Marguerite d'Autriche (1480-1530)/Hilarion de Coste : Différence entre versions
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MARGUERITE d'Austriche ou de Flandre estoit fille unique de Maximilien Archiduc d'Austriche, depuis esleu Roy des Romains, et enfin Empereur I. du nom, et de Marie de Bourgongne (1), et soeur de Philippe d'Austriche Roy de Castille, de Leon, de Tolede (2), et de Grenade, Duc de Brabant, Comte de Flandre et de Bourgongne. | MARGUERITE d'Austriche ou de Flandre estoit fille unique de Maximilien Archiduc d'Austriche, depuis esleu Roy des Romains, et enfin Empereur I. du nom, et de Marie de Bourgongne (1), et soeur de Philippe d'Austriche Roy de Castille, de Leon, de Tolede (2), et de Grenade, Duc de Brabant, Comte de Flandre et de Bourgongne. | ||
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Version du 14 avril 2011 à 08:32
[II,313] MARGUERITE D'AUSTRICHE, DUCHESSE DE SAVOYE.
MARGUERITE d'Austriche ou de Flandre estoit fille unique de Maximilien Archiduc d'Austriche, depuis esleu Roy des Romains, et enfin Empereur I. du nom, et de Marie de Bourgongne (1), et soeur de Philippe d'Austriche Roy de Castille, de Leon, de Tolede (2), et de Grenade, Duc de Brabant, Comte de Flandre et de Bourgongne.
Marguerite vint au monde à Brusselle le 10. Janvier de l'an 1480. selon François Haraeus. Ferreol de Locres dit que ce fut à Bruges. Elle eut pour marraines Marguerite d'Iorc ou d'Angleterre, veuve de Charles dernier Duc de Bourgongne, Anne de Bourgongne Dame de Ravastein; et pour parrain Jean de Chalon Prince d'Orenge. L'Archiduchesse Marie sa mere, la plus riche Princesse de la Chrestienté, estant decedée à l'aage de 26. ans à Bruges de la cheute d'un cheval, allant à la chasse, au grand regret des peuples des Provinces du Païs-bas; l'Archiduc Maximilien se voyant peu aymé des Flamans, fut contraint d'envoyer sa fille Marguerite en France à la Cour du Roy Louys XI. où elle fut nourrie et eslevée au Chasteau d'Amboise avec les enfans de ce grand Monarque par la Reyne Charlote de Savoye, [314] sa femme. Là elle fut promise au Daufin, qui depuis a esté nostre Charles VIII. et delivrée entre ses mains pour estre son épouse lors qu'elle seroit en aage (3): car lors que le Roy Louys XI. la fit fiancer à son fils au mois de Juillet de l'an 1483. elle n'estoit aagée que de trois ans.
Les premieres années du regne du Roy Charles elle fut grandement honorée des François, jusques à la fin de la guerre de Bretagne, que le Roy fut conseillé d'épouser Anne Duchesse de Bretagne (4), et de rompre l'alliance qu'il avoit contractée avec Marguerite, dont le pere qui poursuivoit la Duchesse des Bretons en mariage, avoit témoigné beaucoup de mauvaise volonté à la France. De sorte que Charles ayant, par le sage advis des siens, celebré au Chasteau de Langés ses noces avec la Reyne Anne, il renvoya à l'Archiduc Maximilien sa fille Marguerite d'Austriche, lors aagée de treize ans, qu'il fit reconduire sur les frontieres de Flandre. Les curieux (5) ont remarqué que cette jeune Princesse Marguerite estant endormie quelques mois avant qu'on parlast du mariage du Roy Charles VIII. et d'Anne de Bretagne, elle songea qu'elle se pourmenoit dans les allées d'un grand parterre, au milieu duquel estoit une belle Marguerite, dont on luy avoit donné la garde: et que comme elle estoit soigneuse à la garder, il arriva un asne qui luy donna mille traverses pour enlever cette fleur, auquel elle resista de tout son pouvoir; mais il ne luy fut pas possible de l'empescher de la manger.
