Aliénor d'Aquitaine/Fortunée Briquet : Différence entre versions

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ÉLÉONORE DE GUYENNE, fille de Guillaume X, comte de Poitiers, naquit vers l'an 1122. Les plus grands princes de l'Europe recherchèrent sa main: elle épousa le successeur de Louis VI, en août 1137. Cette alliance présentait de grands avantages à Louis VII. Il aurait été heureux, s'il eût connu son bonheur et l'art d'en jouir. La nature semblait avoir épuisé tous ses dons en faveur d'Éléonore. Au rang le plus élevé, à la dot la plus riche, elle joignait les charmes de la figure la plus touchante. Son esprit était pénétrant, délicat et orné. Louis le Jeune, déterminé par les prédications de Saint Bernard, partit en 1147, pour aller secourir les chrétiens de la Terre-Sainte. Éléonore le suivit dans ce voyage long et pénible: ''Elle ne voulait pas'', disait-elle, ''demeurer exposée aux inquiétudes d'une cruelle absence''. Louis, d'un esprit faible, devint jaloux de son épouse; à son retour en France, il fit casser son mariage. Ce divorce, dont les suites ont été si funestes à l'état, se prononça devant une assemblée d'évêques, à Beaugency, en 1152. La parenté des époux en fut le prétexte. Éléonore contracta de nouveaux liens avec Henri II, duc de Normandie, comte d'Anjou, et depuis roi d'Angleterre. Elle ne posséda pas long-tems le coeur de ce prince. Par s'en venger, elle arma ses fils contre leur père. Henri la fit enfermer dans une étroite prison, d'où elle ne sortit qu'au bout de 16 ans. La liberté lui fut rendue par son fils, Richard Coeur-de-Lion, successeur de Henri. Elle eut du goût pour la poésie, cultiva les sciences et honora les savans. Sur la fin de ses jours, elle se retira dans le monastère de Fontevrault, et donna à cette maison plusieurs marques de sa libéralité. Elle y mourut le 31mars 1203. L'éloge de cette princesse se trouve dans le Nécrologe de Fontevrault. Il parut, en 1691, un ouvrage intitulé: ''L'Héritière de Guyenne'', ou l'''Histoire d'Éléonore de Guyenne'', 3 part., Roterdam, Reinier-Léers.<br />
 
ÉLÉONORE DE GUYENNE, fille de Guillaume X, comte de Poitiers, naquit vers l'an 1122. Les plus grands princes de l'Europe recherchèrent sa main: elle épousa le successeur de Louis VI, en août 1137. Cette alliance présentait de grands avantages à Louis VII. Il aurait été heureux, s'il eût connu son bonheur et l'art d'en jouir. La nature semblait avoir épuisé tous ses dons en faveur d'Éléonore. Au rang le plus élevé, à la dot la plus riche, elle joignait les charmes de la figure la plus touchante. Son esprit était pénétrant, délicat et orné. Louis le Jeune, déterminé par les prédications de Saint Bernard, partit en 1147, pour aller secourir les chrétiens de la Terre-Sainte. Éléonore le suivit dans ce voyage long et pénible: ''Elle ne voulait pas'', disait-elle, ''demeurer exposée aux inquiétudes d'une cruelle absence''. Louis, d'un esprit faible, devint jaloux de son épouse; à son retour en France, il fit casser son mariage. Ce divorce, dont les suites ont été si funestes à l'état, se prononça devant une assemblée d'évêques, à Beaugency, en 1152. La parenté des époux en fut le prétexte. Éléonore contracta de nouveaux liens avec Henri II, duc de Normandie, comte d'Anjou, et depuis roi d'Angleterre. Elle ne posséda pas long-tems le coeur de ce prince. Par s'en venger, elle arma ses fils contre leur père. Henri la fit enfermer dans une étroite prison, d'où elle ne sortit qu'au bout de 16 ans. La liberté lui fut rendue par son fils, Richard Coeur-de-Lion, successeur de Henri. Elle eut du goût pour la poésie, cultiva les sciences et honora les savans. Sur la fin de ses jours, elle se retira dans le monastère de Fontevrault, et donna à cette maison plusieurs marques de sa libéralité. Elle y mourut le 31mars 1203. L'éloge de cette princesse se trouve dans le Nécrologe de Fontevrault. Il parut, en 1691, un ouvrage intitulé: ''L'Héritière de Guyenne'', ou l'''Histoire d'Éléonore de Guyenne'', 3 part., Roterdam, Reinier-Léers.<br />
 
Elle fit des ''Chartes'' en qualité de comtesse de Poitiers et de duchesse de Guyenne: on en a conservé plusieurs. Il est aussi resté quelques-unes de ses ''Lettres'', écrites à des souverains, et qui se trouvent dans les OEuvres de Pierre de Blois.
 
Elle fit des ''Chartes'' en qualité de comtesse de Poitiers et de duchesse de Guyenne: on en a conservé plusieurs. Il est aussi resté quelques-unes de ses ''Lettres'', écrites à des souverains, et qui se trouvent dans les OEuvres de Pierre de Blois.
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[[Catégorie:Dictionnaire Fortunée Briquet]]

Version actuelle en date du 20 mai 2011 à 19:20

ÉLÉONORE DE GUYENNE, fille de Guillaume X, comte de Poitiers, naquit vers l'an 1122. Les plus grands princes de l'Europe recherchèrent sa main: elle épousa le successeur de Louis VI, en août 1137. Cette alliance présentait de grands avantages à Louis VII. Il aurait été heureux, s'il eût connu son bonheur et l'art d'en jouir. La nature semblait avoir épuisé tous ses dons en faveur d'Éléonore. Au rang le plus élevé, à la dot la plus riche, elle joignait les charmes de la figure la plus touchante. Son esprit était pénétrant, délicat et orné. Louis le Jeune, déterminé par les prédications de Saint Bernard, partit en 1147, pour aller secourir les chrétiens de la Terre-Sainte. Éléonore le suivit dans ce voyage long et pénible: Elle ne voulait pas, disait-elle, demeurer exposée aux inquiétudes d'une cruelle absence. Louis, d'un esprit faible, devint jaloux de son épouse; à son retour en France, il fit casser son mariage. Ce divorce, dont les suites ont été si funestes à l'état, se prononça devant une assemblée d'évêques, à Beaugency, en 1152. La parenté des époux en fut le prétexte. Éléonore contracta de nouveaux liens avec Henri II, duc de Normandie, comte d'Anjou, et depuis roi d'Angleterre. Elle ne posséda pas long-tems le coeur de ce prince. Par s'en venger, elle arma ses fils contre leur père. Henri la fit enfermer dans une étroite prison, d'où elle ne sortit qu'au bout de 16 ans. La liberté lui fut rendue par son fils, Richard Coeur-de-Lion, successeur de Henri. Elle eut du goût pour la poésie, cultiva les sciences et honora les savans. Sur la fin de ses jours, elle se retira dans le monastère de Fontevrault, et donna à cette maison plusieurs marques de sa libéralité. Elle y mourut le 31mars 1203. L'éloge de cette princesse se trouve dans le Nécrologe de Fontevrault. Il parut, en 1691, un ouvrage intitulé: L'Héritière de Guyenne, ou l'Histoire d'Éléonore de Guyenne, 3 part., Roterdam, Reinier-Léers.
Elle fit des Chartes en qualité de comtesse de Poitiers et de duchesse de Guyenne: on en a conservé plusieurs. Il est aussi resté quelques-unes de ses Lettres, écrites à des souverains, et qui se trouvent dans les OEuvres de Pierre de Blois.

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