Marguerite Gérard : Différence entre versions

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Née à Grasse en 1761, Marguerite Gérard est la fille du parfumeur Claude Gérard. En 1775, elle vient à Paris rejoindre sa soeur Marie-Anne, mariée au peintre Jean-Honoré Fragonard et elle-même miniaturiste. Chose courante chez les artistes, Gérard est formée dans l'atelier familial. Trois ans seulement après son arrivée à Paris, elle réalise sa première eau-forte ''Le Chat emmailloté'', d'après un dessin de Fragonard. Suivent deux autres eaux-fortes de jeux d'enfants, et Gérard va revienir à des thèmes semblables durant toute sa carrière. Comme Fragonard, Gérard maîtrise plusieurs techniques. Dans les années 1780 déjà, elle commence à mettre au point sa manière «à la Metsu», qui fait penser, dans sa touche, aux surfaces détaillées, très brillantes, au fini précis, créées par le peintre néerlandais du XVIIe siècle, Gabriel Metsu. Dans les années 1780, Gérard puise aussi chez lui des sujets, réalisant d'élégantes images de femmes dans des occupations liées à l'amour. Le côté très artificiel des peintures de Gérard et leur renvoi à d'autres oeuvres d'art interdisent toute tentative de les interpréter comme étant réalistes. Autant que la vie domestique «réelle», ses oeuvres indiquent l'artifice et appartiennent au genre du tableau de cabinet, une forme d'art recherchée par les amateurs. Gérard peint aussi des portraits et des portraits en miniature, dont certains présentent une liberté de touche proche de la manière esquissée alors très appréciée des collectionneurs. Contrairement à d'autres femmes artistes reconnues, Gérard n'a jamais tenté d'entrer à l'Académie et elle n'expose pas ses peintures au Salon avant 1799. Elle expose ensuite régulièrement jusqu'en 1824, gagnant trois médailles.
 