Estant de retour au Païs-bas, elle demeura avec son pere Maximilien, et son frere Philippe jusques au mois de Fevrier de l'an 1497. que Ferdinand Roy d'Arragon et Isabelle Reyne de Castille l'envoyerent demander en mariage pour leur fils unique Jean Infant des Espagnes (6), auquel ayant esté promise elle quitta la Flandre, et s'estant embarquée à Flesingues (7), fut conduite par son frere Philippe (qui à mesme temps fut marié avec Jeanne d'Arragon) jusques à Mildebourg en Zelande, où s'estans separez Philippe retourna à Brusselle, et Marguerite alla en Espagne avec un vent favorable: qui s'estant changé comme elle estoit proche d'Angleterre, il s'esleva une si furieuse bourasque, que la flotte [315] Espagnole fut en danger de se perdre; où la constante Marguerite monstra sa valeur et son courage; parce que chacun desesperant de sa vie, sans se troubler ny s'attrister, elle attacha ses plus riches bagues à son bras, et prenant la plume et de l'ancre, avec l'elegance qu'elle avoit de la Langue Françoise en prose et en vers, composa son Epitaphe de la sorte (8):
Cy gist Margol, noble Damoiselle,
Deux fois mariée, et morte pucelle.
Qui a deux maris, et encore est pucelle.
D'autres le mettent ainsi (9):
Cy gist Margot, la gente Damoiselle,
Ou bien, comme écrivent les Poetes modernes:
Cy gist sous ce tombeau
La belle Marguerite,
Mourut Vierge d'élite.
Qui mariée dans l'eau
Elle enveloppa le papier avec ces vers dans une toile cirée, et se l'attacha au bras avec ses joyaux, afin que la mer mettant son corps à terre, elle fust reconnue et inhumée selon son merite. Dieu la delivra de ce peril, aprés avoir surmonté plusieurs difficultez, et perdu quelques vaisseaux qui portoient le bagage. Cet orage appaisé, elle prit terre à Hampton en Angleterre, où elle et les siens furent caressez du Roy Henry VII.
Aprés avoir demeuré trois semaines en cette Isle là, elle se mit sur mer, et aborda enfin à Saint Auder en Galice, et de là à Burgos, où l'on fit les noces au commencement du mois d'Avril, ausquelles se trouverent le Roy Ferdinand, la Reyne Isabelle, l'Archevéque de Tolede, l'Amiral d'Espagne, et sa mere Marie de Velasque, au grand contentement de tous les peuples d'Iberie. Mais les joyes de ce Royal mariage ne durerent gueres; car le Prince Jean, trois jours (10) aprés estre arrivé à Salamanque avec Marguerite son épouse (ayant assisté aux Tournois qui se firent aux autres villes aux mariages de ses soeurs) tomba malade d'une fiévre violente qui le porta au tombeau le treziéme jour, au grand regret des siens, particulierement du Roy son pere, qui vint [316] en grande diligence de Valence à Salamanque, où il trouva ce cher fils unique aux abois, mais encor plein de sens et de jugement, qui deceda le 4. Octobre 1498. lequel laissa sa nouvelle épouse, la constante Marguerite, quasi aussi tost veuve que mariée, et enceinte, qui accoucha peu de jours aprés le decés inopiné de l'Infant son mary avant terme d'un enfant, lequel, selon quelques-uns estoit mort, ou selon les autres passa de cette vie à l'autre aussi tost qu'il fut né. Cette pauvre et infortunée Princesse estant ainsi demeurée seule, privée de son mary, et de son fils, s'en retourna toute triste et affligée en Flandre.
Quelques années aprés qu'elle fut de retour pour la seconde fois aux Provinces Belgiques, elle fut demandée en mariage par Jean Philebert ou Philibert Duc de Savoye, surnommé le Bel, pour estre le plus beau et le plus agreable Prince de l'Europe (qui lors estoit veuf de sa 1. femme Louyse Ioland de Savoye sa cousine, fille du Duc Charles I. du nom, et de Blanche Paleologue ou de Montferrat) sçachant la vertu et le merite de cette genereuse Marguerite; laquelle par les desastres qui luy estoient arrivez en France et en Espagne, fit paroistre tant de constance, que la fortune eut honte de se voir vaincue par le courage d'une femme, laquelle n'endura pas seulement les maux, mais les souffrit volontiers, croyant que la tolerance forcée est un voile de fureur, et non une vertu de patience.
