Nanine Vallain : Différence entre versions

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Nanine Vallain, élève de Joseph Benoît Suvée et de Jacques-Louis David, participe à l'Exposition de la Jeunesse à Paris en 1785, 1787, et en 1788. En 1791, elle présente quatre peintures à une exposition organisée par M. Le Brun, mari de la peintre Vigée-Lebrun. En octobre 1793, elle rejoint la Commune générale des Arts, un groupe opposé à l'Académie Royale. Après l'ouverture du Salon à tous les artistes, elle expose des oeuvres en 1793, 1795, 1796, 1798-99, 180l-1802, 1806-1810. En 1793, elle est mariée à un certain M. Pietre et ses oeuvres sont parfois citées dans les livrets des Salons sous son nom d'épouse. En 1795, elle vit au 4 rue Boucher. Dans les années 1800, elle est au 22 rue Guénégaud.
 
Nanine Vallain, élève de Joseph Benoît Suvée et de Jacques-Louis David, participe à l'Exposition de la Jeunesse à Paris en 1785, 1787, et en 1788. En 1791, elle présente quatre peintures à une exposition organisée par M. Le Brun, mari de la peintre Vigée-Lebrun. En octobre 1793, elle rejoint la Commune générale des Arts, un groupe opposé à l'Académie Royale. Après l'ouverture du Salon à tous les artistes, elle expose des oeuvres en 1793, 1795, 1796, 1798-99, 180l-1802, 1806-1810. En 1793, elle est mariée à un certain M. Pietre et ses oeuvres sont parfois citées dans les livrets des Salons sous son nom d'épouse. En 1795, elle vit au 4 rue Boucher. Dans les années 1800, elle est au 22 rue Guénégaud.
  
Au-delà des portraits et sujets de genre couramment produits par beaucoup d'artistes à cette époque, Vallain a démontré son ambition en exécutant plusieurs peintures d'histoire, parmi lesquelles''Acconce et Cydipe'' (Salon de 1793), ''La Femme Spartiate donnant un bouclier à son fils'' (Salon de 1795), ''Sapho chantant un hymne à l'Amour'' (Salon de 1806), ''Caïn fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel'' (Salon de 1808) et ''Tirza, femme d'Abel pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier'' (Salon de 1810). Son oeuvre la plus connue, ''La Liberté'', saisie à la Société des Jacobins lors de sa fermeture le 12 novembre 1794, témoigne à la fois de ses capacités artistiques et de ses penchants républicains.
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Au-delà des portraits et sujets de genre couramment produits par beaucoup d'artistes à cette époque, Vallain a démontré son ambition en exécutant plusieurs peintures d'histoire, parmi lesquelles ''Acconce et Cydipe'' (Salon de 1793), ''La Femme Spartiate donnant un bouclier à son fils'' (Salon de 1795), ''[[Sappho|Sapho]] chantant un hymne à l'Amour'' (Salon de 1806), ''Caïn fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel'' (Salon de 1808) et ''Tirza, femme d'Abel pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier'' (Salon de 1810). Son oeuvre la plus connue, ''La Liberté'', saisie à la Société des Jacobins lors de sa fermeture le 12 novembre 1794, témoigne à la fois de ses capacités artistiques et de ses penchants républicains.
  
 
Malgré l'importance de cette toile, à partir des années 1800 ses portraits et ses autres oeuvres suscitent peu l'attention des critiques. Toutefois, une peinture troubadour, ''Madame de La Vallière âgée de vingt-trois ans...'' (Salon de 1806) est longuement admirée par le critique d'art de ''La Décade philosophique'', tandis qu'elle est fort critiquée par Chaussard. D'autres remarques négatives sur ''Tirza, femme d'Abel, pleurant sur le tombeau de son époux'' (Salon de 1810) l'ont peut-être finalement découragée d'exposer de nouvelles oeuvres. Si l'on prend en compte l'ensemble de sa production, Vallain peut être considérée comme une artiste importante dans la mesure où elle a franchi les limites imposées aux femmes artistes.
 
