Louise de Marillac (?-1629) : Différence entre versions
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En 1621, Louise de Marillac publie des traductions de ''L’Office de la Glorieuse Vierge Marie'' qu’elle dédie à sa prieure, Jeanne de Gondi. La page de titre ne porte pas son nom, mais elle signe l’épitre en prose «Vostre plus humble et plus obeyssante fille S. L. D. M.». À la fin de la traduction de l’Office suit une «Meditation sur les sept psalmes de la penitence de David» et une autre sur les «psaumes canoniaux», avec une paraphrase en vers pour chacun des psaumes de ces deux séries. Alors que le livre est présenté comme étant essentiellement un travail de traduction ou de paraphrase, il contient aussi des compositions originales de la religieuse. Après l’épître dédicatoire, l’auteure livre un poème sur la pénitence intitulé «Le Desert». À la fin du livre, elle ajoute six chansons spirituelles originales. Il s’agit plus précisément de «Noels» où les thèmes de la dévotion de la Vierge et de l’amour divin sont centraux. D’après Hilarion de Coste, Louise de Marillac a aussi écrit plusieurs autres textes spirituels, dont un commentaire sur le Cantique des Cantiques et un dialogue qui met en scène des religieuses du monastère, qui auraient été conservés à Poissy, mais sont aujourd’hui perdus. | En 1621, Louise de Marillac publie des traductions de ''L’Office de la Glorieuse Vierge Marie'' qu’elle dédie à sa prieure, Jeanne de Gondi. La page de titre ne porte pas son nom, mais elle signe l’épitre en prose «Vostre plus humble et plus obeyssante fille S. L. D. M.». À la fin de la traduction de l’Office suit une «Meditation sur les sept psalmes de la penitence de David» et une autre sur les «psaumes canoniaux», avec une paraphrase en vers pour chacun des psaumes de ces deux séries. Alors que le livre est présenté comme étant essentiellement un travail de traduction ou de paraphrase, il contient aussi des compositions originales de la religieuse. Après l’épître dédicatoire, l’auteure livre un poème sur la pénitence intitulé «Le Desert». À la fin du livre, elle ajoute six chansons spirituelles originales. Il s’agit plus précisément de «Noels» où les thèmes de la dévotion de la Vierge et de l’amour divin sont centraux. D’après Hilarion de Coste, Louise de Marillac a aussi écrit plusieurs autres textes spirituels, dont un commentaire sur le Cantique des Cantiques et un dialogue qui met en scène des religieuses du monastère, qui auraient été conservés à Poissy, mais sont aujourd’hui perdus. | ||
Au début du XVIIe siècle, elle a accueilli sa petite-nièce [[Louise de Marillac (1591-1660)]], future fondatrice des Filles de la Charité, à qui il est possible qu’elle ait servi de modèle d’érudition et de piété.<br> | Au début du XVIIe siècle, elle a accueilli sa petite-nièce [[Louise de Marillac (1591-1660)]], future fondatrice des Filles de la Charité, à qui il est possible qu’elle ait servi de modèle d’érudition et de piété.<br> |
Version du 24 février 2014 à 10:04
Louise de Marillac (?-1629) | ||
Dénomination(s) | Soeur Louise de Marillac S. L. D. M. | |
---|---|---|
Biographie | ||
Date de naissance | ? | |
Date de décès | 1629 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804) | ||
Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson (1779) |
Sommaire
Notice de Annick MacAskill, 2014
Louise de Marillac, à ne pas confondre avec sa petite-nièce qui porte le même nom, est une dominicaine du couvent de Saint-Louis à Poissy. On ignore sa date de naissance. Elle prend l’habit sous le priorat de Marguerite du Puy (1561-62 à 1583) et demeure à Poissy jusqu’à son décès en 1629, à un âge très avancé. Fille de Guillaume Ier de Marillac et de Marguerite Genest, elle est, notamment, la tante du garde des sceaux Michel de Marillac (1560-1632). Elle rejoint à Poissy sa contemporaine, Anne de Marquets (1533?-1588), célèbre traductrice et poète. Puisque cette dernière y était, semble-t-il, chargée de la formation de ses consoeurs, à partir de 1560, il est possible que Louise de Marillac ait été l’une de ses disciples et vécu sous son influence. Sa vie coïncide en outre avec le «règne» de la famille de Gondi au monastère de Poissy. En effet, au décès de la prieure Marguerite de Puy, en 1583, et malgré une élection par la communauté largement en faveur de Marthe de Boufflers, c’est Jeanne de Gondi qui devient prieure (avec le soutien d’Henri III), et qui passe le flambeau à sa nièce Louise de Gondi en 1625.