Née à Grasse en 1761, Marguerite Gérard est la fille du parfumeur Claude Gérard. En 1775, elle vient à Paris rejoindre sa soeur Marie-Anne, mariée au peintre Jean-Honoré Fragonard et elle-même miniaturiste. Chose courante chez les artistes, Gérard est formée dans l'atelier familial. Trois ans seulement après son arrivée à Paris, elle réalise sa première eau-forte ''Le Chat emmailloté'', d'après un dessin de Fragonard. Suivent deux autres eaux-fortes de jeux d'enfants, et Gérard va revienir à des thèmes semblables durant toute sa carrière. Comme Fragonard, Gérard maîtrise plusieurs techniques. Dans les années 1780 déjà, elle commence à mettre au point sa manière «à la Metsu», qui fait penser, dans sa touche, aux surfaces détaillées, très brillantes, au fini précis, créées par le peintre néerlandais du XVIIe siècle, Gabriel Metsu. Dans les années 1780, Gérard puise aussi chez lui des sujets, réalisant d'élégantes images de femmes dans des occupations liées à l'amour. Le côté très artificiel des peintures de Gérard et leur renvoi à d'autres oeuvres d'art interdisent toute tentative de les interpréter comme étant réalistes. Autant que la vie domestique «réelle», ses oeuvres indiquent l'artifice et appartiennent au genre du tableau de cabinet, une forme d'art recherchée par les amateurs. Gérard peint aussi des portraits et des portraits en miniature, dont certains présentent une liberté de touche proche de la manière esquissée alors très appréciée des collectionneurs. Contrairement à d'autres femmes artistes reconnues, Gérard n'a jamais tenté d'entrer à l'Académie et elle n'expose pas ses peintures au Salon avant 1799. Elle expose ensuite régulièrement jusqu'en 1824, gagnant trois médailles.
<blockquote>Bien que Gérard soit surtout connue pour sa représentation des joies de la vie de famille, ses autres sujets sont aussi importants: intimité féminine, rituels féminins, plaisirs de l'amour. La variété des sujets qu'elle a traités n'est pas facile à appréhender car beaucoup de ses oeuvres sont perdues, conservées dans des collections privées ou mal attribuées. Particulièrement dommageable est la perte d'oeuvres où elle expérimentait des sujets variés. Deux événements fournissent des indices sur ses tendances politiques: pendant la Révolution, elle fait partie des femmes qui ont donné leurs bijoux à la Nation, et en 1808, elle expose ''La Clémence de Napoléon'' (Malmaison).<br />
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Si les commentateurs ont facilement admis le contenu érotique des images de Fragonard, les lettres d'amour, scènes de musique et d'intimité féminine de Gérard sont généralement interprétées de façon innocente. Pourtant, l'iconographie choisie par Gérard comporte traditionnellement une charge érotique, parfois soigneusement dissimulée, dans la signification symbolique des objets. En tant que femme artiste, Gérard doit nécessairement voiler les sujets et symboles érotiques qu'elle utilise, ou les mettre à distance par le travestissement historique. Ses scènes d'amour situées dans le Moyen Âge courtois (comme ''L'Art de l'amour'', 1785-1790, gravée par Henri Gérard en 1792) annoncent le style troubadour, développé dans la première moitié du XIXe siècle par des artistes comme son neveu Évariste Fragonard. Plutôt que de présenter une reconstitution historique exacte, Gérard imprègne son oeuvre de la théâtralité de la pastorale rococo et utilise souvent la tradition courtoise pour signifier la délicatesse des sentiments. Même ses images de félicité maternelle peuvent avoir une tonalité érotique. Des tableaux comme ''La Mère nourrice'' cautionnent la promesse d'une excitation sexuelle que beaucoup d'auteurs ayant écrit sur l'allaitement au sein garantissent aux femmes comme un effet indirect de l'accomplissement de leur devoir maternel. En prenant en compte l'érotisme de l'art de Gérard, nous comprenons mieux pourquoi elle a reçu la commande d'illustrer ''Les Amours du chevalier de Faublas'' de Louvet de Couvray (1798) et ''Les Liaisons dangereuses'' de Choderlos de Laclos (1796).<br />
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Bien que Gérard soit surtout connue pour sa représentation des joies de la vie de famille, ses autres sujets sont aussi importants: intimité féminine, rituels féminins, plaisirs de l'amour. La variété des sujets qu'elle a traités n'est pas facile à appréhender car beaucoup de ses oeuvres sont perdues, conservées dans des collections privées ou mal attribuées.
Il est à la fois ironique et prévisible que la tradition présente Marguerite Gérard comme amoureuse de l'artiste qui était son professeur et le mari de sa soeur et, dans le même temps, ne trouve dans ses images que des femmes vertueuses. Sally Wells-Robertson a démontré que l'histoire d'amour entre Fragonard et Gérard n'était que pure invention; il y a cependant des raisons de suggérer que l'art de Gérard, comme celui de Fragonard, est investi moins de morale que de passion, de plaisir et de sensualité. Gérard ne s'est jamais mariée et elle est restée toute sa vie proche de la famille Fragonard. Après 1824, sa production décline considérablement. Mais à cette époque elle a accumulé biens et fortune grâce à une carrière artistique couronnée de succès et elle reste à Paris jusqu'à sa mort en 1837.<br />
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Particulièrement dommageable est la perte d'oeuvres où elle expérimentait des sujets variés. Deux événements fournissent des indices sur ses tendances politiques: pendant la Révolution, elle fait partie des femmes qui ont donné leurs bijoux à la Nation, et en 1808, elle expose ''La Clémence de Napoléon'' (Malmaison).
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Si les commentateurs ont facilement admis le contenu érotique des images de Fragonard, les lettres d'amour, scènes de musique et d'intimité féminine de Gérard sont généralement interprétées de façon innocente. Pourtant, l'iconographie choisie par Gérard comporte traditionnellement une charge érotique, parfois soigneusement dissimulée, dans la signification symbolique des objets. En tant que femme artiste, Gérard doit nécessairement voiler les sujets et symboles érotiques qu'elle utilise, ou les mettre à distance par le travestissement historique. Ses scènes d'amour situées dans le Moyen Âge courtois (comme ''L'Art de l'amour'', 1785-1790, gravée par Henri Gérard en 1792) annoncent le style troubadour, développé dans la première moitié du XIXe siècle par des artistes comme son neveu Évariste Fragonard. Plutôt que de présenter une reconstitution historique exacte, Gérard imprègne son oeuvre de la théâtralité de la pastorale rococo et utilise souvent la tradition courtoise pour signifier la délicatesse des sentiments. Même ses images de félicité maternelle peuvent avoir une tonalité érotique. Des tableaux comme ''La Mère nourrice'' cautionnent la promesse d'une excitation sexuelle que beaucoup d'auteurs ayant écrit sur l'allaitement au sein garantissent aux femmes comme un effet indirect de l'accomplissement de leur devoir maternel. En prenant en compte l'érotisme de l'art de Gérard, nous comprenons mieux pourquoi elle a reçu la commande d'illustrer ''Les Amours du chevalier de Faublas'' de Louvet de Couvray (1798) et ''Les Liaisons dangereuses'' de Choderlos de Laclos (1796).
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Il est à la fois ironique et prévisible que la tradition présente Marguerite Gérard comme amoureuse de l'artiste qui était son professeur et le mari de sa soeur et, dans le même temps, ne trouve dans ses images que des femmes vertueuses. Sally Wells-Robertson a démontré que l'histoire d'amour entre Fragonard et Gérard n'était que pure invention; il y a cependant des raisons de suggérer que l'art de Gérard, comme celui de Fragonard, est investi moins de morale que de passion, de plaisir et de sensualité. Gérard ne s'est jamais mariée et elle est restée toute sa vie proche de la famille Fragonard. Après 1824, sa production décline considérablement. Mais à cette époque elle a accumulé biens et fortune grâce à une carrière artistique couronnée de succès et elle reste à Paris jusqu'à sa mort en 1837.
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Aujourd'hui, Gérard est une des plus célèbres femmes artistes de son époque et on trouve ses oeuvres dans des collections partout en France, en Europe et en Amérique du Nord. Il est donc surprenant que si peu de publications soient consacrées à l'analyse et l'interprétation de son art.
 
