Marie de Cadrels : Différence entre versions
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* « Je joindrai ici au nom de Mademoiselle l’Héritier, ceux de quelques femmes connues par de petites Piéces, dont plusieurs ont été conservées. Je commence par Madame d’Encausse Berat, de Toulouse, qui a composé un discours Académique sur la modération de Louis XIV, sacrifiant sa propre gloire au repos de l’Europe, au milieu de ses victoires & de ses conquêtes. On trouve aussi quelques vers de Madame d’Encausse, insérés dans différens Recueils. » (Joseph de Laporte, ''Histoire littéraire des femmes françoises, ou lettres historiques et critiques'', tome III, Paris, Lacombe, 1769, p. 181). | * « Je joindrai ici au nom de Mademoiselle l’Héritier, ceux de quelques femmes connues par de petites Piéces, dont plusieurs ont été conservées. Je commence par Madame d’Encausse Berat, de Toulouse, qui a composé un discours Académique sur la modération de Louis XIV, sacrifiant sa propre gloire au repos de l’Europe, au milieu de ses victoires & de ses conquêtes. On trouve aussi quelques vers de Madame d’Encausse, insérés dans différens Recueils. » (Joseph de Laporte, ''Histoire littéraire des femmes françoises, ou lettres historiques et critiques'', tome III, Paris, Lacombe, 1769, p. 181). | ||
* « ENCAUSSE BERAT, ( ) née à Toulouze, se distingua dans le siecle dernier, par son esprit & son érudition, remporta plusieurs fois le prix des Jeux floraux, & mérita l’estime des Savans ses contemporains. M. de Vertron en parle avec éloges. L’on a d’elle un Discours à la louange de Louis XIV sur sa modération au milieu de ses victoires. » (Charlotte-Catherine Cosson, ''De l’éducation physique et morale des femmes, avec une notice alphabétique'', Paris, chez les frères Estienne, 1779, p. 247). | * « ENCAUSSE BERAT, ( ) née à Toulouze, se distingua dans le siecle dernier, par son esprit & son érudition, remporta plusieurs fois le prix des Jeux floraux, & mérita l’estime des Savans ses contemporains. M. de Vertron en parle avec éloges. L’on a d’elle un Discours à la louange de Louis XIV sur sa modération au milieu de ses victoires. » (Charlotte-Catherine Cosson, ''De l’éducation physique et morale des femmes, avec une notice alphabétique'', Paris, chez les frères Estienne, 1779, p. 247). | ||
− | * « ENCAUSSE-BERAT (Madame d’) fut, dans le milieu du dix-septième siècle, couronnée plusieurs fois aux Jeux floraux : elle était de Toulouse. Ses vers ont été imprimés dans un recueil intitulé : le Triomphe du Souci, fleur qui sans doute avait été le prix de ses victoires. Il paraît que ses discours aussi avaient réuni les suffrages de l’académie. Ce qui porte à le penser est ce madrigal qui lui fut adressé par M. de Vertron : 'C’est honorer dame Clémence // Qui fonda, ce dit-on, les prix des jeux Floraux, | + | * « ENCAUSSE-BERAT (Madame d’) fut, dans le milieu du dix-septième siècle, couronnée plusieurs fois aux Jeux floraux : elle était de Toulouse. Ses vers ont été imprimés dans un recueil intitulé : le Triomphe du Souci, fleur qui sans doute avait été le prix de ses victoires. Il paraît que ses discours aussi avaient réuni les suffrages de l’académie. Ce qui porte à le penser est ce madrigal qui lui fut adressé par M. de Vertron : 'C’est honorer dame Clémence // Qui fonda, ce dit-on, les prix des jeux Floraux, // Que de les remporter sur d’illustres rivaux // Pour la prose et pour l’éloquence. » (L. Philipon de La Madelaine, ''Dictionnaire portatif des poètes français morts, depuis 1050 jusqu’à 1804'', Paris, 1805, p. 175-176). |
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Version du 29 janvier 2025 à 10:17
Marie de Cadrels | ||
Titre(s) | baronne | |
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Conjoint(s) | le baron d’Encausse. | |
Dénomination(s) | Encausse-Bérat (Mme d’), baronne d’Encausse (Mme la), Cadreils Encausse (Mme de), Cadrels Marie (Mme de). | |
Biographie | ||
Date de naissance | ? | |
Date de décès | ? | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Sommaire
[masquer]Notice de Élise Legendre, 2025
Mme la baronne d’Encausse, née Marie de Cadrels (ou Cadreils), est une poétesse française, originaire de Toulouse, qui s’est distinguée en remportant des prix poétiques à la fin du XVIIe siècle. Elle semble appartenir à la petite noblesse gasconne, mais on ne sait rien de plus de sa biographie. Elle est notamment connue pour avoir écrit des élégies.
