Madame d'Harcourt/Philibert Riballier et Catherine Cosson : Différence entre versions
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[286] HARCOURT, (Madame la Comtesse d’) nouvelle Artemise, donne dans Paris un exemple bien éclatant de la force de l’amour conjugal. La mort lui enleva son mari en 1769; cette tendre épouse entiérement livrée à sa vive douleur, s’est appliquée à imaginer tous les moyens possibles de l’entretenir. Elle a fait élever à Notre-Dame, à la mémoire de son époux, un riche mausolée de la composition du célebre Lemoyne, et elle s’y est fait représenter elle-même dans la plus douloureuse attitude. Non contente de ce lugubre tribut, elle avoit fait jetter en cire la figure en grand du Comte; elle l’a fait revêtir de la robe-de-chambre dont il se servoit, et l’a fait placer dans un fauteuil à côté [287] du lit où il avoit coutume de coucher. Plusieurs fois, chaque jour, elle va, dit-on, s’enfermer dans ce triste lieu, pour s’entretenir avec cette image muette, et de la constance de son amour, et de la vivacité de ses regrets. | [286] HARCOURT, (Madame la Comtesse d’) nouvelle Artemise, donne dans Paris un exemple bien éclatant de la force de l’amour conjugal. La mort lui enleva son mari en 1769; cette tendre épouse entiérement livrée à sa vive douleur, s’est appliquée à imaginer tous les moyens possibles de l’entretenir. Elle a fait élever à Notre-Dame, à la mémoire de son époux, un riche mausolée de la composition du célebre Lemoyne, et elle s’y est fait représenter elle-même dans la plus douloureuse attitude. Non contente de ce lugubre tribut, elle avoit fait jetter en cire la figure en grand du Comte; elle l’a fait revêtir de la robe-de-chambre dont il se servoit, et l’a fait placer dans un fauteuil à côté [287] du lit où il avoit coutume de coucher. Plusieurs fois, chaque jour, elle va, dit-on, s’enfermer dans ce triste lieu, pour s’entretenir avec cette image muette, et de la constance de son amour, et de la vivacité de ses regrets. | ||
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+ | [[Catégorie:Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson]] |
Version actuelle en date du 2 janvier 2011 à 18:37
[286] HARCOURT, (Madame la Comtesse d’) nouvelle Artemise, donne dans Paris un exemple bien éclatant de la force de l’amour conjugal. La mort lui enleva son mari en 1769; cette tendre épouse entiérement livrée à sa vive douleur, s’est appliquée à imaginer tous les moyens possibles de l’entretenir. Elle a fait élever à Notre-Dame, à la mémoire de son époux, un riche mausolée de la composition du célebre Lemoyne, et elle s’y est fait représenter elle-même dans la plus douloureuse attitude. Non contente de ce lugubre tribut, elle avoit fait jetter en cire la figure en grand du Comte; elle l’a fait revêtir de la robe-de-chambre dont il se servoit, et l’a fait placer dans un fauteuil à côté [287] du lit où il avoit coutume de coucher. Plusieurs fois, chaque jour, elle va, dit-on, s’enfermer dans ce triste lieu, pour s’entretenir avec cette image muette, et de la constance de son amour, et de la vivacité de ses regrets.