Adélaïde Filleul : Différence entre versions
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Seconde fille d'Irène de Buisson de Longpré et de Charles Filleul, la future Mme de Souza naît le 14 mai 1761. Son père obtient une charge de secrétaire du roi et s'installe à Paris. Leur fille aînée épouse le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour. Marmontel, dans ses ''Mémoires,'' fait l'éloge de Mme Filleul et de sa fille aînée, mais passe sous silence un mari discret qui, ruiné, se suicide en 1772, cinq ans après la mort de son épouse. Leur seconde fille, Adélaïde, élevée au couvent de manière assez sommaire, se retrouve sans ressource. Mme de Marigny la marie en 1779 au comte Alexandre de Flahaut de la Billarderie. Ancien militaire, celui-ci deviendra intendant des jardins du roi en 1788. Le nouveau ménage s'installe dans un appartement situé dans le Vieux Louvre et la jeune femme ouvre un salon qui lui permet de réunir une société cosmopolite, constituée entre autres de Narbonne, de Lauzun, du comte de Ségur, de Guibert, de Condorcet, de Dellile, de la comtesse d'Albany, qui devient son amie intime, et de Governor Morris, dont le ''Journal'' est le meilleur témoin de cette époque de la vie de Mme de Flahaut. Il accorde à cette partisane d'une monarchie constitutionnelle une réelle influence sur certains milieux au moment de la Révolution. Quand Mme de Flahaut se décide à émigrer en 1792, avec son fils Charles, dont le véritable père est Talleyrand, son mari ne les suit pas en Angleterre: il est guillotiné en 1794. Sa veuve publie alors un roman, ''Adèle de Sénange'', qui lui apporte quelques expédients. Au cours de ses pérégrinations d'émigrée, la romancière, un moment compagne de Louis-Philippe d'Orléans, croise le baron de Souza-Botelho, diplomate portugais qu'elle retrouve à son retour en France, en 1797. Ils se marient en 1802, et mènent une vie de couple exemplaire. Elle partage avec son mari bibliophile un goût commun pour les lettres et, sous l'Empire, tient un salon fréquenté par Morellet, Suard, Sismondi. Au retour des Bourbons, Charles de Flahaut, ardent bonapartiste, s'exile alors en Angleterre. Sa mère, veuve en 1825, connaît une vieillesse paisible consacrée à l'écriture et à l'éducation de son petit-fils, futur duc de Morny, fils de Charles et de la reine Hortense. Elle meurt à Paris le 16 avril 1836. | Seconde fille d'Irène de Buisson de Longpré et de Charles Filleul, la future Mme de Souza naît le 14 mai 1761. Son père obtient une charge de secrétaire du roi et s'installe à Paris. Leur fille aînée épouse le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour. Marmontel, dans ses ''Mémoires,'' fait l'éloge de Mme Filleul et de sa fille aînée, mais passe sous silence un mari discret qui, ruiné, se suicide en 1772, cinq ans après la mort de son épouse. Leur seconde fille, Adélaïde, élevée au couvent de manière assez sommaire, se retrouve sans ressource. Mme de Marigny la marie en 1779 au comte Alexandre de Flahaut de la Billarderie. Ancien militaire, celui-ci deviendra intendant des jardins du roi en 1788. Le nouveau ménage s'installe dans un appartement situé dans le Vieux Louvre et la jeune femme ouvre un salon qui lui permet de réunir une société cosmopolite, constituée entre autres de Narbonne, de Lauzun, du comte de Ségur, de Guibert, de Condorcet, de Dellile, de la comtesse d'Albany, qui devient son amie intime, et de Governor Morris, dont le ''Journal'' est le meilleur témoin de cette époque de la vie de Mme de Flahaut. Il accorde à cette partisane d'une monarchie constitutionnelle une réelle influence sur certains milieux au moment de la Révolution. Quand Mme de Flahaut se décide à émigrer en 1792, avec son fils Charles, dont le véritable père est Talleyrand, son mari ne les suit pas en Angleterre: il est guillotiné en 1794. Sa veuve publie alors un roman, ''Adèle de Sénange'', qui lui apporte quelques expédients. Au cours de ses pérégrinations d'émigrée, la romancière, un moment compagne de Louis-Philippe d'Orléans, croise le baron de Souza-Botelho, diplomate portugais qu'elle retrouve à son retour en France, en 1797. Ils se marient en 1802, et mènent une vie de couple exemplaire. Elle partage avec son mari bibliophile un goût commun pour les lettres et, sous l'Empire, tient un salon fréquenté par Morellet, Suard, Sismondi. Au retour des Bourbons, Charles de Flahaut, ardent bonapartiste, s'exile alors en Angleterre. Sa mère, veuve en 1825, connaît une vieillesse paisible consacrée à l'écriture et à l'éducation de son petit-fils, futur duc de Morny, fils de Charles et de la reine Hortense. Elle meurt à Paris le 16 avril 1836. | ||
