Madame Aubin/Fortunée Briquet : Différence entre versions

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AUBIN, (Madame) née à Londres, était fille d'un officier français. Réduite à l'indigence, elle n'eut d'autre ressource que de s'adonner à l'étude. D'abord elle essaya les forces de son esprit, par différentes petites brochures qu'elle fit paraître sous le voile de l'anonyme; enfin elle publia un roman, à la tète duquel elle mit son nom. Dans les premiers instans, cette production eut quelques succès; la froideur du public pour les volumes qui suivirent, lui fit briser ses pinceaux.<br />
 
AUBIN, (Madame) née à Londres, était fille d'un officier français. Réduite à l'indigence, elle n'eut d'autre ressource que de s'adonner à l'étude. D'abord elle essaya les forces de son esprit, par différentes petites brochures qu'elle fit paraître sous le voile de l'anonyme; enfin elle publia un roman, à la tète duquel elle mit son nom. Dans les premiers instans, cette production eut quelques succès; la froideur du public pour les volumes qui suivirent, lui fit briser ses pinceaux.<br />
 
Madame Aubin, dans l'espoir de sortir de l'indigence, voulut courir une autre carrière. Elle composa des sermons. Ne pouvant trouver de prédicateur qui voulut les acheter, elle prit le parti de les prêcher elle-même. Une foule de personnes de l'un et l'autre sexe s'empressaient de lui apporter leurs trente sols, pour entendre un discours qui durait environ trois quarts d'heure. Comme l'attrait de la nouveauté faisait le principal mérite de ses sermons, les auditeurs disparurent avec elle: cependant le succès se soutint assez long-tems, pour lui donner les moyens de se mettre au-dessus du besoin. A peine jouissait-elle des douceurs de l'aisance, que la mort vint terminer ses jours. Madame Aubin n'est pas la seule qui ait fait des prédications. Deux autres femmes se sont acquis, dans le même genre, beaucoup de célébrité: Madame de Brinon, première supérieure de la maison de Saint-Cyr, et Virginie de Negri, milanaise du 16e. siècle.
 
Madame Aubin, dans l'espoir de sortir de l'indigence, voulut courir une autre carrière. Elle composa des sermons. Ne pouvant trouver de prédicateur qui voulut les acheter, elle prit le parti de les prêcher elle-même. Une foule de personnes de l'un et l'autre sexe s'empressaient de lui apporter leurs trente sols, pour entendre un discours qui durait environ trois quarts d'heure. Comme l'attrait de la nouveauté faisait le principal mérite de ses sermons, les auditeurs disparurent avec elle: cependant le succès se soutint assez long-tems, pour lui donner les moyens de se mettre au-dessus du besoin. A peine jouissait-elle des douceurs de l'aisance, que la mort vint terminer ses jours. Madame Aubin n'est pas la seule qui ait fait des prédications. Deux autres femmes se sont acquis, dans le même genre, beaucoup de célébrité: Madame de Brinon, première supérieure de la maison de Saint-Cyr, et Virginie de Negri, milanaise du 16e. siècle.
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[[Catégorie:Dictionnaire Fortunée Briquet]]

Version actuelle en date du 21 mai 2011 à 10:17

AUBIN, (Madame) née à Londres, était fille d'un officier français. Réduite à l'indigence, elle n'eut d'autre ressource que de s'adonner à l'étude. D'abord elle essaya les forces de son esprit, par différentes petites brochures qu'elle fit paraître sous le voile de l'anonyme; enfin elle publia un roman, à la tète duquel elle mit son nom. Dans les premiers instans, cette production eut quelques succès; la froideur du public pour les volumes qui suivirent, lui fit briser ses pinceaux.
Madame Aubin, dans l'espoir de sortir de l'indigence, voulut courir une autre carrière. Elle composa des sermons. Ne pouvant trouver de prédicateur qui voulut les acheter, elle prit le parti de les prêcher elle-même. Une foule de personnes de l'un et l'autre sexe s'empressaient de lui apporter leurs trente sols, pour entendre un discours qui durait environ trois quarts d'heure. Comme l'attrait de la nouveauté faisait le principal mérite de ses sermons, les auditeurs disparurent avec elle: cependant le succès se soutint assez long-tems, pour lui donner les moyens de se mettre au-dessus du besoin. A peine jouissait-elle des douceurs de l'aisance, que la mort vint terminer ses jours. Madame Aubin n'est pas la seule qui ait fait des prédications. Deux autres femmes se sont acquis, dans le même genre, beaucoup de célébrité: Madame de Brinon, première supérieure de la maison de Saint-Cyr, et Virginie de Negri, milanaise du 16e. siècle.

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