Marie, baronne d’Encausse, se présente pour la première fois au concours annuel des Jeux Floraux de Toulouse en 1696, mais ne remporte pas de prix. Cependant elle se distingue cette année-là avec une élégie jugée « tendre », perdant à une voix près face à l’abbé Abeille qui a composé, lui, une élégie pieuse. Puis, elle remporte le Souci d’argent, prix décerné à la meilleure élégie, idylle ou églogue, et ce, deux années de suite : en 1698, avec son élégie « Déjà l’Astre du jour au bout de sa carriere », aux côtés de Catherine Bernard qui remporte deux Amarantes pour ses odes ; en 1699, elle est à nouveau primée pour son élégie « Dans un sombre Bocage, où jamais le Soleil ».
On l’imagine proche des cercles littéraires du temps ; son nom apparaît d’ailleurs en 1701 dans le Mercure Galant : Guyonnet de Vertron, dans une « Ode à la gloire des femmes illustres », l’associe à celui d’autres poétesses alors en vogue (Catherine Bernard, Antoinette Deshoulières, Madeleine de Scudéry, Catherine Durand...), avec une allusion flatteuse à ses vers et à sa prose.
On ignore la date de son décès, on sait cependant grâce aux Mémoires d’Auguste Labouïsse-Rochefort que « divers procès, qu’elle fut obligée de soutenir, lui enlevèrent le loisir de cultiver son heureux talent ».
Ses élégies se caractérisent par leur caractère tendre et doux dans le sillage de celles rédigées, par exemple, par Mme la comtesse de La Suze (Henriette de Coligny). L’élégie de la baronne d’Encausse primée en 1698 fait retentir une voix féminine, celle d’Aminte, amante malheureuse qui se livre à une « éternelle plainte » après la mort de celui qu’elle aime, Daphnis. La baronne d’Encausse réactive tout un héritage pastoral mais aussi élégiaque. Dans son élégie primée en 1699, elle renoue aussi avec des thèmes traditionnels du néo-pétrarquisme, celui de l’infidélité de la belle. En plus de ces élégies qui miment la sincérité d’un coeur passionné, elle aurait également composé un discours académique sur la modération de Louis XIV.
Les élégies de Mme la baronne d’Encausse sont tombées dans l’oubli au cours du XIXe siècle. Seules sont parvenues jusqu’à nous celles publiées dans les différents recueils poétiques compilant les pièces qui se sont distinguées chaque année lors des jeux floraux de Toulouse.
Oeuvres
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1696.
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1698, p. 66-70.
- Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poësie présentées à l’académie des jeux floraux, Toulouse, Guillaume-Louis Colomyez, 1699, p. 43-48.
Principales sources
- « Madame d’Encausse Berat de Toulouse. Voïés de ses Poësies dans le Trionfe du Souci remporté par M. de Sironis. » (Claude-Charles Guyonnet de Vertron, La nouvelle Pandore ou les femmes illustres du siècle de Louis Le Grand, Paris, Nicolas Le Clerc, 1703 [non paginé]).
- « Madame d’Encausse Berat de Thoulouse, dont nous avons plusieurs Piéces de Poësies dans le Triomphe du Souci, remporté Mr de Sironis. » (Mr. F***D***C***, Les Vertus du beau-sexe, La Haye, Jacques Van Den Kieboom, 1733, p. 298).
Choix bibliographique
- J. Dejean, Tender geographies: women and the origins of the novel in France, New-York, Columbia University Press, 1991, p. 207-208.
- A. Labouïsse-Rochefort, Trente ans de ma vie (de 1795 à 1826) ou Mémoires politiques et littéraires, tome VI, Toulouse, imprimerie d’Aug. De Labouïsse-Rochefort, hôtel de Castellane ; Paris, Poirée, 1846, p. 141-143.