− | La plupart de ses romans ont pour cadre les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Ainsi, ''Eugène de Rothelin'', un de ses textes les plus appréciés, décrit la haute société d'avant 1789, à travers des personnages sensibles et délicats, alors qu'''Émilie et Alphonse'' mettent en scène l'équivalent d'une Mme de Merteuil. Cependant, Mme de Souza ne parvient pas à peindre la méchanceté; elle se montre plus à l'aise dans la description de l'intérieur d'un cercle familial: c'est ce qui fait l'intérêt d'''Eugénie et Mathilde'', de ''Charles et Marie'', d' ''Adèle'' ou d' ''Eugène''. Les thèmes abordés sont récurrents: la famille, l'éducation (''Charles et Marie'' repose sur le même procédé qu' ''Eugénie et Mathilde'': l'auteure met en parallèle trois éducations différentes), le plaisir de la vertu. La forme est en outre très souvent identique: romans épistolaires, monodique (''Adèle''), polyphonique (''Émilie et Alphonse'') ou romans-mémoires comme ''Eugène de Rothelin'', mettent en valeur l'importance de la subjectivité, dont la romancière joue à merveille. Cette profonde cohérence, qui peut aussi s'expliquer par le fait que l'auteure s'inspire très souvent de sa propre expérience (elle décrit sa vie d'émigrée dans ''Eugénie et Mathilde,'' et fait du couvent dans lequel elle a été élevée le cadre de plusieurs de ses textes) n'empêche pas l'oeuvre d'être traversée par diverses influences: les romans de Fanny Burney pour ''Charles et Marie'' ou bien le courant gothique pour ''Émilie et Alphonse. ''La carrière mondaine et littéraire de Mme de Souza est exemplaire en ce qu'elle a évité autant que possible l'étiquette de femme savante, sinon celle de femme légère. Les opinions réellement négatives sont plutôt rares à son sujet, même si elle passe pour le modèle de Mme d'Arbigny, la Française manipulatrice dans la ''Corinne'' de Mme de Staël. Le plus souvent, elle est décrite comme le symbole des grâces de l'Ancien Régime. La romancière est aujourd'hui peu éditée et peu commentée, à l'exception de son roman ''Adèle de Sénange''. | + | La plupart de ses romans ont pour cadre les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Ainsi, ''Eugène de Rothelin'', un de ses textes les plus appréciés, décrit la haute société d'avant 1789, à travers des personnages sensibles et délicats, alors qu' ''Émilie et Alphonse'' mettent en scène l'équivalent d'une Mme de Merteuil. Cependant, Mme de Souza ne parvient pas à peindre la méchanceté; elle se montre plus à l'aise dans la description de l'intérieur d'un cercle familial: c'est ce qui fait l'intérêt d'''Eugénie et Mathilde'', de ''Charles et Marie'', d' ''Adèle'' ou d' ''Eugène''. Les thèmes abordés sont récurrents: la famille, l'éducation (''Charles et Marie'' repose sur le même procédé qu' ''Eugénie et Mathilde'': l'auteure met en parallèle trois éducations différentes), le plaisir de la vertu. La forme est en outre très souvent identique: romans épistolaires, monodique (''Adèle''), polyphonique (''Émilie et Alphonse'') ou romans-mémoires comme ''Eugène de Rothelin'', mettent en valeur l'importance de la subjectivité, dont la romancière joue à merveille. Cette profonde cohérence, qui peut aussi s'expliquer par le fait que l'auteure s'inspire très souvent de sa propre expérience (elle décrit sa vie d'émigrée dans ''Eugénie et Mathilde,'' et fait du couvent dans lequel elle a été élevée le cadre de plusieurs de ses textes) n'empêche pas l'oeuvre d'être traversée par diverses influences: les romans de Fanny Burney pour ''Charles et Marie'' ou bien le courant gothique pour ''Émilie et Alphonse. ''La carrière mondaine et littéraire de Mme de Souza est exemplaire en ce qu'elle a évité autant que possible l'étiquette de femme savante, sinon celle de femme légère. Les opinions réellement négatives sont plutôt rares à son sujet, même si elle passe pour le modèle de Mme d'Arbigny, la Française manipulatrice dans la ''Corinne'' de Mme de Staël. Le plus souvent, elle est décrite comme le symbole des grâces de l'Ancien Régime. La romancière est aujourd'hui peu éditée et peu commentée, à l'exception de son roman ''Adèle de Sénange''. |
== Oeuvres == | == Oeuvres == |
Version actuelle en date du 9 mars 2011 à 20:24
Adélaïde Filleul | ||
Titre(s) | Comtesse de Flahaut | |
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Conjoint(s) | Charles-François de Flahaut de la Billarderie José Maria de Sousa Botelho Mourão e Vasconcelos | |
Dénomination(s) | Madame de Flahaut Madame de Souza | |
Biographie | ||
Date de naissance | 1761 | |
Date de décès | 1836 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804) |
Sommaire
Notice de Francesco Schiariti, 2006.
