Octavie de Berckheim : Différence entre versions

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== Notice de [[Laure Hennequin-Lecomte]], 2013 ==
 
== Notice de [[Laure Hennequin-Lecomte]], 2013 ==
Octavie de Berckheim est la première fille de Philippe-Frédéric de Berckheim et de Marie-Octavie-Louise de Glaubitz. Elle naît en France, à Jebsheim, non loin de Colmar, le 20 octobre 1771. En 1793, elle est considérée comme suspecte avec le reste de sa famille par le conventionnel en mission, Hérault de Séchelles : elle est arrêtée dans sa demeure mais est libérée rapidement en raison des relations de M. de Berckheim. De ce fait, Octavie préfère détruire des feuillets de son journal qui pourraient être compromettants. En décembre 1793, lors de la fête de la Raison, elle n’a pas à incarner la déesse Raison, ce qui l’enchante, et se contente de participer au cortège avec ses sœurs et de danser au bal de la soirée. En 1794, Octavie fait un séjour chez le pasteur et pédagogue Oberlin à Waldersbach avec sa sœur [[Henriette de Berckheim|Henriette]]. Dans le [[cercle de Schoppenwihr]], elle est surnommée « Ida », du nom de la montagne crétoise où serait né Zeus. Amie d’Oberlin, elle fait la connaissance à Rothau de Frédérique Brion, fille de pasteur, philanthrope et brièvement amie de Gœthe. Le 27 mai 1797, Octavie interprète, dans la scénette ''Bouquets'' offerts à [[Amélie Louise de Berckheim|Lonny]], par ses soeurs et ses amies, le jour de son mariage, une des jardinières, Nanine, qui offre des lis à sa sœur Amélie, l’épousée. Octavie se transforme en Olympe dans le conte ''La couronne de Pallas'' qui se réfère à la devise de Schoppenwhir « Unis pour devenir meilleur ». En 1798, elle est célébrée par ses sœurs et le poète Pfeffel. Le 20 janvier 1799 à Colmar, celui-ci imagine la réconciliation des deux rives du Rhin : les ''Patriotische Gedanken'' commencent avec le mariage de Frédéric-Georges de Stein-Nordheim et d’Octavie. Octavie quitte peu après l'Alsace pour la Thuringe. Son époux est issu d'une noble famille de Saxe-Meiningen et son beau-frère est le Grand-Ecuyer du duc de Saxe-Weimar et donc le beau-frère de l'égérie de Goethe, Charlotte de Stein. Octavie est présentée à la duchesse régnante à la cour de Meiningen, mais elle considère comme supérieure aux mondanités de Meiningen la vie à Nordheim. Elle se lie d’amitié avec la grande duchesse Louise de Saxe-Weimar, célébrée par l'auteur de ''Werther''. Après 1798, elle reçoit sa famille et ses amis en Franconie. Elle y accueille Gustave, son plus jeune frère, et Camille Jordan. Elle recommande celui-ci à la cour de Weimar et lui fait notamment faire la connaissance d’une des belles sœurs de Charlotte de Stein, Sophie de Schardt, avec qui il correspond. A partir de 1800, elle s'inquiète de la « marche des armées », son époux et ses trois frères étant ennemis et elle s’identifie à la Sabine de la tragédie d’Horace quand s’affrontent sa nation germanique d’adoption et sa nation française d’origine. En 1805, elle réclame à [[Amélie Anne Dorothée|Amélie de Dietrich]] une sauvegarde