Malgré l'importance de cette toile, à partir des années 1800 ses portraits et ses autres oeuvres suscitent peu l'attention des critiques. Toutefois, une peinture troubadour, ''Madame de La Vallière âgée de vingt-trois ans...'' (Salon de 1806) est longuement admirée par le critique d'art de ''La Décade philosophique'', tandis qu'elle est fort critiquée par Chaussard. D'autres remarques négatives sur ''Tirza, femme d'Abel, pleurant sur le tombeau de son époux'' (Salon de 1810) l'ont peut-être finalement découragée d'exposer de nouvelles oeuvres. Si l'on prend en compte l'ensemble de sa production, Vallain peut être considérée comme une artiste importante dans la mesure où elle a franchi les limites imposées aux femmes artistes.
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- 1804? : ''Portrait de femme.'' Huile sur toile. Dublin, National Gallery of Ireland<br />
 
- 1804? : ''Portrait de femme.'' Huile sur toile. Dublin, National Gallery of Ireland<br />
 
- 1806 (Salon no 515) : ''Madame de la Vallière âgée de 23 ans, se résout à quitter la cour pour embrasser la vie monastique. ''Non localisé.<br />
 
- 1806 (Salon no 515) : ''Madame de la Vallière âgée de 23 ans, se résout à quitter la cour pour embrasser la vie monastique. ''Non localisé.<br />
- 1806 (Salon no 516) : ''Sapho chantant un hymne à l'Amour. ''Non localisé.<br />
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- 1806 (Salon no 516) : ''[[Sappho|Sapho]] chantant un hymne à l'Amour. ''Non localisé.<br />
 
- 1808 (Salon no 589) : ''Cain fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel''. Non localisé.<br />
 
- 1808 (Salon no 589) : ''Cain fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel''. Non localisé.<br />
 
- 1808 (Salon no 590) : ''Portrait d'un écolier venant de recevoir des prix''. Non localisé.<br />
 
- 1808 (Salon no 590) : ''Portrait d'un écolier venant de recevoir des prix''. Non localisé.<br />

Version actuelle en date du 20 août 2012 à 17:43

Nanine Vallain
Conjoint(s) M. Pietre
Biographie
Date de naissance Après 1700
Date de décès Après 1810
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Vivian P. Cameron, 2004.

Nanine Vallain, élève de Joseph Benoît Suvée et de Jacques-Louis David, participe à l'Exposition de la Jeunesse à Paris en 1785, 1787, et en 1788. En 1791, elle présente quatre peintures à une exposition organisée par M. Le Brun, mari de la peintre Vigée-Lebrun. En octobre 1793, elle rejoint la Commune générale des Arts, un groupe opposé à l'Académie Royale. Après l'ouverture du Salon à tous les artistes, elle expose des oeuvres en 1793, 1795, 1796, 1798-99, 180l-1802, 1806-1810. En 1793, elle est mariée à un certain M. Pietre et ses oeuvres sont parfois citées dans les livrets des Salons sous son nom d'épouse. En 1795, elle vit au 4 rue Boucher. Dans les années 1800, elle est au 22 rue Guénégaud.

Au-delà des portraits et sujets de genre couramment produits par beaucoup d'artistes à cette époque, Vallain a démontré son ambition en exécutant plusieurs peintures d'histoire, parmi lesquelles Acconce et Cydipe (Salon de 1793), La Femme Spartiate donnant un bouclier à son fils (Salon de 1795), Sapho chantant un hymne à l'Amour (Salon de 1806), Caïn fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel (Salon de 1808) et Tirza, femme d'Abel pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier (Salon de 1810). Son oeuvre la plus connue, La Liberté, saisie à la Société des Jacobins lors de sa fermeture le 12 novembre 1794, témoigne à la fois de ses capacités artistiques et de ses penchants républicains.

