Catherine de Parthenay/Fortunée Briquet : Différence entre versions
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ROHAN, (Catherine de Partenay-l'Archevêque, d'abord Baronne de Pont, ensuite Vicomtesse de) fille unique et héritière de Jean de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Soubise, et nièce de la comtesse de Marennes, dont il est fait mention dans cet ouvrage, naquit en 1554. Elle se maria en 1568 avec Charles de Quellenec, bon de Pont, qui se trouva enveloppé dans le massacre de la Saint-Barthélemi. En 1575, elle épousa en secondes noces René de Rohan, qu'elle perdit en 1585. Le tems qu'elle donnait à la défense du parti protestant et à la culture des lettres, ne l'empêcha pas de prendre le plus grand soin de l'éducation de ses enfans. Elle fut célèbre par sa beauté, son esprit et son courage; elle écrivait dans les langues latine et grecque. A l'âge de 74 ans, elle se renferma dans la ville de la Rochelle pendant qu'on en faisait le siège. Cette femme courageuse brava la mauvaise fortune de son parti; elle aima mieux demeurer prisonnière de guerre, que d'être comprise dans la capitalution. On la transféra au château de Niort, le 2novembre 1628. Elle mourut au Parc en Poitou, le 26octobre 1631.<br /> | ROHAN, (Catherine de Partenay-l'Archevêque, d'abord Baronne de Pont, ensuite Vicomtesse de) fille unique et héritière de Jean de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Soubise, et nièce de la comtesse de Marennes, dont il est fait mention dans cet ouvrage, naquit en 1554. Elle se maria en 1568 avec Charles de Quellenec, bon de Pont, qui se trouva enveloppé dans le massacre de la Saint-Barthélemi. En 1575, elle épousa en secondes noces René de Rohan, qu'elle perdit en 1585. Le tems qu'elle donnait à la défense du parti protestant et à la culture des lettres, ne l'empêcha pas de prendre le plus grand soin de l'éducation de ses enfans. Elle fut célèbre par sa beauté, son esprit et son courage; elle écrivait dans les langues latine et grecque. A l'âge de 74 ans, elle se renferma dans la ville de la Rochelle pendant qu'on en faisait le siège. Cette femme courageuse brava la mauvaise fortune de son parti; elle aima mieux demeurer prisonnière de guerre, que d'être comprise dans la capitalution. On la transféra au château de Niort, le 2novembre 1628. Elle mourut au Parc en Poitou, le 26octobre 1631.<br /> | ||
− | La vicomtesse de Rohan a composé plusieurs comédies et tragédies. Parmi ces dernières, on cite ''Holopherne'', qu'elle fit représenter avec succès à la Rochelle en 1574. Cette pièce est la première que l'on connaisse de ce nom. D'Amboyse ne fit paraître sa tragédie d'''Holopherne'' qu'en 1580, et Denis de Sainte-Marthe ne donna la sienne qu'en 1666. La vicomtesse de Rohan a encore écrit plusieurs ''Élégies ''ou''Complaintes'' sur la mort de son premier époux, sur celle de l'amiral Coligny, et de plusieurs autres illustres personnages. Elle a traduit les ''Préceptes d'Isocrate à Démonique''. Ces différens ouvrages lui ont fait un grand nom dans la république des lettres; mais ils n'ont point été imprimés. On lui attribue l'''Apologie pour Henri IV'', insérée dans les dernières éditions du Journal de Henri III. Quoique cette satyre ait été regardée par plusieurs personnes comme un ouvrage de Cayet, Fontette assure qu'elle est incontestablement de la vicomtesse de Rohan. Cette production est remplie d'esprit et de délicatesse. | + | La vicomtesse de Rohan a composé plusieurs comédies et tragédies. Parmi ces dernières, on cite ''Holopherne'', qu'elle fit représenter avec succès à la Rochelle en 1574. Cette pièce est la première que l'on connaisse de ce nom. D'Amboyse ne fit paraître sa tragédie d' ''Holopherne'' qu'en 1580, et Denis de Sainte-Marthe ne donna la sienne qu'en 1666. La vicomtesse de Rohan a encore écrit plusieurs ''Élégies ''ou''Complaintes'' sur la mort de son premier époux, sur celle de l'amiral Coligny, et de plusieurs autres illustres personnages. Elle a traduit les ''Préceptes d'Isocrate à Démonique''. Ces différens ouvrages lui ont fait un grand nom dans la république des lettres; mais ils n'ont point été imprimés. On lui attribue l'''Apologie pour Henri IV'', insérée dans les dernières éditions du Journal de Henri III. Quoique cette satyre ait été regardée par plusieurs personnes comme un ouvrage de Cayet, Fontette assure qu'elle est incontestablement de la vicomtesse de Rohan. Cette production est remplie d'esprit et de délicatesse. |
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+ | [[Catégorie:Dictionnaire Fortunée Briquet]] |
Version actuelle en date du 15 février 2011 à 20:50
ROHAN, (Catherine de Partenay-l'Archevêque, d'abord Baronne de Pont, ensuite Vicomtesse de) fille unique et héritière de Jean de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Soubise, et nièce de la comtesse de Marennes, dont il est fait mention dans cet ouvrage, naquit en 1554. Elle se maria en 1568 avec Charles de Quellenec, bon de Pont, qui se trouva enveloppé dans le massacre de la Saint-Barthélemi. En 1575, elle épousa en secondes noces René de Rohan, qu'elle perdit en 1585. Le tems qu'elle donnait à la défense du parti protestant et à la culture des lettres, ne l'empêcha pas de prendre le plus grand soin de l'éducation de ses enfans. Elle fut célèbre par sa beauté, son esprit et son courage; elle écrivait dans les langues latine et grecque. A l'âge de 74 ans, elle se renferma dans la ville de la Rochelle pendant qu'on en faisait le siège. Cette femme courageuse brava la mauvaise fortune de son parti; elle aima mieux demeurer prisonnière de guerre, que d'être comprise dans la capitalution. On la transféra au château de Niort, le 2novembre 1628. Elle mourut au Parc en Poitou, le 26octobre 1631.
La vicomtesse de Rohan a composé plusieurs comédies et tragédies. Parmi ces dernières, on cite Holopherne, qu'elle fit représenter avec succès à la Rochelle en 1574. Cette pièce est la première que l'on connaisse de ce nom. D'Amboyse ne fit paraître sa tragédie d' Holopherne qu'en 1580, et Denis de Sainte-Marthe ne donna la sienne qu'en 1666. La vicomtesse de Rohan a encore écrit plusieurs Élégies ouComplaintes sur la mort de son premier époux, sur celle de l'amiral Coligny, et de plusieurs autres illustres personnages. Elle a traduit les Préceptes d'Isocrate à Démonique. Ces différens ouvrages lui ont fait un grand nom dans la république des lettres; mais ils n'ont point été imprimés. On lui attribue l'Apologie pour Henri IV, insérée dans les dernières éditions du Journal de Henri III. Quoique cette satyre ait été regardée par plusieurs personnes comme un ouvrage de Cayet, Fontette assure qu'elle est incontestablement de la vicomtesse de Rohan. Cette production est remplie d'esprit et de délicatesse.