Aujourd'hui, Gérard est une des plus célèbres femmes artistes de son époque et on trouve ses oeuvres dans des collections partout en France, en Europe et en Amérique du Nord. Il est donc surprenant que si peu de publications soient consacrées à l'analyse et l'interprétation de son art.
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(traduction de Sandrine Lely)
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(traduction de [[Sandrine Lely]])
 
== Oeuvres ==
 
== Oeuvres ==
 
- 1778 : ''Le Chat Emmailloté ''ou ''L'enfant et le Chat'' (eau-forte), Grasse, Musée Fragonard. <br />
 
- 1778 : ''Le Chat Emmailloté ''ou ''L'enfant et le Chat'' (eau-forte), Grasse, Musée Fragonard. <br />
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- &quot;In the tradition of her idols, Gérard might be termed a 'petit maître' of the late 18th-early 19th centuries, one of the many competent artists whose paintings are idiosyncratic yet revealing documents of their own world. Lauded by her contemporaries -artists, critics, and public alike- but forgotten a century later, the new curiosity about her work fueled by the reconsideration of the art of her era and by the feminist movement of today has inspired expressions of surprised respect from modern scholars [...].To me, more than her stylistic innovations or technical proficiency, Gérard's vision of the feminine ideal, as dictated by the Enlightenment and J.J. Rousseau in the late 18th century and perpetuated through the 20th century, is of universal, undiminished significance&quot; (Sally Wells-Robertson, ''Marguerite Gérard'', thèse non publiée, New York University, 1978, p.232-233).
 
- &quot;In the tradition of her idols, Gérard might be termed a 'petit maître' of the late 18th-early 19th centuries, one of the many competent artists whose paintings are idiosyncratic yet revealing documents of their own world. Lauded by her contemporaries -artists, critics, and public alike- but forgotten a century later, the new curiosity about her work fueled by the reconsideration of the art of her era and by the feminist movement of today has inspired expressions of surprised respect from modern scholars [...].To me, more than her stylistic innovations or technical proficiency, Gérard's vision of the feminine ideal, as dictated by the Enlightenment and J.J. Rousseau in the late 18th century and perpetuated through the 20th century, is of universal, undiminished significance&quot; (Sally Wells-Robertson, ''Marguerite Gérard'', thèse non publiée, New York University, 1978, p.232-233).
 
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Marguerite Gérard
Biographie
Date de naissance 1761
Date de décès 1837
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Mary Sheriff, 2005.