Marguerite d'Austriche, que les autres appellent Marguerite de Bourgongne ou de Flandre, quitta le Païs-bas pour la troisiéme fois, et partit au mois de Septembre ou d'Octobre de l'an 1501. de Brusselle, pour aller en Savoye épouser le Duc Philebert. Elle passa par le Hainaut, la Picardie, la France, et la Bourgongne, d'où elle arriva en Savoye; les noces furent celebrées à une Abbaye à deux lieues de Geneve par l'Evéque de Morienne. Philebert et Marguerite firent leur entrée à Geneve le 4. Decembre, où les freres du Duc Philebert assisterent, Charles qui depuis luy succeda estant aagé de 15. ans, et Philippe qui a esté Duc de Nemours, de dix; Philebert avoit encor deux soeurs, une soeur germaine Louyse Comtesse d'Angoulesme, et Phile-[317]berte soeur de pere seulement, qui fut femme de Julien de Medicis frere du Pape Leon X. Phileberte se trouva à cette entrée avec l'Evéque et Comte de Geneve (11). Peu de jours aprés cette magnifique entrée, Marguerite fut couronnée Duchesse de Savoye, et saluée Dame et Princesse de plusieurs terres et Seigneuries.
La Duchesse Marguerite passa quatre ou cinq ans fort paisiblement avec le Duc son mary; mais ce jeune Prince estant aagé de 24. ans mourut au retour de la chasse le 10. jour de Septembre, ayant beu de l'eau trop froide, aprés s'estre échauffé à courir, laissant la Duchesse Marguerite sa veuve grandement affligée et desolée. Elle luy fit rendre les derniers devoirs et les honneurs de la sepulture à l'Eglise de Nostre-Dame de Brou, auprés de la Duchesse Marguerite de Bourbon sa mere.
Au Duc Philebert succeda au Duché de Savoye et à ses autres Seigneuries et Principautez Charles III. dit le Bon, quoy que Louyse de Savoye Comtesse d'Angoulesme eust droit sur ce Duché, estant soeur germaine, c'est à dire soeur de pere et de mere du Duc Philebert, et Charles estoit du second lit: ce qui fut cause qu'il fut quelques années aprés dépouillé de ses terres par nostre Roy François, fils et heritier de Louyse. Philippe frere, et Phileberte soeur du Duc Charles dés les premiers ans de sa domination se retirerent en France devers Louyse leur soeur de pere, et nos Rois donnerent à Philippe le Duché de Nemours. Marguerite veuve de Philebert se retira en Flandre vers l'Empereur son pere, qui l'establit Gouvernante des Pays-bas pour son petit fils Charles d'Austriche, neveu de Marguerite.
Ce fut le 28. de May de l'an 1507. qu'elle prit la charge de Gouvernante de ces belles Provinces, dont elle s'aquita tres-dignement au grand contentement des Flamans. Aussi c'estoit une Princesse capable de commander et de gouverner des Estats et des Empires. Elle fit paroistre la bonté de son esprit en diverses occasions, ayant maintenu et conservé ces grandes Provinces, le Brabant, la Hollande, la Zelande, la Flandre, et toutes les autres en paix. Abraham Bzovius, Polonois, Religieux de l'Ordre de saint Dominique [318] la loue au 19. Tome des Annales de l'Eglise, pour le soin qu'elle prit d'élever les Empereurs Charles V. et Ferdinand I. et estiment ces Princes heureux d'avoir eu une si bonne et si vertueuse tante. Il la loue aussi pour avoir sagement gouverné plusieurs Provinces.