de l'empereur pour le domaine de Nordheim, quand Napoléon passe à Strasbourg. De 1805 à 1807, elle est à Nordheim au cœur de la zone des combats. En 1809, son existence reprend un cours plus paisible avec l'éloignement de la guerre vers l'Est. Elle se partage entre Nordheim que son époux, féru d'agriculture, a transformé, et la cour de Meiningen, puisque Georges y est chambellan. Tous les ans, elle prend les eaux de Liebenstein. Durant les guerres de l'Empire, elle est perçue comme « la Française » dans sa belle-famille et comme une étrangère. De son union avec Frédéric Georges de Stein naissent huit enfants. Elle a le plaisir de voir ses liens de famille se resserrer avec le mariage d’Amélie née à Nordheim en 1801 avec son cousin Maximilien Frédéric Albert de Dietrich. Si elle a la douleur de perdre sa fille en 1839, elle voit la seconde, Adélaïde, née à Nordheim en 1813, devenir la seconde épouse de son neveu alsacien. Elle meurt le 4 mai 1852 à Nordheim.<br/>
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Octavie de Berckheim est la première fille de Philippe-Frédéric de Berckheim et de Marie-Octavie-Louise de Glaubitz. Elle naît en France, à Jebsheim, non loin de Colmar, le 20 octobre 1771. En 1793, elle est considérée comme suspecte avec le reste de sa famille par le conventionnel en mission, Hérault de Séchelles : elle est arrêtée dans sa demeure mais est libérée rapidement en raison des relations de M. de Berckheim. De ce fait, Octavie préfère détruire des feuillets de son journal qui pourraient être compromettants. En décembre 1793, lors de la fête de la Raison, elle n’a pas à incarner la déesse Raison, ce qui l’enchante, et se contente de participer au cortège avec ses sœurs et de danser au bal de la soirée. En 1794, Octavie fait un séjour chez le pasteur et pédagogue Oberlin à Waldersbach avec sa sœur [[Henriette de Berckheim|Henriette]]. Dans le [[cercle de Schoppenwihr]], elle est surnommée « Ida », du nom de la montagne crétoise où serait né Zeus. Amie d’Oberlin, elle fait la connaissance à Rothau de Frédérique Brion, fille de pasteur, philanthrope et brièvement amie de Gœthe. Le 27 mai 1797, Octavie interprète, dans la scénette ''Bouquets'' offerts à [[Amélie Louise de Berckheim|Lonny]], par ses soeurs et ses amies, le jour de son mariage, une des jardinières, Nanine, qui offre des lis à sa sœur Amélie, l’épousée. Octavie se transforme en Olympe dans le conte ''La couronne de Pallas'' qui se réfère à la devise de Schoppenwhir « Unis pour devenir meilleur ». En 1798, elle est célébrée par ses sœurs et le poète Pfeffel. Le 20 janvier 1799 à Colmar, celui-ci imagine la réconciliation des deux rives du Rhin : les ''Patriotische Gedanken'' commencent avec le mariage de Frédéric-Georges de Stein-Nordheim et d’Octavie. Octavie quitte peu après l'Alsace pour la Thuringe. Son époux est issu d'une noble famille de Saxe-Meiningen et son beau-frère est le Grand-Ecuyer du duc de Saxe-Weimar et donc le beau-frère de l'égérie de Goethe, Charlotte de Stein. Octavie est présentée à la duchesse régnante à la cour de Meiningen, mais