Seconde fille d'Irène de Buisson de Longpré et de Charles Filleul, la future Mme de Souza naît le 14 mai 1761. Son père obtient une charge de secrétaire du roi et s'installe à Paris. Leur fille aînée épouse le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour. Marmontel, dans ses Mémoires, fait l'éloge de Mme Filleul et de sa fille aînée, mais passe sous silence un mari discret qui, ruiné, se suicide en 1772, cinq ans après la mort de son épouse. Leur seconde fille, Adélaïde, élevée au couvent de manière assez sommaire, se retrouve sans ressource. Mme de Marigny la marie en 1779 au comte Alexandre de Flahaut de la Billarderie. Ancien militaire, celui-ci deviendra intendant des jardins du roi en 1788. Le nouveau ménage s'installe dans un appartement situé dans le Vieux Louvre et la jeune femme ouvre un salon qui lui permet de réunir une société cosmopolite, constituée entre autres de Narbonne, de Lauzun, du comte de Ségur, de Guibert, de Condorcet, de Dellile, de la comtesse d'Albany, qui devient son amie intime, et de Governor Morris, dont le Journal est le meilleur témoin de cette époque de la vie de Mme de Flahaut. Il accorde à cette partisane d'une monarchie constitutionnelle une réelle influence sur certains milieux au moment de la Révolution. Quand Mme de Flahaut se décide à émigrer en 1792, avec son fils Charles, dont le véritable père est Talleyrand, son mari ne les suit pas en Angleterre: il est guillotiné en 1794. Sa veuve publie alors un roman, Adèle de Sénange, qui lui apporte quelques expédients. Au cours de ses pérégrinations d'émigrée, la romancière, un moment compagne de Louis-Philippe d'Orléans, croise le baron de Souza-Botelho, diplomate portugais qu'elle retrouve à son retour en France, en 1797. Ils se marient en 1802, et mènent une vie de couple exemplaire. Elle partage avec son mari bibliophile un goût commun pour les lettres et, sous l'Empire, tient un salon fréquenté par Morellet, Suard, Sismondi. Au retour des Bourbons, Charles de Flahaut, ardent bonapartiste, s'exile alors en Angleterre. Sa mère, veuve en 1825, connaît une vieillesse paisible consacrée à l'écriture et à l'éducation de son petit-fils, futur duc de Morny, fils de Charles et de la reine Hortense. Elle meurt à Paris le 16 avril 1836.
La plupart de ses romans ont pour cadre les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Ainsi, Eugène de Rothelin, un de ses textes les plus appréciés, décrit la haute société d'avant 1789, à travers des personnages sensibles et délicats, alors qu' Émilie et Alphonse mettent en scène l'équivalent d'une Mme de Merteuil. Cependant, Mme de Souza ne parvient pas à peindre la méchanceté; elle se montre plus à l'aise dans la description de l'intérieur d'un cercle familial: c'est ce qui fait l'intérêt d'Eugénie et Mathilde, de Charles et Marie, d' Adèle ou d' Eugène. Les thèmes abordés sont récurrents: la famille, l'éducation (Charles et Marie repose sur le même procédé qu' Eugénie et Mathilde: l'auteure met en parallèle trois éducations différentes), le plaisir de la vertu. La forme est en outre très souvent identique: romans épistolaires, monodique (Adèle), polyphonique (Émilie et Alphonse) ou romans-mémoires comme Eugène de Rothelin, mettent en valeur l'importance de la subjectivité, dont la romancière joue à merveille. Cette profonde cohérence, qui peut aussi s'expliquer par le fait que l'auteure s'inspire très souvent de sa propre expérience (elle décrit sa vie d'émigrée dans Eugénie et Mathilde, et fait du couvent dans lequel elle a été élevée le cadre de plusieurs de ses textes) n'empêche pas l'oeuvre d'être traversée par diverses influences: les romans de Fanny Burney pour Charles et Marie ou bien le courant gothique pour Émilie et Alphonse. La carrière mondaine et littéraire de Mme de Souza est exemplaire en ce qu'elle a évité autant que possible l'étiquette de femme savante, sinon celle de femme légère. Les opinions réellement négatives sont plutôt rares à son sujet, même si elle passe pour le modèle de Mme d'Arbigny, la Française manipulatrice dans la Corinne de Mme de Staël. Le plus souvent, elle est décrite comme le symbole des grâces de l'Ancien Régime. La romancière est aujourd'hui peu éditée et peu commentée, à l'exception de son roman Adèle de Sénange.