Née à Grasse en 1761, Marguerite Gérard est la fille du parfumeur Claude Gérard. En 1775, elle vient à Paris rejoindre sa soeur Marie-Anne, mariée au peintre Jean-Honoré Fragonard et elle-même miniaturiste. Chose courante chez les artistes, Gérard est formée dans l'atelier familial. Trois ans seulement après son arrivée à Paris, elle réalise sa première eau-forte Le Chat emmailloté, d'après un dessin de Fragonard. Suivent deux autres eaux-fortes de jeux d'enfants, et Gérard va revienir à des thèmes semblables durant toute sa carrière. Comme Fragonard, Gérard maîtrise plusieurs techniques. Dans les années 1780 déjà, elle commence à mettre au point sa manière «à la Metsu», qui fait penser, dans sa touche, aux surfaces détaillées, très brillantes, au fini précis, créées par le peintre néerlandais du XVIIe siècle, Gabriel Metsu. Dans les années 1780, Gérard puise aussi chez lui des sujets, réalisant d'élégantes images de femmes dans des occupations liées à l'amour. Le côté très artificiel des peintures de Gérard et leur renvoi à d'autres oeuvres d'art interdisent toute tentative de les interpréter comme étant réalistes. Autant que la vie domestique «réelle», ses oeuvres indiquent l'artifice et appartiennent au genre du tableau de cabinet, une forme d'art recherchée par les amateurs. Gérard peint aussi des portraits et des portraits en miniature, dont certains présentent une liberté de touche proche de la manière esquissée alors très appréciée des collectionneurs. Contrairement à d'autres femmes artistes reconnues, Gérard n'a jamais tenté d'entrer à l'Académie et elle n'expose pas ses peintures au Salon avant 1799. Elle expose ensuite régulièrement jusqu'en 1824, gagnant trois médailles.

Bien que Gérard soit surtout connue pour sa représentation des joies de la vie de famille, ses autres sujets sont aussi importants: intimité féminine, rituels féminins, plaisirs de l'amour. La variété des sujets qu'elle a traités n'est pas facile à appréhender car beaucoup de ses oeuvres sont perdues, conservées dans des collections privées ou mal attribuées.

Particulièrement dommageable est la perte d'oeuvres où elle expérimentait des sujets variés. Deux événements fournissent des indices sur ses tendances politiques: pendant la Révolution, elle fait partie des femmes qui ont donné leurs bijoux à la Nation, et en 1808, elle expose La Clémence de Napoléon (Malmaison).

Si les commentateurs ont facilement admis le contenu érotique des images de Fragonard, les lettres d'amour, scènes de musique et d'intimité féminine de Gérard sont généralement interprétées de façon innocente. Pourtant, l'iconographie choisie par Gérard comporte traditionnellement une charge érotique, parfois soigneusement dissimulée, dans la signification symbolique des objets. En tant que femme artiste, Gérard doit nécessairement voiler les sujets et symboles érotiques qu'elle utilise, ou les mettre à distance par le travestissement historique. Ses scènes d'amour situées dans le Moyen Âge courtois (comme L'Art de l'amour, 1785-1790, gravée par Henri Gérard en 1792) annoncent le style troubadour, développé dans la première moitié du XIXe siècle par des artistes comme son neveu Évariste Fragonard. Plutôt que de présenter une reconstitution historique exacte, Gérard imprègne son oeuvre de la théâtralité de la pastorale rococo et utilise souvent la tradition courtoise pour signifier la délicatesse des sentiments. Même ses images de félicité maternelle peuvent avoir une tonalité érotique. Des tableaux comme La Mère nourrice cautionnent la promesse d'une excitation sexuelle que beaucoup d'auteurs ayant écrit sur l'allaitement au sein garantissent aux femmes comme un effet indirect de l'accomplissement de leur devoir maternel. En prenant en compte l'érotisme de l'art de Gérard, nous comprenons mieux pourquoi elle a reçu la commande d'illustrer Les Amours du chevalier de Faublas de Louvet de Couvray (1798) et Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1796).

Il est à la fois ironique et prévisible que la tradition présente Marguerite Gérard comme amoureuse de l'artiste qui était son professeur et le mari de sa soeur et, dans le même temps, ne trouve dans ses images que des femmes vertueuses. Sally Wells-Robertson a démontré que l'histoire d'amour entre Fragonard et Gérard n'était que pure invention; il y a cependant des raisons de suggérer que l'art de Gérard, comme celui de Fragonard, est investi moins de morale que de passion, de plaisir et de sensualité. Gérard ne s'est jamais mariée et elle est restée toute sa vie proche de la famille Fragonard. Après 1824, sa production décline considérablement. Mais à cette époque elle a accumulé biens et fortune grâce à une carrière artistique couronnée de succès et elle reste à Paris jusqu'à sa mort en 1837.