elle considère comme supérieure aux mondanités de Meiningen la vie à Nordheim. Elle se lie d’amitié avec la grande duchesse Louise de Saxe-Weimar, célébrée par l'auteur de ''Werther''. Après 1798, elle reçoit sa famille et ses amis en Franconie. Elle y accueille Gustave, son plus jeune frère, et Camille Jordan. Elle recommande celui-ci à la cour de Weimar et lui fait notamment faire la connaissance d’une des belles sœurs de Charlotte de Stein, Sophie de Schardt, avec qui il correspond. A partir de 1800, elle s'inquiète de la « marche des armées », son époux et ses trois frères étant ennemis et elle s’identifie à la Sabine de la tragédie d’Horace quand s’affrontent sa nation germanique d’adoption et sa nation française d’origine. En 1805, elle réclame à [[Amélie Louise de Berckheim|Amélie de Dietrich]] une sauvegarde de l'empereur pour le domaine de Nordheim, quand Napoléon passe à Strasbourg. De 1805 à 1807, elle est à Nordheim au cœur de la zone des combats. En 1809, son existence reprend un cours plus paisible avec l'éloignement de la guerre vers l'Est. Elle se partage entre Nordheim que son époux, féru d'agriculture, a transformé, et la cour de Meiningen, puisque Georges y est chambellan. Tous les ans, elle prend les eaux de Liebenstein. Durant les guerres de l'Empire, elle est perçue comme « la Française » dans sa belle-famille et comme une étrangère. De son union avec Frédéric Georges de Stein naissent huit enfants. Elle a le plaisir de voir ses liens de famille se resserrer avec le mariage d’Amélie née à Nordheim en 1801 avec son cousin Maximilien Frédéric Albert de Dietrich. Si elle a la douleur de perdre sa fille en 1839, elle voit la seconde, Adélaïde, née à Nordheim en 1813, devenir la seconde épouse de son neveu alsacien. Elle meurt le 4 mai 1852 à Nordheim.<br/>
Le journal d'Octavie commence en 1789 et s’achève, avec des coupures, en 1794. Elle y raconte, entre autres, sa rencontre, le cœur battant, avec une écrivaine allemande très célèbre, Sophie de la Roche, et y revendique ouvertement l’égalité entre les sexes, contrairement à son amie [[Annette de Rathsamhausen]] qui insiste plus sur les différences de nature entre l’homme et la femme. Octavie ne veut pas écrire une œuvre littéraire mais elle se sert de son journal comme d’un moyen pour s’affirmer en tant que sujet féminin autonome. Il mériterait donc une attention particulière.
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Le journal d'Octavie commence en 1789 et s’achève, avec des coupures, en 1794. Elle y raconte, entre autres, sa rencontre, le cœur battant, avec une écrivaine allemande très célèbre, Sophie de la Roche, et y revendique ouvertement l’égalité entre les sexes, contrairement à son amie [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen|Annette de Rathsamhausen]] qui insiste plus sur les différences de nature entre l’homme et la femme. Octavie ne veut pas écrire une œuvre littéraire mais elle se sert de son journal comme d’un moyen pour s’affirmer en tant que sujet féminin autonome. Il mériterait donc une attention particulière.
  
