Amélie Anne Dorothée de Dietrich : Différence entre versions

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En mai 1797, elle est l’une des protagonistes de la fête du mariage d’[[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]] avec Jean Albert Frédéric de Dietrich. Habillée en jardinière, elle offre à la jeune épousée des fleurs dans la scénette intitulée ''Bouquets'' offerts par Amélie le jour de son hymen. Le temps du spectacle, elle devient « Rose », métonymie des fleurs arrangées pour l’occasion. En 1805, consciente des différences de fortune entre la famille Dietrich et la famille de Turckheim, elle signale la position enviable des seconds par rapport aux premiers. Ainsi, elle évoque la garde d'honneur formée pour Bonaparte, dont son frère ne peut faire partie contrairement à deux des Turckheim. En 1805, elle se fait aussi l'écho de l'inquiétude de Bernard Frédéric de Turckheim à propos de son ami et associé Jean Albert Frédéric de Dietrich.<br/>  
 
En mai 1797, elle est l’une des protagonistes de la fête du mariage d’[[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]] avec Jean Albert Frédéric de Dietrich. Habillée en jardinière, elle offre à la jeune épousée des fleurs dans la scénette intitulée ''Bouquets'' offerts par Amélie le jour de son hymen. Le temps du spectacle, elle devient « Rose », métonymie des fleurs arrangées pour l’occasion. En 1805, consciente des différences de fortune entre la famille Dietrich et la famille de Turckheim, elle signale la position enviable des seconds par rapport aux premiers. Ainsi, elle évoque la garde d'honneur formée pour Bonaparte, dont son frère ne peut faire partie contrairement à deux des Turckheim. En 1805, elle se fait aussi l'écho de l'inquiétude de Bernard Frédéric de Turckheim à propos de son ami et associé Jean Albert Frédéric de Dietrich.<br/>  
 
Elle épouse, à une date inconnue, Alexandre Louis de Pourcet baron de Sahune, inspecteur des forêts, chevalier de Saint-Louis et officier de la légion d'honneur. L'action de ce dernier n'est pas présentée de manière positive dans la correspondance d'affaires d'[[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]], qui fait nettement la distinction entre les affinités électives et les capacités de ses collaborateurs dans l'entreprise. Alexandre de Sahune est devenu, par mariage, le cousin par alliance de cette veuve capitaine d’industrie, mais il est perçu comme un incapable, non seulement par la dame de fer de la Maison de Dietrich, mais aussi par le ménage Scipion Perier, tout aussi intéressé à la bonne marche des affaires. L’esprit moralisateur d’Alexandre « déteindrait » sur son épouse et éloignerait celle-ci de ses amis et anciens condisciples du [[cercle de Schoppenwihr]]. Amélie meurt en 1862.<br/>  
 
Elle épouse, à une date inconnue, Alexandre Louis de Pourcet baron de Sahune, inspecteur des forêts, chevalier de Saint-Louis et officier de la légion d'honneur. L'action de ce dernier n'est pas présentée de manière positive dans la correspondance d'affaires d'[[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]], qui fait nettement la distinction entre les affinités électives et les capacités de ses collaborateurs dans l'entreprise. Alexandre de Sahune est devenu, par mariage, le cousin par alliance de cette veuve capitaine d’industrie, mais il est perçu comme un incapable, non seulement par la dame de fer de la Maison de Dietrich, mais aussi par le ménage Scipion Perier, tout aussi intéressé à la bonne marche des affaires. L’esprit moralisateur d’Alexandre « déteindrait » sur son épouse et éloignerait celle-ci de ses amis et anciens condisciples du [[cercle de Schoppenwihr]]. Amélie meurt en 1862.<br/>  
Amélie est une protagoniste secondaire du cercle de Schoppenwihr. Sous la plume d’[[Annette de Rathsamhausen]], elle est toujours qualifiée de « bien bonne » et elle est systématiquement associée à [[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]], son amie et cousine, avec qui elle reste liée. Sa correspondance, encore non éditée mais déjà en partie analysée, constitue cependant un témoignage essentiel sur le cénacle intellectuel rhénan. Elle permet par ailleurs de mieux connaître l’intensité et la complexité des relations d’ordre économique, social et culturel, propres aux élites strasbourgeoises du début de la période contemporaine. Amélie offre aussi un bel exemple d’épistolière de qualité.  
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Amélie est une protagoniste secondaire du cercle de Schoppenwihr. Sous la plume d’[[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen|Annette de Rathsamhausen]], elle est toujours qualifiée de « bien bonne » et elle est systématiquement associée à [[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Berckheim]], son amie et cousine, avec qui elle reste liée. Sa correspondance, encore non éditée mais déjà en partie analysée, constitue cependant un témoignage essentiel sur le cénacle intellectuel rhénan. Elle permet par ailleurs de mieux connaître l’intensité et la complexité des relations d’ordre économique, social et culturel, propres aux élites strasbourgeoises du début de la période contemporaine. Amélie offre aussi un bel exemple d’épistolière de qualité.  
  
