Jeanne-Louise Delamain : Différence entre versions

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Née à Paris vers 1700, Jeanne-Louise Delamain épouse le libraire d’origine lyonnaise Gabriel Amaulry, établi dans la capitale en 1720. Décédé avant le 23 décembre 1735, son mari lui laisse trois enfants en bas âge. Comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires, la veuve Amaulry prend la succession de son époux et exerce au Palais, dans la Cité, pendant plus de trois décennies, jusqu’à son propre décès survenu en 1770. Connue pour distribuer aussi bien des titres jansénistes (les Nouvelles ecclésiastiques en 1742), que des classiques de la littérature érotique (Le Canapé de Fougeret de Montbron, Vénus dans le cloître et L’Académie des dames, la même année) ou des ouvrages de contenu plus philosophique ou politique (Mahomet de Voltaire en 1742, Tanastès de Marie-Madeleine Bonafons en 1747, le Mémoire concernant l’utilité des états provinciaux du marquis de Mirabeau en 1750), elle se distingue particulièrement dans le commerce des livres prohibés et connaît plusieurs fois la prison. À l’occasion de la crise du parlement de Bretagne, elle est une nouvelle fois arrêtée le 11 décembre 1766, en compagnie de sa fille, Jeanne-Louise, et détenue un mois à la Bastille pour la distribution des Mémoires de M. de La Chalotais. Cet engagement dans la diffusion des titres interdits ne lui permet cependant que de vivoter: tout au long de sa carrière, elle reste imposée dans la plus basse classe de sa communauté professionnelle et, lors de son entrée à la Bastille en 1766, elle n’a aucun argent sur elle, mais seulement «un couteau, une paire de ciseaux, une paire de lunettes, un étui, un petit livre et deux brochures».<br />
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Née à Paris vers 1700, Jeanne-Louise Delamain épouse le libraire d’origine lyonnaise Gabriel Amaulry, établi dans la capitale en 1720. Décédé avant le 23 décembre 1735, son mari lui laisse trois enfants en bas âge. Comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires, la veuve Amaulry prend la succession de son époux et exerce au Palais, dans la Cité, pendant plus de trois décennies, jusqu’à son propre décès survenu en 1770. Connue pour distribuer aussi bien des titres jansénistes (les Nouvelles ecclésiastiques en 1742), que des classiques de la littérature érotique (Le Canapé de Fougeret de Montbron, Vénus dans le cloître et L’Académie des dames, la même année) ou des ouvrages de contenu plus philosophique ou politique (Mahomet de Voltaire en 1742, Tanastès de Marie-Madeleine Bonafons en 1747, le Mémoire concernant l’utilité des états provinciaux du marquis de Mirabeau en 1750), elle se distingue particulièrement dans le commerce des livres prohibés et connaît plusieurs fois la prison. À l’occasion de la crise du parlement de Bretagne, elle est une nouvelle fois arrêtée le 11 décembre 1766, en compagnie de sa fille, Jeanne-Louise, et détenue un mois à la Bastille pour la distribution des Mémoires de M. de La Chalotais. Cet engagement dans la diffusion des titres interdits ne lui permet cependant que de vivoter: tout au long de sa carrière, elle reste imposée dans la plus basse classe de sa communauté professionnelle et, lors de son entrée à la Bastille en 1766, elle n’a aucun argent sur elle, mais seulement «un couteau, une paire de ciseaux, une paire de lunettes, un étui, un petit livre et deux brochures».
Les aléas de sa fortune, au rythme des succès de la littérature clandestine et des ruptures d’activité dues aux arrestations, illustrent la fragilité de la position de ceux qui, en marge de la réglementation officielle, se sont voués au XVIIIe siècle à la distribution des imprimés illicites.<br />
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Les aléas de sa fortune, au rythme des succès de la littérature clandestine et des ruptures d’activité dues aux arrestations, illustrent la fragilité de la position de ceux qui, en marge de la réglementation officielle, se sont voués au XVIIIe siècle à la distribution des imprimés illicites.
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== Choix bibliographique ==
 
== Choix bibliographique ==
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- Arbour, Roméo, «Amaulry, Gabriel (Vve)», dans Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, Droz, 2003, p.36.<br />
 