 
==Oeuvres==
 
==Oeuvres==

Version actuelle en date du 19 décembre 2014 à 14:22

Octavie de Berckheim
Titre(s) baronne
Conjoint(s) Frédéric-Georges de Stein-Nordheim
Dénomination(s) Ida
Biographie
Date de naissance 20 octobre 1771
Date de décès 4 mai 1852
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Laure Hennequin-Lecomte, 2013

Octavie de Berckheim est la première fille de Philippe-Frédéric de Berckheim et de Marie-Octavie-Louise de Glaubitz. Elle naît en France, à Jebsheim, non loin de Colmar, le 20 octobre 1771. En 1793, elle est considérée comme suspecte avec le reste de sa famille par le conventionnel en mission, Hérault de Séchelles : elle est arrêtée dans sa demeure mais est libérée rapidement en raison des relations de M. de Berckheim. De ce fait, Octavie préfère détruire des feuillets de son journal qui pourraient être compromettants. En décembre 1793, lors de la fête de la Raison, elle n’a pas à incarner la déesse Raison, ce qui l’enchante, et se contente de participer au cortège avec ses sœurs et de danser au bal de la soirée. En 1794, Octavie fait un séjour chez le pasteur et pédagogue Oberlin à Waldersbach avec sa sœur Henriette. Dans le cercle de Schoppenwihr, elle est surnommée « Ida », du nom de la montagne crétoise où serait né Zeus. Amie d’Oberlin, elle fait la connaissance à Rothau de Frédérique Brion, fille de pasteur, philanthrope et brièvement amie de Gœthe. Le 27 mai 1797, Octavie interprète, dans la scénette Bouquets offerts à Lonny, par ses soeurs et ses amies, le jour de son mariage, une des jardinières, Nanine, qui offre des lis à sa sœur Amélie, l’épousée. Octavie se transforme en Olympe dans le conte La couronne de Pallas qui se réfère à la devise de Schoppenwhir « Unis pour devenir meilleur ». En 1798, elle est célébrée par ses sœurs et le poète Pfeffel. Le 20 janvier 1799 à Colmar, celui-ci imagine la réconciliation des deux rives du Rhin : les Patriotische Gedanken commencent avec le mariage de Frédéric-Georges de Stein-Nordheim et d’Octavie. Octavie quitte peu après l'Alsace pour la Thuringe. Son époux est issu d'une noble famille de Saxe-Meiningen et son beau-frère est le Grand-Ecuyer du duc de Saxe-Weimar et donc le beau-frère de l'égérie de Goethe, Charlotte de Stein. Octavie est présentée à la duchesse régnante à la cour de Meiningen, mais elle considère comme supérieure aux mondanités de Meiningen la vie à Nordheim. Elle se lie d’amitié avec la grande duchesse Louise de Saxe-Weimar, célébrée par l'auteur de Werther. Après 1798, elle reçoit sa famille et ses amis en Franconie. Elle y accueille Gustave, son plus jeune frère, et Camille Jordan. Elle recommande celui-ci à la cour de Weimar et lui fait notamment faire la connaissance d’une des belles sœurs de Charlotte de Stein, Sophie de Schardt, avec qui il correspond. A partir de 1800, elle s'inquiète de la « marche des armées », son époux et ses trois frères étant ennemis et elle s’identifie à la Sabine de la tragédie d’Horace quand s’affrontent sa nation germanique d’adoption et sa nation française d’origine. En 1805, elle réclame à Amélie de Dietrich une sauvegarde de l'empereur pour le domaine de Nordheim, quand Napoléon passe à Strasbourg. De 1805 à 1807, elle est à Nordheim au cœur de la zone des combats. En 1809, son existence reprend un cours plus paisible avec l'éloignement de la guerre vers l'Est. Elle se partage entre Nordheim que son époux, féru d'agriculture, a transformé, et la cour de Meiningen, puisque Georges y est chambellan. Tous les ans, elle prend les eaux de Liebenstein. Durant les guerres de l'Empire, elle est perçue comme « la Française » dans sa belle-famille et comme une étrangère. De son union avec Frédéric Georges de Stein naissent huit enfants. Elle a le plaisir de voir ses liens de famille se resserrer avec le mariage d’Amélie née à Nordheim en 1801 avec son cousin Maximilien Frédéric Albert de Dietrich. Si elle a la douleur de perdre sa fille en 1839, elle voit la seconde, Adélaïde, née à Nordheim en 1813, devenir la seconde épouse de son neveu alsacien. Elle meurt le 4 mai 1852 à Nordheim.
Le journal d'Octavie commence en 1789 et s’achève, avec des coupures, en 1794. Elle y raconte, entre autres, sa rencontre, le cœur battant, avec une écrivaine allemande très célèbre, Sophie de la Roche, et y revendique ouvertement l’égalité entre les sexes, contrairement à son amie Annette de Rathsamhausen qui insiste plus sur les différences de nature entre l’homme et la femme. Octavie ne veut pas écrire une œuvre littéraire mais elle se sert de son journal comme d’un moyen pour s’affirmer en tant que sujet féminin autonome. Il mériterait donc une attention particulière.

Oeuvres

  • 1789-1794 : Correspondance des Demoiselles de Berckheim et de leurs amis, précédée d'un extrait du Journal de Mlle Octavie de Berckheim et d'une préface de M. Philippe Godet, Paris, Neuchâtel, Imprimerie Delachaux et Niestlé, 1889.

Principales sources inédites

  • Bibliothèque universitaire de Strasbourg : Archives privées de la famille de Turckheim, carton 58 (correspondance des demoiselles de Berckheim).
  • Archives Municipales de Colmar : Ms 889, Livre d’amitié de Caroline Louise Pfeffel, épouse de Charles Berger de Montbéliard, avec les dédicaces et signatures de ses amis, 1784-1797, dessin.