 
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Version actuelle en date du 16 décembre 2014 à 16:20

Amélie Anne Dorothée de Dietrich
Conjoint(s) Alexandre de Sahune
Biographie
Date de naissance 1778
Date de décès 1862
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice par Laure Hennequin-Lecomte, 2014

Née en 1778, Amélie appartient à deux grandes lignées emblématiques du patriciat strasbourgeois. Elle est d’une part la fille de Louise Sophie Amélie Glaubitz et de Jean de Dietrich, frère de Philippe Frédéric de Dietrich, le maire de Strasbourg guillotiné pendant la Révolution. Elle est d’autre part la cousine des célèbres demoiselles de Berckheim (Octavie, Amélie, Henriette) par leur mère, et l’amie de Caroline Pfeffel, l’une des filles du poète Pfeffel, clef de voûte du cercle de Schoppenwihr. Elle lui a d’ailleurs témoigné son affection en prose dans « le livre d’amitié » que Caroline a tenu pendant treize ans. Amélie participe aux activités du cénacle en amoureuse des belles lettres et de la nature, s’adonnant à des promenades dans les Vosges et au jardinage.
En mai 1797, elle est l’une des protagonistes de la fête du mariage d’Amélie de Berckheim avec Jean Albert Frédéric de Dietrich. Habillée en jardinière, elle offre à la jeune épousée des fleurs dans la scénette intitulée Bouquets offerts par Amélie le jour de son hymen. Le temps du spectacle, elle devient « Rose », métonymie des fleurs arrangées pour l’occasion. En 1805, consciente des différences de fortune entre la famille Dietrich et la famille de Turckheim, elle signale la position enviable des seconds par rapport aux premiers. Ainsi, elle évoque la garde d'honneur formée pour Bonaparte, dont son frère ne peut faire partie contrairement à deux des Turckheim. En 1805, elle se fait aussi l'écho de l'inquiétude de Bernard Frédéric de Turckheim à propos de son ami et associé Jean Albert Frédéric de Dietrich.
Elle épouse, à une date inconnue, Alexandre Louis de Pourcet baron de Sahune, inspecteur des forêts, chevalier de Saint-Louis et officier de la légion d'honneur. L'action de ce dernier n'est pas présentée de manière positive dans la correspondance d'affaires d'Amélie de Berckheim, qui fait nettement la distinction entre les affinités électives et les capacités de ses collaborateurs dans l'entreprise. Alexandre de Sahune est devenu, par mariage, le cousin par alliance de cette veuve capitaine d’industrie, mais il est perçu comme un incapable, non seulement par la dame de fer de la Maison de Dietrich, mais aussi par le ménage Scipion Perier, tout aussi intéressé à la bonne marche des affaires. L’esprit moralisateur d’Alexandre « déteindrait » sur son épouse et éloignerait celle-ci de ses amis et anciens condisciples du cercle de Schoppenwihr. Amélie meurt en 1862.
Amélie est une protagoniste secondaire du cercle de Schoppenwihr. Sous la plume d’Annette de Rathsamhausen, elle est toujours qualifiée de « bien bonne » et elle est systématiquement associée à Amélie de Berckheim, son amie et cousine, avec qui elle reste liée. Sa correspondance, encore non éditée mais déjà en partie analysée, constitue cependant un témoignage essentiel sur le cénacle intellectuel rhénan. Elle permet par ailleurs de mieux connaître l’intensité et la complexité des relations d’ordre économique, social et culturel, propres aux élites strasbourgeoises du début de la période contemporaine. Amélie offre aussi un bel exemple d’épistolière de qualité.

Oeuvres

  • Archives privées et lettres inédites, dans Archives privées de la famille de Dietrich, château de Reichshoffen (Bas-Rhin), 71/5-1 à 5-10 et G de D. 98/III/5/9.
  • 1805-1837: "Lettres", dans la Correspondance des Demoiselles de Berckheim et de leurs amis, précédée d'un extrait du Journal de Mlle Octavie de Berckheim et d'une préface de M. Philippe Godet, Paris, Neuchâtel, Imprimerie Delachaux et Niestlé, 1889.

Principales sources

  • Archives Municipales de Colmar, Ms 889 : « Livre d’amitié » de Caroline Louise Pfeffel, épouse de Charles Berger de Montbéliard, avec les dédicaces et signatures de ses amis, 1784-1797 (déclaration d’amitié en prose à Amélie de Dietrich, p. 43 bis).

Choix bibliographique

  • Barral, Pierre, Les Perier dans l'Isère au XIXe siècle d'après leur correspondance familiale, Paris, PUF, 1964.
  • Braeuner, Gabriel, « L'univers féminin du poète Pfeffel », dans Saisons d'Alsace, Femmes d'Alsace, n°97, septembre 1987, p. 77-82.
  • Hennequin-Lecomte, Laure, Le patriciat strasbourgeois (1789-1830), Destins croisés et voix intimes, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2011.
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