Ayant découvert que l'heresie de Luther se glissoit dans les Païs-bas, elle fit publier estant à Malines le 17. ou selon les autres le 18. Juillet 1526. un Edit contre ceux qui se trouveroient és assemblées et conventicules où on parleroit contre l'honneur des Sacremens, de la Vierge, des Saints, des jeusnes, des prieres, et des ceremonies de l'Eglise. Par cet Edit ceux qui estoient convaincus d'y avoir assisté, estoient pour la premiere fois condamnez à vingt florins de Brabant; pour la seconde à quarante; pour la troisiéme à quatre-vingts; et ceux qui n'avoient pas le moyen de payer, estoient bannis du païs à perpetuité.
Cet Edit n'ayant pas rendu plusieurs du peuple sages et retenus, la Gouvernante Marguerite fut contrainte trois ans aprés d'en faire publier un autre à Brusselle le 14. Octobre 1529. par lequel, outre les mesmes peines renouvellées contre les fauteurs des nouvelles opinions, il estoit enjoint à tous ceux qui avoient des livres ou des écrits de Luther, de les porter au Magistrat devant le 25. du mois de Novembre, sous peine de la vie, et de confiscation des biens de ceux qui auroient méprisé cette Ordonnance. Mais pour ne donner l'épouvante, et ramener les dévoyez au vray chemin qu'ils avoient quitté, on pardonnoit à ceux qui avant le mesme jour auroient renoncé devant leurs Pasteurs et Curez aux erreurs de cet Heresiarque, et demandé pardon d'avoir mal parlé, soit en public, soit en privé, contre les articles de la Foy, et de la vraye Religion.
Ces saintes Loix et Edits de Marguerite d'Austriche furent cause que plusieurs, qui par simplicité s'estoient laissez seduire et tromper par les Lutheriens couverts, renoncerent à l'heresie, et entrerent dans la vraye Eglise, hors laquelle il n'y a que confusion et malheur. Si ces Ordonnances de Marguerite d'Austriche Duchesse de Savoye eussent esté bien gardées, une autre Marguerite d'Austriche Du-[319]chesse de Parme n'eust pas eu tant d'afflictions et tant de peine en son Gouvernement, comme je feray voir en sa vie. La petite niece a reconnu combien les Loix de Marguerite sa grande tante paternelle estoient bonnes et utiles pour ces Provinces, lesquelles ayant quitté la pluspart la vraye Religion, ont quitté en mesme temps le service de leur Prince.
Marguerite d'Austriche Duchesse de Savoye se trouva à Cambray l'an 1529. avec Louyse de Savoye Duchesse d'Angoulesme et d'Anjou, mere de nostre grand Roy François, au traité qui se fit en cette ville là, par lequel la paix fut conclue entre le Roy François I. et l'Empereur Charles V. et proclamée dans la grande Eglise de Nostre-Dame de Cambray le cinquiéme du mois d'Aoust. Si le Roy François fut obligé à la Regente sa mere Louyse de Savoye Duchesse d'Angoulesme, l'Empereur le fut encor plus à la Duchesse de Savoye sa tante Marguerite d'Austriche, laquelle le receut avec beaucoup d'honneur à Brusselle, quand l'an 1520. il revint d'Espagne pour aller en Allemagne recevoir la Couronne Imperiale. De Flandre elle l'accompagna à Aix la Chappelle, où elle assista à son Sacre et Couronnement.
Cette grande Princesse, fille et tante d'Empereurs, mourut à Malines le 1. jour de Decembre 1532. estant aagée de 51. an. Son coeur fut porté, comme elle avoit ordonné (12), en l'Eglise du Monastere des Annonciades de Bruges qu'elle avoit basty, et son corps à Nostre-Dame de Brou, prés de Bourg en Bresse, en cette belle Eglise qu'elle avoit fait parachever, où il repose prés de celuy du Duc Philebert son mary, suivant sa derniere volonté; afin que ce beau Prince fust mis au milieu de deux belles Marguerites, les perles des Princesses de leur siecle, Marguerite de Bourbon sa mere, et Marguerite d'Austriche sa femme.