Aujourd'hui, Gérard est une des plus célèbres femmes artistes de son époque et on trouve ses oeuvres dans des collections partout en France, en Europe et en Amérique du Nord. Il est donc surprenant que si peu de publications soient consacrées à l'analyse et l'interprétation de son art.

(traduction de Sandrine Lely)

Oeuvres

- 1778 : Le Chat Emmailloté ou L'enfant et le Chat (eau-forte), Grasse, Musée Fragonard.
- 1780-83 : M. Dominique-Louis Luce (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard.
- 1778 : M. Fanfan jouant avec M. Polichinelle (eau-forte), Paris, Musée du Louvre, Collection Edmond de Rothschild; BnF, Rés. du Cabinet des Estampes; New York, Metropolitan Museum of Art.
- 1778 : Au génie de Franklin ou L'Apothèse de Franklin (eau-forte), Paris, BnF, Estampes; Philadelphia Museum of Art.
- 1780-83 : Le Premier Pas de l'Enfance (huile sur toile, 44 x 55 cm), Cambridge, MA., USA, Fogg Museum.
- 1783-85 : La Liseuse (huile sur toile), Cambridge, Fitzwilliam Museum.
- 1783-85 : Le Triomphe de Minette (huile sur toile), Moscou, Musée Pouchkine.
- 1783-1786 : Dors, mon enfant (huile sur toile, 55 x 45 cm), Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle (inv. 2691).
- vers 1785 : Un Homme feuilletant un Grand Livre (huile sur bois), Boston Museum of Fine Arts, Wickes Collection.
- v. 1785 : Le petit garçon au polichinelle (huile sur toile), Paris, Musée Cognacq-Jay (J27).
- 1785-87 : La Leçon de Piano (huile sur toile, 45,7 x 38,1 cm), New York, Shickman Gallery.
- 1785-1787 : Je les relis avec plaisir (huile sur toile, 30 x 39 cm), Munich, Neue Pinakothek (inv. 15287).
- 1785-88 : Le Présent (huile sur toile), Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage.
- 1785-1790 : L'Enfant au Chat (huile sur toile), Etats-Unis, coll. privée.
- 1785-1790 : Le Petit Garçon Blond (Évariste Fragonard) (huile sur bois), Grasse, Musée Fragonard (RF 2033, dépôt du Louvre).
- 1785-1790 : Portrait d'homme à mi-corps (miniature, huile sur taffetas), Paris, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques (RF 30713).
- 1785-1790 : Portrait de femme, à mi-corps, avec un corsage blanc et une mante (miniature, huile sur taffetas), Paris, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques.
- 1787-90 : L'Architecte Ledoux (huile sur bois), Paris, Musée Cognacq-Jay (J37).
- 1787-90 : L'Elan de la Nature (huile sur toile), Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage (6321).
- 1787-90 : L'Enfant chéri (huile sur toile), Cambridge, MA., USA, Fogg Art Museum; autre toile du même nom, Washington, D.C., Smithsonian Institute, Hillswood Collection.
- 1787-1790 : Mme. Ledoux et ses filles (huile sur bois), France, coll. privée.
- 1787-90 : Portrait d'un artiste (huile sur bois), Paris, coll. privée.
- 1787-90 : Un Architecte et sa famille (huile sur bois, 30,5 x 24,1 cm), Baltimore Museum of Art (38.232).
- 1788-90 : L'Enfance de Paul et Virginie (huile sur toile), New York, Wildenstein & Co.
- 1789 : Les Amours du Chevalier de Faublas, cinq illustrations pour les volumes I, III et IV, gravés par St. Aubin et Tilliard, Halbou, et Patas, Londres, British Museum.
- 1790-1800 : La Triste nouvelle (huile sur bois), Paris, Galerie Pardo.
- 1793-95 : Jeune femme tenant une rose (huile sur bois), Compiègne, Musée Vivenel (4683).
- 1793-95 : Jeune fille avec un panier de fleurs (Mlle. Chatard) (huile sur bois), Compiègne, Musée Vivenel (4682).