Malgré l'importance de cette toile, à partir des années 1800 ses portraits et ses autres oeuvres suscitent peu l'attention des critiques. Toutefois, une peinture troubadour, Madame de La Vallière âgée de vingt-trois ans... (Salon de 1806) est longuement admirée par le critique d'art de La Décade philosophique, tandis qu'elle est fort critiquée par Chaussard. D'autres remarques négatives sur Tirza, femme d'Abel, pleurant sur le tombeau de son époux (Salon de 1810) l'ont peut-être finalement découragée d'exposer de nouvelles oeuvres. Si l'on prend en compte l'ensemble de sa production, Vallain peut être considérée comme une artiste importante dans la mesure où elle a franchi les limites imposées aux femmes artistes.

(traduction Sandrine Lely)

Oeuvres

- 1785 (Exposition de la Jeunesse) : Un jeune dessinateur le chapeau sur la tête, et appuyé sur un carton. Dessin. Non localisé.
- 1787? : Figure d'une femme représentant l'étude. Non localisée.
- 1788? : Une femme qui étudie une leçon de musique. Non localisée.
- 1788? : Une élève costumée à l'antique et qui brûle un grain d'encens sur l'autel de la Peinture. Non localisée.
- 1788? : Son propre portrait. Non localisé.
- 1788? : Portrait du duc d'Enghien. Huile sur toile. Chantilly, Musée Condé _ Chantilly. Musée Condé. Peintures du XVIIIe siècle. Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1995, p.140, fig.104.
- 1789? : Une jeune fille qui entoure un rosier avec une draperie pour le défendre contre les rigueurs de la saison. Non localisé.
- 1789? : Portrait d'un jeune homme dont la main est appuyée sur la hanche. Non localisé.
- 1791? (LeBrun exhibition no 10) : Un petit chérubin. Non localisé.
- 179l? (LeBrun exhibition no 11) : Un portrait de grandeur naturelle. Non localisé.
- 1791? (LeBrun exhibition no 13) : Un tableau représentant Herminie parmi les Bergers, traçant le nom de Tancrède sur l'écorce des arbres. Non localisé.
- 1791? (LeBrun exhibition no 12) : Un autre portrait en pied, de Mademoiselle D. contemplant le buste de sa mère. Non localisé.
- 1793? (Salon no 211) : Ceyx & Alcyone. Non localisé.
- 1793? (Salon no 367) : L'Hiver cachant un pot de Fleurs. Non localisé.
- 1793? (Salon no 584) : Un dessin aux trois crayons. Non localisé.
- 1793? (Salon no 749) : Acconce & Cydipe. Non localisé.
- 1793? (Salon no 750) : Plusieurs portraits sous le même numéro.
- 1793? : La Liberté. Huile sur toile. Vizille, Musée de la Révolution française _ Philippe Bordes et Régis Michel (éds), Aux armes & aux arts! Les arts de la Révolution 1789-1799, Paris, Adam Biro, 1988, p.124 (en couleur).
- 1795? (Salon no 501) : La femme Spartiate donnant un bouclier à son fils. Non localisé.
- 1795? (Salon no 502) : Téte d'un jeune petit Savoyard. Non localisé.
- 1796? (Salon no 373) : Sterne et Juliette. Non localisé.
- 1798? (Salon no 400) : Portrait d'un enfant. Non localisé.
- 1799? (Salon no 321) : Portrait d'un jeune homme. Non localisé.
- 1799? (Salon no 322) : Portrait de la Cne A.V..., actrice du théâtre des Arts. Miniature. Non localisée.
- 1799? (Salon no 333) : Portrait de la Cne. A.G... Dessin. Non localisé.
- 1801 (Salon no 338) : Plusieurs portraits.
- 1802 (Salon no 282) : Plusieurs Portraits.
- 1804 (Salon no 470) : Portrait de l'auteur. Non localisé.
- 1804? : Portrait de femme. Huile sur toile. Dublin, National Gallery of Ireland
- 1806 (Salon no 515) : Madame de la Vallière âgée de 23 ans, se résout à quitter la cour pour embrasser la vie monastique. Non localisé.
- 1806 (Salon no 516) : Sapho chantant un hymne à l'Amour. Non localisé.
- 1808 (Salon no 589) : Cain fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel. Non localisé.
- 1808 (Salon no 590) : Portrait d'un écolier venant de recevoir des prix. Non localisé.
- 1810 (Salon no 794) : Tirza, femme d'Abel, pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier. Non localisé.
- 1810 (Salon no 795) : Portrait de dame. Non localisé.