Marguerite d'Austriche, veuve de Jean Prince des Asturies ou Infant d'Espagne, et de Jean Philebert Duc de Savoye, a écrit tant en prose qu'en vers François plusieurs oeuvres; entre autres, le Discours de ses infortunes, et de sa vie. Jean le Maire de Belges a fait un livre de ses louanges inti-[320]tulé, la Couronne Marguaritique. Mais où Marguerite a fait plus paroistre et éclater sa richesse et sa grandeur, c'est és bastimens et fondations de ces deux Maisons d'oraison et de pieté, l'Annonciade de Bruges en Flandre, et Nostre-Dame de Brou, au Comté de Bresse (13), (Comté qui est maintenant de la France, avec les autres Provinces voisines, pour l'échange du Marquisat de Saluces (14)) qui ont toutes deux la tres-sainte Vierge pour Patrone et Tutelaire; marque de la devotion de la Duchesse Marguerite vers la Mere de Dieu. Elle jetta les fondemens de celle-là l'an 1518. ayant fait venir de Bourges en Berry le Reverend Pere Gabriel Maria avec huit Religieuses, qui furent les premieres qui establirent dans la Flandre ou les Païs-bas, l'Ordre des Filles de l'Annonciade dit des dix Plaisirs et Vertus de Nostre-Dame, où maintenant il y a 16. Monasteres esquels vivent de saintes Vierges de cet Ordre fondé par la Reyne Jeanne de France (15), fille, soeur et femme de nos Rois, dont la Duchesse Marguerite honoroit grandement la memoire, l'ayant connue particulierement lors qu'elle demeuroit à Amboise, et estoit fiancée à nostre Charles VIII. frere de Jeanne (16). Celle-cy est l'une des plus belles et des plus somptueuses Chapelles de toute l'Europe, et une des merveilles du monde. Ce fut Marguerite de Bourbon Duchesse de Savoye qui l'a commencée, et la Duchesse Marguerite d'Austriche qui a eu l'honneur de la mettre en perfection, et de bastir le beau et superbe Convent, où elle establit des Peres Hermites de saint Augustin, tous Piémontois ou de la Congregation de Lombardie, qui lors florissoit grandement.
En cette belle Eglise, et en divers endroits de ce Monastere d'Augustins de saint Nicolas de Tolentin, on void la devise de la Fondatrice Marguerite d'Austriche Duchesse de Savoye, et Gouvernante des Pays-bas, sçavoir ces trois mots François, FORTUNE, INFORTUNE, FORT-UNE, par lesquels elle declaroit fort bien les accidens remarquables arrivez à ses trois mariages.
Octave Strada en ses Medailles luy donne aussi pour devise un arbre chargé de fruits, que le dard du foudre fend en deux, avec cette inscription Latine, SPOLIAT MORS [321] MUNERA NOSTRA, La mort nous dépouille de nos biens, laquelle je n'expliqueray point icy, l'ayant desja fait en l'Eloge d'une Princesse, petite niece de Marguerite, sçavoir Caterine Reyne de Pologne et Duchesse de Mantoue.
(1) Bourgongne, de France, d'azur à trois fleurs de lys d'or, à la bordure componée d'argent et de gueules: Ce sont les armoiries des derniers Ducs issus du Roy Jean. Les anciennes armoiries de ce Duché là portées par les Ducs sortis de Robert de France, fils puisné du Roy Robert, estoient composées d'un escubandé d'or et d'azur de six pieces, à la bordure de gueules.
(2) Tolede, de gueules, à une couronne d'or.
(3) J'ay rapporté en l'Histoire des Daufins les honneurs qu'elle receut à Paris.
(4) Annales et Histoire de France.
(5) Pasquier en ses Recherches.
(6) Mariana.
(7) Haraeus.
(8) Ferreol de Locres.
(9) La Croix du Maine.
(10) Mariana.
(11) Geneve, d'azur, à 4. points équipolez d'or.
(12) Surius. F. Locrius.
(13) Bresse, d'argent, à une bande accompagnée de 2. Lyons d'azur.
(14) Saluces, de gueules, au chef d'argent.
(15) A. Miraeus de Orig. Virg. Annunciatarum.
(16) Adrianus Hubert, in Iconibus.