et emploie entre dix et seize ouvriers.
En vertu de son privilège, la veuve Brunet réalise surtout des impressions pour le compte de l’Académie ou de ses membres. Cela ne l’empêche pas d’imprimer parallèlement ses propres éditions et des ouvrages pour d’autres libraires. Dans les années 1762-1763, elle sert de prête-nom pour la publication des OEuvres de Corneille, réalisée au profit des héritiers, sous la direction de Voltaire, par les libraires Cramer, de Genève. Chargée de recueillir à Paris les souscriptions pour l’ouvrage, mais endettée par la réalisation du Dictionnaire de l’Académie, la veuve Brunet ne parvient pas à rembourser aux Genevois le montant des souscriptions reçues. Voltaire multiplie les critiques à l’égard de la libraire et ne cache pas son irritation à ses correspondants. Ainsi écrit-il dans une lettre à Chauvelin du 18 septembre 1763: «Le libraire de l’Académie française a déjà commencé [à faire banqueroute]. Ce libraire est une femme, et je me doutais bien qu’elle serait à l’aumône, dès qu’elle aurait achevé notre Dictionnaire; cela n’a pas manqué, et le pis de l’affaire, c’est qu’elle emporte huit mille francs à nos pauvres Corneille.»
Choix bibliographique
- Arbour, Roméo, «Brunet, Bernard (Vve)», dans Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, Droz, 2003, p.106.
- Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine, et Annick Mellerio, «Brunet, Bernard, veuve», dans Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789), A-C, Genève, Droz, 2007, no 270.