- 1793-95 : Mme Henri Gérard (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard (RF 2031, dépôt du Louvre).
- 1793-95 : M. Henri Gérard (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard (RF 2030, dépôt du Louvre).
- 1793-96 : Le Chant (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard.
- 1793-97 : Le Billet de logement (huile sur bois), Dijon, Musée Magnin.
- 1793-97 : Les Expéditeurs (huile sur bois), Paris, Galerie Pardo.
- 1795-1800 : La Maternité (huile sur toile, 51 x 61 cm), Baltimore Museum of Art.
- 1795-1800 : La Mère heureuse (huile sur bois), Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage (1128).
- 1795-1800 : La Lettre (huile sur toile), Seine-et-Marne, France, coll. privée.
- 1795-1800 : Le Billet doux (huile sur bois), New York, Wildenstein & Co.
- 1795-1800 : Le Dessin (huile sur toile), Rome, coll. M. Praz.
- 1795-1800 : L'Étude (huile sur toile), New York, coll. privée.
- 1795-1800 : Les Confidences (Mmes Tallien et Récamier) (huile sur toile, 56 x 44 cm), Bordeaux, Musée des Beaux-Arts; autre toile du même nom, Paris, coll. privée.
- 1795-1800 : Les Lettres d'amour (huile sur bois), Jersey (Royaume Uni),Villa Milbrook, Dorothy Hart Collection.
- 1795-1800 : Portrait de Marie-Anne Gérard, épouse de J.-H. Fragonard (huile sur bois), Grasse, Musée Fragonard (RF 2032, dépôt du Louvre).
- 1795-1800 : Une Fillette tenant une pomme (huile sur bois), Grasse, Musée Fragonard.
- 1796 : Les Liaisons dangereuses (six illustrations pour le volume II, gravées par Masquelier, P. Baquoy, Pauquet, Bertraux et Dupreuil, Simonet, et Trière), Grasse, Musée Fragonard.
- 1797-1802 : Le Modèle (huile sur bois), Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage (1129).
- 1797-1803 : La Leçon de géographie (huile sur toile), Paris, coll. privée; huile sur bois du même nom, Grasse, Musée Fragonard.
- 1799 (Salon no145) : Jeune Femme et son Enfant (huile sur toile, 64 x 53 cm), Dijon, Musée des Beaux-Arts (Legs Décle, DE 26).
- v.1799 (Salon no144) : Le Bouquet (huile sur toile, 54 x 45,5 cm). Paris, Galerie Emmanuel Moatti (en 2004).
- v.1799 (Salon no146) : Une jeune fille effeuillant une marguerite (huile sur bois), non localisé.
- v.1799 (Salon no 147) : Portrait de la citoyenne***, non localisé.
- v.1800 : Deux époux lisant leur correspondance d'amour (huile sur toile), Paris, coll. privée.
- v.1800 : Jeune femme interrompue par les jeux de ses enfants (huile sur toile), Paris, coll. privée.
- v.1800 : Portrait d'Alexandre-Évariste Fragonard (miniature, huile sur bois), Grasse, Musée Fragonard.
- 1800-1805 : Le Concert (huile sur bois), New York, Malcolm Forbes Collection.
- v.1800-1810 : Portrait d'une jeune femme aux yeux gris (miniature sur verre), Musée du Louvre, Département des Arts graphiques (R.F. 2059).
- v.1802, L'Heureuse famille (huile sur toile), Moscou, Musée Pouchkine; huile sur bois du même nom, Paris Galerie Pardo.
- 1803-1808 : Mme de Staël et sa fille Albertine (huile sur toile), Suisse, Château de Coppet.
- v.1804 (Salon no 201) : La Mauvaise nouvelle (huile sur toile, 63,5 x 50,5 cm), Paris, Musée du Louvre (MNR 140).
- v.1804 (Salon) : La Mère nourrice, (huile sur bois), Grasse, Musée Fragonard; esquisse (48 x 37 cm) au Musée Granet, Aix-en-Provence.
- v.1804 : La Prière du matin (huile sur toile), Paris, coll. Comtesse Brandolini.
- 1808 (Salon) : La Clémence de Napoléon: Napoléon et la princesse de Hatzfeld (huile sur toile, 81 x 65 cm), Malmaison, Château.