Principales sources éditées

  • Boubée, Robert, Camille Jordan en Alsace et à Weimar d'après des documents inédits avec un portrait, Paris, Plon, 1911.
  • Pfeffel, Gottlieb Conrad, Patriotische gedanken bei der Vermählungder Bürgerinn Octavia Berkhem von Colmar und des Freyherrn von Stein im Januar 1798, Bâle, J. Decker, 1798, couverture d’origine en papier à la cuve de Honig et Zoonen, tranche dorée, 6 p.
  • Pfeffel, Gottlieb Conrad, Patriotische gedanken bei Octaviens Vermählung im Jahre 1798, mit einer Einführung von Alexander Kirschoff, Frankfurt, 1928, p.138-141.

Choix bibliographique

  • Kintz, Jean-Pierre et al., (dir), Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne n°3, Bec à Bix, Strasbourg, Fédération d'histoire et d'archéologie d'Alsace., 1983, p.173
  • Hennequin-Lecomte, Laure, « Une Raison si fort sœur de la folie : une fête révolutionnaire à travers le prisme diariste d’Octavie de Berckheim », dans Entre mémoire et histoire : écriture ordinaire et émergence de l’individu, dir. Nicole Lemaître et Sylvie Mouysset, collection : Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, (134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Bordeaux, 2009), 2011, ouvrage disponible en téléchargement payant depuis le catalogue général des Editions du CTHS, cths.fr/ed/edition.php?id=5327., p. 307-318).
  • Hennequin-Lecomte, Laure, « La guerre d’Octavie de Berckheim a bien eu lieu : les paradoxes de la frontière rhénane pendant la Révolution et l’Empire », dans Ecrire la guerre, écrire la paix, dir. Simone Mazauric, collection : Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, (136e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Perpignan, 2011), 2013, publication électronique, ouvrage disponible en téléchargement payant depuis le catalogue général des Editions du CTHS, cths.fr/ed/edition.php?id=6576, p. 53-62).
  • Hennequin-Lecomte, Laure, Le patriciat strasbourgeois (1789-1830). Destins croisés et voix intimes, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2011.
  • Hennequin-Lecomte, Laure, « (Le) cœur français d’Octavie de Stein, polyphonies épistolaires rhénanes au tournant de la période contemporaine », dans Epistolaire, revue de l’A.I.R.E., n°39, Paris, Librairie Honoré Champion, 2013, p. 49-58.

Choix iconographique

  • date inconnue (1771-1852) ? : anonyme, portrait -- Marie-Lise Ernewein, 'Les Demoiselles de Berckheim et leur temps', Haguenau, Bastberg, 2001, p. 18.

Jugements

  • « Je me transporte auprès de toi, je te contemple au milieu de ta famille et de tes occupations, je te suis dans la vie que la Providence t’a destinée. Ta douce et sainte image m’apparaît, ton exemple m’élève, m’arrache à moi-même pour me faire devenir meilleure, et je trouve toujours dans mon Octavie le modèle, la consolation, l’exquise jouissance que m’ont offerts les premières années de notre liaison. Tu seras toujours la bien-aimée de mon âme, belle et bonne Octavie. » (Annette de Rathsamhausen, dans Gustave de Gérando, Lettres de la baronne de Gérando, née de Rathsamhausen, suivies de fragments d'un journal écrit par elle de 1800 à 1804, Paris, 2e édition, Didier et Compagnie, 1880, p. 138).
  • « Mon Octavie, parle-moi souvent le langage de l’amitié austère et vigilante. Toi, si bonne, si pénétrée de tes devoirs, si courageuse à les remplir, si dévouée à tout ce qui est bien, toi qui ne suis d’autre loi que la loi du meilleur, soutiens ton amie, joins tes conseils à tes exemples. Tu connais toute la puissance de l’amitié, tu as sur moi plus d’empire que tout autre ; je te promets d’être fidèle à ta voix. » (Annette de Rathsamhausen, dans Gustave de Gérando, Lettres de la baronne de Gérando, voir supra, p. 155).



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