Choix bibliographique

- Cameron, Vivian. Woman as Image and Image-Maker in Paris during the French Revolution. PhD dissertation. Yale University, New Haven, 1983.
- Harris, Ann Sutherland et Nochlin, Linda. Women Artists: 1550-1950 (cat. d'expo., Los Angeles County Museum of Art et ailleurs). New York, Alfred A. Knopf, 1976.
- Krebs, Ute et Ward, Esme. «Nanine Vallain», in Delia Gaze (éd), Dictionary of Women Artists (2 vols). Londres et Chicago, Fitzroy Dearborn Publishers, 1997, II, p.1387-89.
- La Révolution française et l'Europe 1789-1799 (cat. d'expo, Paris, Grand Palais, 1989, 3 vols). Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1989.

Jugements

- «Mlle Nanine Vallain soutient la réputation qu'elle s'est acquise par ses premières productions; elle y ajoute même. J'ai examiné avec un grand plaisir son tableau représentant une jeune fille qui entoure un rosier avec une draperie...» (Exposition des tableaux, desseins et des élèves et amateurs de la peinture depuis le jeudi 18 jusqu'au dimanche 21 juin 1789 [dans la salle construite par Lebrun, rue de Cléry], Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, Collection Deloynes, t.XVI, no 408, p.14).
- «Mlle. Nanine Vallain est déjà connue par une manière de draper simple et d'un bon stile, par une couleur fraiche et agréable. Mais son tableau d'Herminie parmi les bergers le plus saillant de ceux qu'elle a exposer (sic) cette année, nous fait désirer qu'elle étudie d'avantage les formes et les proportions: le chien qui accompagne cette bergère, ainsi que les têtes de ses brebis, sont d'une grosseur qui donne de la maigreur à leur gardienne» (Exposition des Tableaux faits par MM. les Artistes libres le 30 juin 1791, jour de la petite Fête-Dieu jusqu'au 15 juillet dans la Salle de M. Lebrun, capitaine du bataillon de St Magloire, rue de Cléry, Collection Deloynes, t.XVII, no 428, p.5-6).
- (À propos de Mme de la Vallière, Salon 1806) «Ces figures sont d'un dessin facile, les contours à la foix gracieux, fuyans et bien terminés. Les trois têtes ont chacune leur expression propre [...]. La couleur est douce et naturelle; elle paraîtrait plus vive et plus vigoureuse si l'effet n'en était affaibli par le coloris brillanté de quelques autres tableaux» (La Décade philosophique, 51, no 33, 21 novembre 1806, p.558).
- «Je ne puis expliquer la chute d'un aussi beau talent que celui de mademoiselle Vallain; il y a quelques années que pendant le séjour de son maître Suvée à Paris, elle donna les plus hautes espérances» ([Chaussard], Le Pausanias français, État des Arts du Dessin en France, à l'ouverture du XIXe siècle: Salon de 1806, Paris, F. Buisson, 1806, p.407).
- «Mlle Vallain a fait pleurer académiquement Tirza sur le tombeau de son époux: ce tableau est d'une femme qui veut peindre l'histoire sans avoir même le talent de Mad. Mongez» (Sentiment impartial sur le Salon de 1810, Paris, 1810, p.16).
- «Certainly the ambition and scope of her oeuvre and the high quality of the few known works by her hand make Vallain far more than a minor genre specialist or a painter of 'women's subjects' in the derogatory sense of the term» (Linda Nochlin, «Women Artists after the French Revolution», in Harris et Nochlin. Women Artists (voir supra, bibliog.), p.47).

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