- v.1810 : Prélude à un concert (huile sur toile, 56,5 x 47,6 cm), Washington, National Museum of Women in the Arts.
- v.1810 : La Réprimande (huile sur toile), vente anonyme, le 23 mars 1908.
- v.1810-12 : La Feuille publique (huile sur toile), vente anonyme, le 7 avril 1976.
- 1810-1815 : Portrait d'une jeune femme aux boucles (miniature sur ivoire), Stockholm, Nationalmuseum.
- v.1814 : Le Dejeuner du chat (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard.
- v.1815 : L'Été (huile sur toile, 68 x 50 cm), Perpignan, Musée Rigaud (823-2-1).
- v.1815: L'Automne (huile sur toile), New York, Wildenstein & Co.
- 1815-1820 : La Famille Roze (huile sur toile), Rome, coll. M. Praz.
- 1815-1820 : La Fierté maternelle (huile sur toile, 63 x 53 cm), Lyon, Musée des Beaux-Arts (H 1160).
- 1815-1820 : M. et Mme Artaud (huile sur toile), Grasse, coll. privée.
- 1815-1820 : Mme Fragonard et ses petits enfants (huile sur toile), Boulogne-sur-Seine, coll. privée.
- 1815-1820 : Une femme brodant (huile sur toile), Baltimore Museum of Art.
- v.1820 : La Leçon de dessin (huile sur toile), Grasse, Musée Fragonard.
- v.1820 : La Lecture de la lettre (huile sur toile) Musée de Cherbourg.
- 1820-25 : La Visite à la jeune mère (huile sur toile), Paris, coll. privée.
- 1822 (Salon) : Les Tourterelles (huile sur toile), Paris, Musée du Louvre (Inv. 4.882; en dépôt, non retrouvé).
- 1822-32 : Un Bébé assis sur une chaise (huile sur toile), New York, Schickman Gallery.
- v.1824 : L'Accouchée (huile sur toile), Paris, coll. privée.
- 1825-1830 : Jeune mère baignant son enfant (huile sur toile), vente Lepailleur, 1922.
- 1825-1830 : L'Atelier du peintre (huile sur toile), vente Boas, le 9 juin 1937.
- s.d. : : L'Enfant et le bouledogue ou La Première leçon d'équitation (eau-forte), Paris, Musée du Louvre, Collection Edmond de Rothschild.
- s.d. : La Famille Tiercelin dans son intérieur (huile sur bois, 63 x 51 cm), Grande-Bretagne, Galerie Colnaghi en 2000.
- s.d. : Femme et enfants jouant sur la terrasse d'un parc (huile sur toile, 21 x 24 cm), Narbonne, Musée des Beaux-Arts.
- s.d. : Flore, déesse des fleurs et des jardins (huile sur toile), Grenoble, Musée des Beaux-Arts.
- s.d. : Étude pour Flore (huile sur toile, 34 x 25 cm), vente mes Palloc-Courchet-Fede, Nice, 21 décembre 2000.
- s.d. : Homme assis dans un intérieur (huile sur bois, 21,5 x 16 cm), Paris, Galerie Didier Aaron en 1998.
- s.d. : Les Joies de la maternité ou l'Heureuse fécondité, d'après Fragonard (miniature sur ivoire, diam. 6,4 cm), Paris, Musée du Louvre (RF 4290).
- s.d. : La Lecture de la Bible, d'après Greuze (huile), Grasse, Musée Fragonard (RF 2034, dépôt du Louvre).
- s.d. : Nina chante la romance (huile sur toile, 41 x 33 cm), Toulouse, Musée des Augustins (MNR 763, dépôt du Louvre).
- s.d. : Le pommier (huile sur bois, 47 x 37,5), vente Me Aguttes, 19 juin 2000, no 254.
- s.d. : Portrait d'homme (huile sur bois, 32,3 x 23,8 cm), Paris, Galerie Didier Aaron en 1998.
- s.d. : Quatre personnages dont une femme chantant dans un parc (huile), Grasse, Musée Fragonard (MNR 154, dépôt du Louvre).
- (attribué à Marguerite Gérard, en collaboration avec Fragonard) : La mauvaise nouvelle (huile sur toile, 45,7 x 37,8 cm), vente Christie's, New York, 2 novembre 2000, no261.
- (attribué à Marguerite Gérard) : Le baiser à la dérobée (huile sur toile, 45 x55 cm). Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage.