- Arbour, Roméo, «Amaulry, Gabriel (Vve)», dans Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, Droz, 2003, p.36.<br />
 
- Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine et Mellerio, Annick, «Amaulry, Gabriel, veuve», dans Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789), A-C, Genève, Droz, 2007, no 17.<br />
 
- Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine et Mellerio, Annick, «Amaulry, Gabriel, veuve», dans Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789), A-C, Genève, Droz, 2007, no 17.<br />
 
- Weil, Françoise, «Les agents de la diffusion des livres interdits en France au XVIIIe siècle», dans Diffusion du savoir et affrontement des idées, 1600-1700. Festival d’histoire de Montbrison, 30 septembre au 4 octobre 1992, Montbrison, Association du Centre culturel de la ville de Montbrison, 1993, p.269-283.
 
- Weil, Françoise, «Les agents de la diffusion des livres interdits en France au XVIIIe siècle», dans Diffusion du savoir et affrontement des idées, 1600-1700. Festival d’histoire de Montbrison, 30 septembre au 4 octobre 1992, Montbrison, Association du Centre culturel de la ville de Montbrison, 1993, p.269-283.
  
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Version actuelle en date du 1 mars 2013 à 11:09

Jeanne-Louise Delamain
Conjoint(s) Gabriel Amaulry
Dénomination(s) Veuve Amaulry
Biographie
Date de naissance Vers 1700
Date de décès 1770
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Sabine Juratic, 2007

Née à Paris vers 1700, Jeanne-Louise Delamain épouse le libraire d’origine lyonnaise Gabriel Amaulry, établi dans la capitale en 1720. Décédé avant le 23 décembre 1735, son mari lui laisse trois enfants en bas âge. Comme le permettent aux veuves de maîtres les statuts de la communauté des libraires, la veuve Amaulry prend la succession de son époux et exerce au Palais, dans la Cité, pendant plus de trois décennies, jusqu’à son propre décès survenu en 1770. Connue pour distribuer aussi bien des titres jansénistes (les Nouvelles ecclésiastiques en 1742), que des classiques de la littérature érotique (Le Canapé de Fougeret de Montbron, Vénus dans le cloître et L’Académie des dames, la même année) ou des ouvrages de contenu plus philosophique ou politique (Mahomet de Voltaire en 1742, Tanastès de Marie-Madeleine Bonafons en 1747, le Mémoire concernant l’utilité des états provinciaux du marquis de Mirabeau en 1750), elle se distingue particulièrement dans le commerce des livres prohibés et connaît plusieurs fois la prison. À l’occasion de la crise du parlement de Bretagne, elle est une nouvelle fois arrêtée le 11 décembre 1766, en compagnie de sa fille, Jeanne-Louise, et détenue un mois à la Bastille pour la distribution des Mémoires de M. de La Chalotais. Cet engagement dans la diffusion des titres interdits ne lui permet cependant que de vivoter: tout au long de sa carrière, elle reste imposée dans la plus basse classe de sa communauté professionnelle et, lors de son entrée à la Bastille en 1766, elle n’a aucun argent sur elle, mais seulement «un couteau, une paire de ciseaux, une paire de lunettes, un étui, un petit livre et deux brochures».

Les aléas de sa fortune, au rythme des succès de la littérature clandestine et des ruptures d’activité dues aux arrestations, illustrent la fragilité de la position de ceux qui, en marge de la réglementation officielle, se sont voués au XVIIIe siècle à la distribution des imprimés illicites.

Choix bibliographique

- Arbour, Roméo, «Amaulry, Gabriel (Vve)», dans Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, Droz, 2003, p.36.
- Barbier, Frédéric, Juratic, Sabine et Mellerio, Annick, «Amaulry, Gabriel, veuve», dans Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789), A-C, Genève, Droz, 2007, no 17.
- Weil, Françoise, «Les agents de la diffusion des livres interdits en France au XVIIIe siècle», dans Diffusion du savoir et affrontement des idées, 1600-1700. Festival d’histoire de Montbrison, 30 septembre au 4 octobre 1992, Montbrison, Association du Centre culturel de la ville de Montbrison, 1993, p.269-283.

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