En 1621, Louise de Marillac publie des traductions de L’Office de la Glorieuse Vierge Marie qu’elle dédie à sa prieure, Jeanne de Gondi. La page de titre ne porte pas son nom, mais elle signe l’épitre en prose «Vostre plus humble et plus obeyssante fille S. L. D. M.». À la fin de la traduction de l’Office suit une «Meditation sur les sept psalmes de la penitence de David» et une autre sur les «psaumes canoniaux», avec une paraphrase en vers pour chacun des psaumes de ces deux séries. Alors que le livre est présenté comme étant essentiellement un travail de traduction ou de paraphrase, il contient aussi des compositions originales de la religieuse. Après l’épître dédicatoire, l’auteure livre un poème sur la pénitence intitulé «Le Desert». À la fin du livre, elle ajoute six chansons spirituelles originales. Il s’agit plus précisément de «Noels» où les thèmes de la dévotion de la Vierge et de l’amour divin sont centraux. D’après Hilarion de Coste, Louise de Marillac a aussi écrit plusieurs autres textes spirituels, dont un commentaire sur le Cantique des Cantiques et un dialogue qui met en scène des religieuses du monastère, qui auraient été conservés à Poissy, mais sont aujourd’hui perdus.
Au début du XVIIe siècle, elle a accueilli sa petite-nièce Louise de Marillac (1591-1660), future fondatrice des Filles de la Charité, à qui il est possible qu’elle ait servi de modèle d’érudition et de piété.
Louise de Marillac, comme ses consoeurs Anne de Marquets et Françoise Odeau, témoigne de l’érudition des religieuses qui habitent au monastère Saint-Louis à l’aube du Grand Siècle. Depuis les premiers travaux portant sur ces auteures, l’on associe ces trois femmes comme constituant un lignage littéraire. À ce titre, Gary Ferguson a contribué par plusieurs articles importants à faire mieux connaître leur production écrite.
Oeuvres
- 1621 : L’Office de la Glorieuse Vierge Marie. Traduict en vers François. Pour le contentement de ceux qui ont son honneur en recommandation. Suivent aussi les Psalmes Penitentiaux & Canoniaux pour l’exercice des ames penitentes, Paris, Mathurin Henault, 1621. 101 p. r-v.
- «Meditations sur toutes les Festes de l’année» (perdues)
- «Commentaire sur le Cantique des Cantiques» (perdu)
- «Dialogue entre deux Vierges, sur les recreations des Religieuses» (perdu)
Principales sources
- Coste, Hilarion de, Les Éloges et les vies des reynes, des princesses et des dames illustres en pieté, en Courage & en Doctrine, qui ont fleury de nostre temps, & du temps de nos Peres, Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1647, vol. 2, p. 106-107.
- Bibliothèque nationale de France (France, Paris), fonds des Manuscrits, fonds français, ancien fonds, «Memoires concernant le Prieuré de Poissy, Recuillis sur les archives de la maison par Madame Susanne de Henequin Religieuse de ce monastere...», ms fr. 5009, 18e s.
Choix bibliographique
- Ferguson, Gary, «Le Chapelet et la plume, ou, quand la religieuse se fait écrivain: le cas du prieuré de Poissy (1562-1621)», dans Nouv. Revue du Seizième Siècle, 19, 2001, p.83-99.
- Ferguson, Gary, «Rules for Writing: The ‘Dames de Poissy’», dans EMF: Studies in Early Modern France. The Cloister and the World: Early Modern Convent Voices, éd. Thomas M. Carr, t. 11, 2007, p. 44-58.
- Noailly, Jean-Michel, «La Bibliographie des Psaumes imprimés en vers français» dans Les paraphrases bibliques aux XVIe et XVIIe siècles, éds. Véronique Ferrer et Anne Mantero, Genève, Droz, 2006, p. 225-240.
Jugements
- «Dans ce couvent [le monastère royal Saint-Louis de Poissy] très à la mode, fréquenté par les enfants des plus grandes familles, on nous dit sans preuve que la culture classique était en honneur. En tout cas, il y avait là, et ce n’était peut-être pas une exception, une religieuse humaniste, Louise de Marillac, grand-tante de la petite Louise : Hilarion de la Coste l’a comprise dans sa galerie des femmes illustres de ce temps comme une femme de sagesse et de piété […] Il va de soi qu’elle donna tous ses soins à la petite fille qu’on n’avait amenée là qu’à cause d’elle, et qu’elle se plut à l’instruire, trouvant chez elle des dons exceptionnels et des goûts raffinés. Il n’est pas indifférent que Louise de Marillac [la petite-nièce] ait eu de bonne heure et longtemps contact avec un esprit de cette trempe» (J. Calvet, Louise de Marillac par elle-même, Paris, Tequi, 1958, p. 23).
- «Un peu plus tard, dans un cadre assez différent, il faut retenir les paraphrases de Louise de Marillac éditées en 1621[…] L’auteur y a paraphrasé en vers, plus exactement même en un quatrain, chacun des versets de tout l’Office, c’est-à-dire de tous les psaumes, hymnes et cantiques qu’il contient, soit un total de quarante-deux paraphrases de psaumes. Sauf erreur de ma part, c’est la seule paraphrase connue des psaumes dans l’ordre liturgique de l’Office de la Vierge Marie, entre les éditions des Heures de noste dame de Pierre Gringore, publiées huit ou neuf fois entre 1525 et 1544, et les paraphrases en vers des Heures en vers françois de Claude Sanguin, publiées en 1660 et suivies en 1669-1670 des deux éditions de l’Office de la Vierge dues à Desmarets de Saint-Sorlin et à Pierre Corneille» (Jean-Michel Noailly, voir supra, Choix bibliographique, p. 235-236).