Choix bibliographique

- Ananoff, Alexandre, «Propos sur les peintures de Marguerite Gérard», Gazette des Beaux-Arts, déc. 1979, p.211-218.
- Cuzin, Jean-Pierre, Jean-Honoré Fragonard. Life and Works, New York, Harry Abrams, 1988.
- Levetine, George, "Marguerite Gérard and Her Stylistic Significance", Baltimore Museum Annual, 1968, p.12ss.
- Rosenberg, Pierre, Fragonard (cat. d'expo.); Paris, Réunion des Musées Nationaux et New York, Metropolitan Museum of Art, 1987-1988.
- Wells-Robertson, Sally, «Marguerite Gérard et les Fragonard», Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1977, p.179-189.

Choix iconographique

- Jean-Honoré Fragonard, Portrait de la belle-soeur du peintre, Marguerite Gérard (pierre noire, 12,6 x 12,6 cm.), Paris, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques (R.F. 41197).

Jugements

- «Cette estampe (Au génie de Franklin) gravée par la Demoiselle Marguerite Gérard d'après les dessins et sous les yeux de M. Fragonard, son beau-frère, a le mérite estimable aux yeux des Artistes, celui de rendre dans la gravure l'esprit de l'Auteur» (Journal de Paris, le 15 novembre, 1778, no319, p.1278).
- «Mes yeux se reportaient toujours sur ces deux jeunes époux lisant leur correspondance d'amour; sujet agréable exécuté avec beaucoup de grâce. Ce bosquet mystérieux est bien en harmonie avec la scène. Le caractère de ces figures est fin et leur pose facile, mais n'y a-t-il pas un peu de molesse dans le draperie blanche de la jeune femme, surtout vers l'extrémité inférieur» («Salon de 1801», Moniteur Universel, C.D., v.26, no695, p.692).
- «Le tableau dont il s'agit est plein de grâce et de vérité; la figure de Madame de Hatzfeld est d'une expression touchante, celle de l'Empereur est noble. tout est juste: Les effets et les convenances sont ménagés avec beaucoup d'art et de goût» («Observations sur le Salon de l'An 1808», no242, La Clémence de S.M. l'Empereur à Berlin, C.D., v.43, no1139, p.689).
- «Elève et alliée de feu M. Fragonard, père, Mlle Gérard est restée fidèle au genre de composition qu'elle a adopté pour ses débuts: ce sont des scènes d'intérieur d'un genre gracieux, toujours décent, et quelquefois romantique. Ses personnages sont pris ordinairement dans la classe moyenne de la société. Ses sujets sont bien déposés, les costumes dessinés avec goût, l'effet pittoresque est bien entendu, la touche ferme et legère; mais les carnations sont généralement faibles, décolorées; on croit voir des personnes malades ou relevant de maladie» (C.P. Landon, Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts, Paris, 1822, p.98).
- «L'Elève le plus affidé de Frago fut Marguerite Gérard, sa belle-soeur, non qu'elle eût le secret de sa dynamique et qu'elle ait pu suivre son maître dans ses élans les plus heureux; mais elle avait vécu trop longtemps en ménage avec lui, elle avait trop bien subi son influence pour ne pas garder quelque chose de sa chaleur sinon de sa charme de sentiment, de son procédé sinon de sa magie de coloris. Elle s'attacha davantage aux vêtements et réussit fort bien à rendre les étoffes» (J. Renouvier, Histoire de l'art pendant la révolution, Paris, 1863, I, p.170).
- "In the tradition of her idols, Gérard might be termed a 'petit maître' of the late 18th-early 19th centuries, one of the many competent artists whose paintings are idiosyncratic yet revealing documents of their own world. Lauded by her contemporaries -artists, critics, and public alike- but forgotten a century later, the new curiosity about her work fueled by the reconsideration of the art of her era and by the feminist movement of today has inspired expressions of surprised respect from modern scholars [...].To me, more than her stylistic innovations or technical proficiency, Gérard's vision of the feminine ideal, as dictated by the Enlightenment and J.J. Rousseau in the late 18th century and perpetuated through the 20th century, is of universal, undiminished significance" (Sally Wells-Robertson, Marguerite Gérard, thèse non publiée, New York University, 1978, p.232-233).

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