Oeuvres
- 1788? : Adèle de Sénange ou Lettres de Lord Sydenham, Londres, Debrett, Hookham, Edwards, De Boeffe, 1794 -- dans Romans de femmes du XVIIIe siècle, éd. Raymond Trousson, Paris, Robert Laffont, 1996, p.567-672.
- 1799 : Émilie et Alphonse, ou le danger de se livrer à ses premières impressions, Paris, Pougens.
- 1802 : Charles et Marie, Paris, Maradan.
- 1808 : Eugène de Rothelin, Paris, H. Nicolle.
- 1811 : Eugénie et Mathilde, ou Mémoires de la famille du comte de Rével, Paris, F. Schoell.
- 1820 : Mademoiselle de Tournon, Paris, Firmin Didot.
- 1821 : La Comtesse de Fargy, Paris, A. Eymery, 1823 (le titre du t.III porte la date de 1822).
- 1821? : Aglaé, dans OEuvres complètes, Paris, A. Eymery, 1821-1822.
- 1831 : La Duchesse de Guise, ou Intérieur d'une famille illustre pendant la Ligue (drame en 3 actes), Paris, C. Gosselin, 1832.
- 1832-1836? : Louis XII, inachevé et inédit.
Choix bibliographique
- Fassioto, Marie-Josée, «La comtesse de Flahaut et son cercle. Un exemple de salon politique sous la Révolution», dans Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 303, 1992, p.344-348.
- Louichon, Brigitte, «Lire Adèle de Sénange de Madame de Souza: point de vue masculin, point de vue féminin», dans Féminités et masculinités dans le texte narratif avant 1800. La question du«gender», dir. Suzan van Dijk, Madeleine van Strien-Chardonneau, Louvain/Paris, Peeters, 2002, p.403-415.
- Maricourt, André de, Madame de Souza et sa famille, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1903.
- Trousson Raymond, «Introduction à Adèle de Sénange», dans Romans de femmes du XVIIIe siècle, éd. R. Trousson, Paris, Robert Laffont, 1996, p.553-566.
- Sainte-Beuve, Charles-Augustin de, «Madame de Souza», dans Portraits de femmes, Paris, Gallimard, [1836] 1998, p.555-566.
Choix iconographique
- 1785 (Salon) : Adélaïde Labille-Guiard, La comtesse de Flahaut et son fils (huile sur toile) Jersey, coll. part.
Jugements
- «Ce roman [Adèle de Sénange] commença et fit la réputation de son auteur. Il parut dans le temps où nous étions inondés de ces sombres productions des romanciers anglais, qui croient plaire avec des spectres et des horreurs, et comme il n'a rien d'un si lugubre appareil, comme tous les ressorts en sont simples, il reposa agréablement de ces compositions tristes et convulsives. Mais il ne dut pas le grand succès qu'il obtint à ce seul contraste; il le dut surtout à l'intérêt de l'action, à l'ingénuité des caractères, à la légèreté du style, l'art des développements, enfin à la découverte de ces nuances fines, de ces sentiments délicats, de ces expressions du coeur qu'une femme seule sait trouver» (Gabriel Legouvé, Le Mérite des femmes et autres poésies, Paris, A. Renouard, 1809, p.51 [note de la p.19]).
- «Les romans de madame de Flahaut, aujourd'hui madame de Souza, se distinguent par une grâce qui leur est particulière. [...] Ces jolis romans n'offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions; on ne doit pas y chercher non plus l'étude approfondie des travers de l'espèce humaine; on est sûr au moins d'y trouver partout des aperçus très fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d'un bon livre et l'aisance d'une conversation fleurie, l'usage du monde [...], des sentiments délicats, des tours ingénieux, des expressions choisies, l'esprit qui ne dit rien de vulgaire, et le goût qui ne dit rien de trop» (Marie-Joseph Chénier, Tableau historique de la littérature française, Paris, Maradan, 1817, p.230-231).
- «Madame de Souza est un esprit, un talent qui se rattache tout à fait au dix-huitième siècle. Elle en a vu à merveille et elle en a aimé le monde, le ton, l'usage, l'éducation et la vie convenablement distribuée. Qu'on ne recherche pas quelle fut sur elle l'influence de Jean-Jacques ou de tel autre écrivain célèbre [...]. Madame de Flahaut était plus dix-huitième siècle que cela, moins vivement emportée par l'enthousiasme vers des régions inconnues. Elle s'instruisit par l'usage, par le monde, elle s'exerça à voir et à sentir dans un horizon tracé» (Charles-Augustin de Sainte-Beuve, Portraits de femmes, Paris, Garnier frères, [1836] 1886, p.50).