- J. de Laporte, Histoire littéraire des femmes francoises, ou lettres historiques et critiques, tome III, Paris, Lacombe, 1769, p. 181.
- Fortunée Briquet, Dictionnaire historique littéraire et bibliographique des Françaises, Paris, chez Treuttel et Würtz, 1804, p.138.
Choix de liens électroniques
- Mention de son nom pour la première fois aux Jeux floraux de Toulouse où elle se fait remarquer pour son « élégie tendre » : [1]
- Élégie qui a remporté le prix de l’Académie des Jeux floraux en 1698 : [2]
- Élégie qui a remporté le prix de l’Académie des Jeux floraux en 1699 : [3]
- Mercure Galant de 1701 qui mentionne Mme la baronne d’Encausse : [4]
Jugements
- « Retraceray-je icy les nombreuses conquestes // De ce Sexe si triomphant ? // Bretonvilliers & Malenfant // D’une même guirlande ont vû ceindre leurs testes. // Je puis citer encor & d’Encausse & Bernard ; // Toutes brillent dans ce bel art. » (Claude-Charles Guyonnet de Vertron, « Ode à la gloire des femmes illustres », Le Mercure galant, décembre 1701 [tome 14], p. 157-165).
- Auguste Labouïsse-Rochefort cite ici un discours de Guillaume de Ponsan (1753) : « […] Il y a de la grâce, du sentiment et des mouvemens de passion dans celle de Mme d’Encausse […] En 1698 et 1699, elle remporta le prix de l’élégie. Ces trois poèmes sont d’un excellent goût ; des sentiments tendres et délicats y sont habilement mêlés avec de sages réflexions ; les vers sont très bien faits ; ils ont beaucoup de douceur, d’élégance et d’harmonie. Mme d’Encausse nous aurait sans doute donné plusieurs bons ouvrages ; mais divers procès, qu’elle fut obligée de soutenir, lui enlevèrent le loisir de cultiver son heureux talent. » (A. Labouïsse-Rochefort, Trente ans de ma vie (de 1795 à 1826) ou Mémoires politiques et littéraires, tome VI, Toulouse, imprimerie d’Aug. De Labouïsse-Rochefort, hôtel de Castellane ; Paris, Poirée, 1846, p. 142).
- « Je joindrai ici au nom de Mademoiselle l’Héritier, ceux de quelques femmes connues par de petites Piéces, dont plusieurs ont été conservées. Je commence par Madame d’Encausse Berat, de Toulouse, qui a composé un discours Académique sur la modération de Louis XIV, sacrifiant sa propre gloire au repos de l’Europe, au milieu de ses victoires & de ses conquêtes. On trouve aussi quelques vers de Madame d’Encausse, insérés dans différens Recueils. » (Joseph de Laporte, Histoire littéraire des femmes françoises, ou lettres historiques et critiques, tome III, Paris, Lacombe, 1769, p. 181).
- « ENCAUSSE BERAT, ( ) née à Toulouze, se distingua dans le siecle dernier, par son esprit & son érudition, remporta plusieurs fois le prix des Jeux floraux, & mérita l’estime des Savans ses contemporains. M. de Vertron en parle avec éloges. L’on a d’elle un Discours à la louange de Louis XIV sur sa modération au milieu de ses victoires. » (Charlotte-Catherine Cosson, De l’éducation physique et morale des femmes, avec une notice alphabétique, Paris, chez les frères Estienne, 1779, p. 247).
- « ENCAUSSE-BERAT (Madame d’) fut, dans le milieu du dix-septième siècle, couronnée plusieurs fois aux Jeux floraux : elle était de Toulouse. Ses vers ont été imprimés dans un recueil intitulé : le Triomphe du Souci, fleur qui sans doute avait été le prix de ses victoires. Il paraît que ses discours aussi avaient réuni les suffrages de l’académie. Ce qui porte à le penser est ce madrigal qui lui fut adressé par M. de Vertron : 'C’est honorer dame Clémence // Qui fonda, ce dit-on, les prix des jeux Floraux, // Que de les remporter sur d’illustres rivaux // Pour la prose et pour l’éloquence. » (L. Philipon de La Madelaine, Dictionnaire portatif des poètes français morts, depuis 1050 jusqu’à 1804, Paris, 1805, p. 175-176).